Nissan Z Nismo 2024 : les avantages et inconvénients d’une authentique sportive au Québec
Au fil des années, Nissan a commercialisé quelques éditions arborant l’écusson Nismo au Québec. Certaines d’entre elles, il faut l’avouer, ont été moins bien reçues que d’autres. Pensons notamment à cet ensemble aérodynamique Nismo livrable sur la Nissan Altima de troisième génération qui n’apportait rien de plus à la voiture. Ou à la berline Sentra Nismo qui, dans son cas, héritait de quelques ajustements spécifiques, mais aucun à son groupe motopropulseur.
En revanche, la division sportive a séduit son public d’irréductibles avec des plateformes plus convaincantes comme le Juke Nismo RS, la très épicée — et très dispendieuse — Nissan GT-R Nismo et les versions Nismo des coupés 350Z et 370 Z. Notez que la 350Z Nismo n’a jamais traversé la frontière, elle qui était réservée au marché américain.
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Pour 2024, la Nissan Z Nismo est de retour, et ce, même s’il n’y a plus de chiffre devant le Z. À ce sujet, mon collègue Julien Amado a pu découvrir les vertus de cette version plus musclée que la Z « régulière » un peu plus tôt cette année. Il avait en outre été charmé par cette double identité du modèle, une voiture capable de résister aux traitements très durs d’une conduite sur circuit, tout en étant suffisamment confortable pour une utilisation quotidienne. Mais ça, c’était en Californie!
De retour au Québec, la Nissan Z Nismo 2024 peut-elle également prétendre à cette bipolarité ? Avec l’état lamentable de certaines routes du grand Montréal et de ses environs, il est permis d’en douter, quoique…
Les routes québécoises encore pointées du doigt
Les ingénieurs affectés au développement de cette Nissan Z Nismo n’ont certainement pas songé au marché québécois lorsqu’ils ont approuvé les nouveaux ajustements de la suspension. Les barres stabilisatrices plus grosses, les ressorts raffermis et les amortisseurs uniques à cette version spéciale sont suffisants pour réduire le confort sur une surface inégale.
Durant ces quelques jours d’essai, votre humble serviteur a dû se faufiler entre les trous et autres crevasses d’envergure. À ce petit jeu, la direction plus rapide de la Z Nismo s’est avérée très utile pour éviter le pire. L’adhérence accrue des pneus Dunlop SP Sport Maxx GT600 n’a certainement pas nui non plus, les semelles de la Z Nismo étant plus grandes que sur la Z Performance. En fait, les magnifiques jantes Rays d’un diamètre de 19 pouces sont également plus larges que celles installées sur la Z « normale », d’une largeur de 10 pouces à l’avant et 10,5 pouces à l’arrière.
D'autre part, le coupé bénéficie aussi d’un châssis plus rigide, grâce notamment à des renforts supplémentaires sous le train avant, le train arrière et même le plancher. La Z Nismo est plus résistante à la torsion que les autres membres de la famille Z et ça paraît.
Le dernier élément qui vient entacher le bilan de cette variante spéciale, c’est la fermeté de ses sièges Recaro. Pour garder ses deux occupants bien en place dans les virages, les baquets de la marque allemande sont merveilleux, mais disons que le dossier est un peu dur pour le dos. Mais bon, l’inconfort ressenti est surtout dû aux modifications du châssis… et au piètre état de nos routes.
Quoi ? Pas de boîte manuelle ?
Contrairement à ses trois devancières, la plus récente Z Nismo doit se contenter d’une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Hiroshi Tamura, le chef de produit pour la Z et la GT-R, a affirmé lors du dévoilement de la voiture en 2023 que l’absence d’une unité à trois pédales s’expliquait par le fait qu’une Z de base équipée d’une boîte automatique aurait été plus rapide en ligne droite qu’une Z Nismo à boîte manuelle pourtant plus puissante avec ses 420 chevaux contre 400 pour la Z de base, les deux variantes profitant du même V6 biturbo de 3 litres de cylindrée.
