Cadillac CT5 - Elle mérite notre attention
Tandis que Cadillac se tourne vers l’électrification complète au sein de sa gamme, il est évident que la berline CT5 dispose d’une date de péremption, car son choix de motorisations n’inclut aucune motorisation électrifiée. Une remplaçante indirecte basée sur l’architecture Ultium de GM fera surface tôt ou tard, mais en attendant, la Cadillac CT5 poursuit sa carrière.
Pour le millésime 2024, on s’attendait à quelques changements esthétiques et technologiques, les mêmes appliqués sur d’autres produits de la marque, dont l’Escalade et le XT4. Cependant, la CT5 nous revient pratiquement inchangée, se limitant à quelques changements de couleurs de carrosserie. On devra patienter jusqu’à l’an prochain pour profiter desdits changements à la berline, signifiant qu’elle sera commercialisée chez nous pour deux ou trois autres années avant de laisser sa place.
Tranquille ou démentielle
Lancée pour 2022, la CT5-V Blackwing représente l’une des dernières manifestations des puissantes voitures américaines à combustion interne. Son V8 suralimenté de 6,2 litres, similaire à celui de la Chevrolet Camaro ZL1 et de l’Escalade-V, crache 668 chevaux et presque autant de couple, gérés par l’excellente boîte automatique à 10 rapports de GM. Ou par une bonne vieille manuelle à 6 rapports. Tant qu’à se retirer dans cette nouvelle ère électrique, aussi bien effectuer une sortie mémorable.
La CT5-V Blackwing a beau être une berline, elle s’avère également une bête de piste grâce à sa plate-forme rigide, qu’elle partage avec la Cadillac CT4 et la Camaro, ainsi qu'à sa suspension et ses freins ultraperformants. Même les variantes moins extrêmes brillent par leur comportement routier, dont la très équilibrée CT5-V et son V6 biturbo de 3 litres développant 360 chevaux. Ce 6 cylindres affiche aussi une sonorité tout à fait agréable et dans l’ensemble, la CT5-V n’a pas grand-chose à envier aux BMW M340i, Audi S4 et Mercedes-AMG C 43. Bon, elle pourrait être moins énergivore étant donné que sa cote mixte ville/route s'élève à 11,3 L/100 avec le rouage intégral.
Les CT5 plus dociles misent sur un 4 cylindres turbo de 2 litres avec 235 chevaux, ou bien sur une version moins puissante du bloc de 3 litres, produisant tout de même 335 chevaux. La motorisation de base n’est pas des plus énergiques, du moins, compte tenu des prétentions sportives de la berline. Sa consommation avec le rouage intégral se classe parmi les plus élevées du segment avec sa cote mixte de 9,8 L/100 km. On ne sait toujours pas pourquoi Cadillac persiste à offrir un rouage à propulsion au Canada, que très peu de gens vont choisir de toute façon.
Des dimensions généreuses
Pour se démarquer dans un segment ultra concurrentiel et diversifié, la Cadillac CT5 arbore des dimensions supérieures à celles de ses rivales. Cette berline profite d’un long empattement et d’une bonne largeur hors tout. Les occupants profitent donc d’un bon dégagement pour la tête, et l’espace pour les jambes à l’arrière reste le plus généreux du segment. En revanche, le coffre n’est pas tellement logeable comparativement à celui des autres berlines compactes. Côté finition intérieure, on accorde à la fois de bonnes notes et quelques mauvaises aussi. La finition est soignée, mais la qualité des matériaux varie selon la surface observée ou touchée. Une sellerie en similicuir nommé Inteluxe se trouve dans les versions Luxe, Sport et CT5-V tandis que le cuir véritable est livrable dans les Sport et CT5-V, de série dans les Luxe haut de gamme et CT5-V Blackwing. Cinq coloris intérieurs sont offerts dans la gamme alors que la BMW Série 3 en propose plus d’une douzaine.
Ergonomiquement, la CT5 se débrouille fort bien avec son écran tactile réactif au toucher, et de bonne dimension de surcroît. Le système multimédia de GM est très facile à utiliser, même en conduisant. De plus, on aime bien la présence des deux rangées de boutons pour régler la climatisation ainsi que les sièges chauffants et ventilés. De plus en plus de marques de luxe les relèguent désormais sur l’écran tactile, encourageant la distraction au volant. La conduite semi-autonome Super Cruise est disponible en option, et fonctionne étonnamment bien.
La Cadillac CT5 aurait besoin d’un vent de fraîcheur, maintenant rendue à sa cinquième année sur le marché sans changements. Il faut dire que son arrivée au Canada a coïncidé avec le début de la pandémie. La production de cette berline a été grandement ralentie, et même arrêtée complètement durant un certain temps. Elle mérite certainement plus d’attention, et outre la très chère et très rare CT5-V Blackwing, son prix figure parmi les plus abordables du segment. Notre choix se porterait sur la CT5-V, mais les gens moins pressés apprécieront n’importe quelle déclinaison de la berline.
Feu vert
- Excellent comportement routier
- Habitacle logeable et ergonomique
- Prix raisonnable (sauf CT5-V Blackwing)
Feu rouge
- Consommation supérieure à la moyenne
- Quelques plastiques de qualité discutable dans l’habitacle
- Motorisation de base peu excitante