Mercedes-Benz EQE/EQE VUS - 12 ans plus tard

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Germain Goyer

Dès 2012, Tesla a introduit un premier véhicule de luxe s’adressant au grand public et avec pour mission de démocratiser les véhicules électriques. Ainsi, avec un peu de recul, force est de constater que la Model S et les modèles qui se sont ajoutés au fil du temps dans le même catalogue, ont changé le cours de l’industrie automobile. Tel un chien dans un jeu de quilles, Elon Musk a forcé les constructeurs automobiles à accélérer le processus d’électrification.

Pendant que les ingénieurs étaient en laboratoire afin de développer leurs technologies, Tesla livrait chaque jour des Model S, X, 3 et Y. Le manufacturier américain a pris une solide longueur d’avance. Donc, une douzaine d’années après que Tesla ait livré ses premières Model S, Mercedes-Benz arrive finalement avec ses premiers véhicules électriques. Si l’on considérait le constructeur allemand comme étant une référence en matière d’automobile, il en est autrement sur le plan électrique.

Peu de temps après avoir conçu l’EQS, une grande berline électrique, Mercedes-Benz s’est pointé avec une voiture électrique de format intermédiaire. En quelque sorte, elle se positionne à mi-chemin entre la Model 3 et la Model S. Vendue à partir d’un peu plus de 85 000 $, l’EQE est équipée de deux moteurs électriques, lui permettant d’offrir le rouage intégral 4Matic dans l’ensemble de la gamme. La version 350 ne développe que 288 chevaux, mais elle profite d’un couple qui s’élève à 564 lb-pi. Chacune des déclinaisons a droit à une batterie de 90,6 kWh et l’autonomie passe de 418 km pour les moutures 350 et 500, à 362 km pour une version AMG. Il faut savoir que cette dernière est décevante sur le plan de l’autonomie. En revanche, elle épate avec les 677 chevaux qu’elle génère via son mode de surpuissance temporaire. Elle vous décoiffera...mais pas longtemps.

Une thermopompe pour la berline

Au cours de notre essai en sol québécois de la berline EQE, nous avions particulièrement apprécié l’option des roues arrière directrices (1 300 $). Ainsi, bien que l’on se retrouve au volant d’une voiture intermédiaire, celle-ci est étonnamment agile surtout en milieu urbain. Néanmoins, elle demeure lourde, comme  la plupart des véhicules électriques. L’option est aussi disponible pour le EQE VUS. Sur le plan dynamique, nous avons trouvé la direction quelque peu déconnectée. Elle nous a aussi paru exagérément assistée. Toujours en option, Mercedes-Benz propose l’ensemble MBUX Hyperscreen qui regroupe trois écrans. Cette option coûte 9 900 $ à elle seule, alors pensez-y deux fois... À notre avis, il s’agit d’une technologie intéressante, certes, mais pas indispensable.

Pour 2024, Mercedes-Benz apporte un changement significatif à la berline EQE. En effet, les ingénieurs ont intégré une thermopompe à son système électrique comme c’était le cas avec l’EQE VUS depuis son lancement. Une thermopompe accroît l’efficacité énergétique d’un véhicule. En hiver, la diffusion d'air chaud dans l’habitacle affecte moins l’autonomie restante avec cette technologie embarquée.

L’accent sur le VUS

Après l’EQS, Mercedes-Benz a créé l’EQS VUS. Puis, après l’EQE, le constructeur a lancé l’EQE VUS. Si la berline est assemblée en Allemagne et que sa diffusion sera, somme toute, limitée en Amérique du Nord, la stratégie est différente dans le cas du VUS qui en découle. En effet, il faut savoir que l’EQE VUS est bâti en Alabama dans la même usine que le GLE. D’ailleurs, l’usine de batteries est située à quelques kilomètres de là. Chez Mercedes-Benz, on n’a pas l’intention d’incarner le rôle d’un timide figurant avec l’EQE VUS.

Dans la gamme Mercedes-Benz, l'EQB est un rival désigné du Tesla Model Y, tandis que le EQS s'oppose au Model X. Dans cette situation, où se place l'EQE? Un peu entre les deux. Bien qu’il puisse charmer une part de la clientèle s’intéressant au Model Y, l’EQE VUS est plus coûteux et son autonomie est inférieure. D'autre part, son prix d’entrée frôle les 94 000 $. Doté d’une batterie de la même capacité que la voiture, l’EQE VUS a droit à une autonomie de 407 km pour la version 350 et de 433 km pour la version 500, des données décevantes. Malgré la puissance des moteurs électriques, la masse est un ennemi qui se fait sentir. À son volant, on a carrément l’impression d’avoir le gouvernail d’un paquebot entre les mains. Cela étant dit, nous avons aimé le grand confort du véhicule et son bon niveau d’insonorisation au fil des kilomètres parcourus.

En conclusion, bien que la qualité de fabrication de Mercedes-Benz soit au rendez-vous avec ce duo de véhicules électriques, nous sommes d’avis que le constructeur a du retard à rattraper sur le plan électrique. Autrement dit, avec la gamme EQE, Mercedes-Benz ne révolutionne rien et il lui reste pas mal de boulot pour atteindre le niveau technologique affiché par Tesla.

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