Heureusement, pour ce modèle spécifique, la boîte automatique a fait l’objet d’une révision pour résister au couple supplémentaire (384 lb-pi contre 350 lb-pi) et au caractère plus pointu du bolide. La boîte de vitesses s’accompagne également d’un nouveau mode de conduite Sport+ qui autorise des changements de rapports plus efficaces, aux dires du constructeur.
Et alors, quel est le verdict ?
Il est important de mentionner que cet essai s’est strictement déroulé sur le réseau routier. Il a donc fallu juger du potentiel de la voiture sans s’approcher des limites qu’une journée en piste permet de découvrir.
Néanmoins, le premier constat sur la rigidité du coupé nippon est bien réel. La Z Nismo est beaucoup plus ferme, ce qui se montre prometteur pour le consommateur qui a l’intention de fréquenter les rares circuits fermés de la province. La direction est également digne de mention ici, surtout que le volant est sublime à tenir en main avec son boudin recouvert de suède Alcantara. À quelques reprises, j’ai pu pousser la voiture un peu plus dans des virages d’entrées d’autoroute et la Z Nismo n’a jamais bronché, une gracieuseté de ces pneus haute performance.
Tristement, le fait de ne pas avoir pu essayer la voiture en piste a fait mal paraître la boîte de vitesses automatique. Au quotidien, le mode Normal est tout indiqué, les changements de rapports étant plus doux, tout le contraire de l’autre bout du spectre, Sport+, qui donne des « à-coups » à chaque changement de vitesse. Il est tout de même désolant de savoir que le constructeur détient dans son catalogue de pièces une boîte automatique double embrayage (celle boulonnée à la Nissan GT-R) qui aurait très bien pu servir de consolation à l’option munie d’un convertisseur de couple. Mais c’est cette dernière qui s’est retrouvée à bord de la Z la plus racée. Les coûts de développement et d’homologation (pour une Z équipée d’une unité double embrayage) sont en cause ici.
Si seulement les palettes logées derrière le volant aidaient à rehausser l’expérience de conduite, mais il n’en est rien. En effet, la Z Nismo est très loin de ce qu’offre la GT-R avec sa boîte double embrayage. Même en mode Sport+, il faut appuyer quelques millisecondes avant le changement de rapport anticipé, ce qui n’est absolument pas le cas d’une boîte double embrayage qui passe très rapidement au prochain rapport.
Si l’attrait de posséder une voiture capable de se rendre au circuit sans l’obligation de la tirer avec une remorque, la Nissan Z Nismo est pour vous. En revanche, si vous n’avez pas un adepte de la conduite en piste, une Nissan Z Performance représente probablement un meilleur choix.
À voir aussi : l'essai de la Nissan Z NISMO 2024 sur la route et la piste
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Nissan Z 2024 |
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Version à l'essai | NISMO |
Fourchette de prix | 50 998 $ – 75 998 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$75,998 |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 14.1 / 9.9 / 12.8 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Ford Mustang 2024, Subaru BRZ 2024, Toyota GR86 2024, Toyota GR Supra 2024, Porsche 718 Cayman 2024 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Malgré une surutilisation du mode Sport+, la Z Nismo a enregistré une moyenne à peine plus élevée que l'estimation de Ressources naturelles Canada. |
Confort | La Z Nismo est plus confortable que ses devancières, mais au Québec, cette variante est un peu limite côté fermeté. |
Performances | Le souffle du moteur est incroyable, mais ce serait plus engageant avec une boîte manuelle. |
Système multimédia | Il n'est pas aussi étendu que certains systèmes rivaux, mais son utilisation est facile, grâce à l'inclinaison vers le haut. |
Agrément de conduite | La direction et la l'adhérence améliorée transforment suffisamment la Z Nismo pour la distinguer des autres Z. |
Appréciation générale | La plateforme est très prometteuse pour l'amateur de sensations fortes, mais il manque tout de même une boîte manuelle pour impliquer davantage le pilote. |