Jeep Grand Cherokee - Transition difficile

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Antoine Joubert

Les ventes du nouveau Grand Cherokee vont bon train, particulièrement aux États-Unis où le prix est plus alléchant. La gamme compte une quantité phénoménale de versions, et ce malgré l’absence de déclinaisons SRT, disparues depuis la refonte du modèle. Est-ce que Jeep compte ramener de telles versions de performance? Pour l’heure, Stellantis se fait très discret à ce sujet, préférant mettre l’accent sur le côté plus écoénergétique de ce modèle mythique.

Tentant de niveler vers le haut, le Grand Cherokee cherche désormais de rivaliser avec des produits comme le BMW X5 et le Mercedes-Benz GLE. Des rivaux certes plus prestigieux, mais qui malgré une approche distincte, proposent une formule semblable. Hélas, la clientèle n’adhère pas réellement à cette nouvelle philosophie que Jeep tente de lui inculquer. À preuve, les ventes symboliques du Grand Cherokee 4xe à motorisation hybride rechargeable, qui représentent un cauchemar pour les concessionnaires. Et pour cause, la pression du manufacturier forçant la vente de ces modèles via des pratiques douteuses, bien que les prix ne soient aucunement compétitifs.

4xe voué à l’échec

À l’inverse du Wrangler 4xe, le Grand Cherokee n’est éligible à aucun crédit. Et puisque son autonomie électrique n’est que de 42 km dans des conditions idéales (donc à peine 25 durant la saison froide), l’intérêt du public n’y est pas. Ajoutez à cela un moteur 4 cylindres plus ou moins agréable à l’oreille et une consommation d’essence pratiquement aussi élevée que celle du V6 une fois l’autonomie électrique épuisée, et vous obtenez un produit qui laisse la clientèle sur son appétit. Mais le pire, c’est que l’écart de prix avec un Grand Cherokee équivalent à essence avoisine les 15 000 $, considérant les rabais applicables. Qui plus est, au moment d’écrire ces lignes, le taux sur un financement de 72 mois était de 1,99% pour un modèle avec moteur V6, mais de 6,99% pour une version 4xe. Bref, une version non seulement décevante sur le plan technique, mais dont la facture est démesurée.

Conservant désormais le moteur V8 Hemi que pour certaines versions du Grand Cherokee L (à empattement allongé), Jeep met donc principalement l’emphase sur son V6 Pentastar. Un moteur bien connu, techniquement conservateur, mais qui offre un rendement honnête. Cela dit, l’arrivée tardive du moteur 6 cylindres Hurricane (offert depuis peu dans le Wagoneer) fait mal au Grand Cherokee, qui serait mieux armé pour faire face à la compétition allemande. Parce qu’en optant pour un Grand Cherokee Summit Reserve de plus de 80 000 $, on vous sert encore ce vieux V6 de Dodge Journey, qui ne fait pas le poids en matière de raffinement et de performance face au 6 cylindres d’un BMW X5.

Reposant sur une plateforme modulable aussi utilisée pour le Maserati Grecale, le Grand Cherokee conserve néanmoins une force de caractère unique. Le design charme d’ailleurs à coup sûr, surtout dans sa déclinaison à empattement régulier, dont le style aventurier plaît instantanément. Il faut dire que seule cette variante est offerte en déclinaison Trailhawk, conçue spécifiquement pour la conduite hors route et arborant une robe encore plus musclée.

Mieux insonorisé, plus confortable en raison d’un empattement allongé et de voies plus larges, le Grand Cherokee propose aujourd’hui un comportement plus inspirant. Le véhicule négocie les virages avec aplomb et sa maniabilité s’en voit grandement améliorée. Bien sûr, le modèle L à empattement long gagne en confort, mais au détriment d’un certain plaisir de conduite. Les virages en lacets sont d’ailleurs plus laborieux et il est clair que les aptitudes hors route sont moindres qu’avec la version n’offrant que cinq places.

Écrans multiples

Le Grand Cherokee propose à son bord jusqu’à cinq écrans, incluant l’option du système de divertissement arrière et un écran destiné au passager avant qui, entre vous et moi, ne sert absolument à rien. Un gadget offert à 1 595 $, sur lequel est dédoublé une certaine quantité de fonctions se trouvant…dans l’écran central. Considérez d’ailleurs ce dernier comme un modèle à suivre en matière d’ergonomie et de design infographique, à l’inverse de l’instrumentation numérique se trouvant derrière le volant.

Bien que la finition soit inégale par endroits, l’habitacle propose un confort et une ergonomie remarquables. La présentation générale est sublime sur les finitions haut de gamme, beaucoup moins dans les décalinaisons les plus abordables. En effet, une version Laredo ou Altitude tout de même vendue plus de 55 000 $ fait passablement bon marché, vous incitant à passer à la classe supérieure. Bref, le Grand Cherokee est un produit loin d’être parfait, mais duquel on tombe facilement sous le charme. Avant d’acheter, soyez tout de même au fait des rabais et promotions, qui varient de mois en mois.

Feu vert

Feu rouge

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