McLaren Artura - Pour le plaisir
Au milieu d'une gamme truffée de modèles aux appellations alphanumériques se trouve l’Artura (nomenclature issue d’un mariage entre Art et Futura). La première voiture du constructeur britannique à adopter une motorisation hybride, si l’on fait fi de la P1, produite à 380 exemplaires, et dont la valeur avoisine aujourd’hui les deux millions de dollars américains. Hiérarchiquement, l’Artura se glisse entre la GT et la nouvelle 750S, rivale directe de la Ferrari 296 GTB ou de la Maserati MC20.
Évidemment, l’achat d’un tel bolide n’est que purement émotionnel, si bien que rares sont ceux qui hésiteront entre deux modèles concurrents, comme on le fait pour un VUS compact. Ici, tout est une question de passion, de séduction. Des facteurs qui sont au cœur du développement de l’Artura, fierté incontestable de cette équipe d’ingénieurs qui ont eu autant de plaisir à l’imaginer et la construire, qu’à la conduire.
Une grande partie du talent de l’Artura émane d’abord d’une structure lui étant propre, et qui servira bien sûr à l’élaboration de futurs modèles de la marque. Une coque de fibre de carbone ultra résistante baptisée MCLA (McLaren Carbon Lightweight Architecture), sur laquelle se fixent des panneaux de carrosserie et des berceaux avant et arrière en aluminium allégés de 10%, de même qu’une architecture électrique simplifiée. Le rapport poids/puissance est exaltant, puisque la masse totale du véhicule ne dépasse pas les 1 500 kg.
Une exotique à plaque verte!
Sous le capot arrière se cache un petit V6 biturbo de 3 litres auquel s’accole un moteur électrique de 70 kW. Ce dernier est pris en sandwich entre le moteur à combustion et la boîte séquentielle à 8 rapports, ironiquement dépourvue d’une marche arrière. Pour reculer, Mclaren utilise le moteur électrique en le faisant tourner en sens inverse. Ne pesant que 33 kg, ce dernier permet de rouler en tout électrique sur un maximum de 30 km, la voiture étant aussi dotée d’une batterie de 7,4 kWh. Certes, l'autonomie n’a rien d’impressionnant, mais rappelez-vous que l’objectif est aussi d’obtenir du plaisir au volant, ce que le poids d’une batterie de plus grande taille viendrait sérieusement affecter. Cela dit, il est possible d’alimenter non seulement la batterie par voie traditionnelle sur une borne de niveau 2, mais aussi en circulant en mode Sport ou Piste. Un principe des plus intéressants qui permet de gérer plus facilement l’utilisation 100% électrique du véhicule.
Pouvant recevoir une immatriculation québécoise verte lui permettant de circuler notamment dans certaines voies réservées aux voitures électriques, l’Artura n’a rien d’une voiture de compromis. En fait, non seulement cette dernière vous permet de quitter le domicile en mode électrique et donc, sans affoler tout le voisinage, mais elle permet aussi d’obtenir des accélérations et des sensations aussi foudroyantes qu’avec une voiture exotique plus traditionnelle.
Il est vrai que la transition de l’électrique à l’essence est particulière, créant un petit effet de balancier qui annonce en quelque sorte la mise en marche du moteur à combustion. Cela dit, peu importe le mode de conduite, le plaisir est toujours au rendez-vous. Voilà d’ailleurs le facteur numéro un à retenir de cette voiture, qu’on ne se procure pas pour son emblème ou parce qu’il s’agit d’un placement financier. Ici, le facteur décisionnel principal demeure l’agrément de conduite qui, à notre grande surprise, ne se limite pas à de belles routes sinueuses abordées à des vitesses folles.
Simple et efficace
En fait, bien que l’Artura ne soit guère adaptée aux routes cabossées, elle pardonne et s’adapte facilement aux conditions routières, via ses divers modes de conduite. En mode Comfort, l’amortissement propose ainsi une certaine latitude alors qu’il en va autrement en mode Track. Légère, précise telle une montre suisse et étonnamment facile à conduire, l’Artura n’exige de son conducteur qu’une certaine souplesse au moment de se glisser à bord. Une fois l’opération complétée, il suffit de mettre la voiture en marche et d’apprivoiser la bête, qui n’est aucunement capricieuse. Voilà pourquoi après seulement quelques jours, vous serez en mesure de profiter de toute la puissance, peut-être même du mode Drift qui permet bien sûr d’obtenir un certain degré de glisse du train arrière. Les sensations en accélérations sont pour leur part aussi impressionnantes que le son de ce V6, à couper le souffle.
À défaut d’être aussi cossu que celui d’une Ferrari, l’habitacle propose quant à lui une ergonomie quasi irréprochable. Avec une instrumentation simple et bien détaillée, ainsi qu'une tablette verticale permettant de contrôler les commandes essentielles. Avec sièges bien sculptés, sa position de conduite optimale et des commodités nombreuses dans un environnement bien conçu, l'artura permet au conducteur de se concentrer sur ce qui compte le plus : la conduite.
Feu vert
- Technologie de pointe
- Performances routières
- Agrément et facilité de conduite
- Design sensationnel
Feu rouge
- Fiabilité déjà problématique
- Dépréciation considérable
- Plusieurs options incontournables