Audi A3 - Survivante

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Antoine Joubert

La Série 2 Gran Coupé de BMW n’est plus, au même titre que la Classe A de Mercedes-Benz, abandonnée il y a deux ans. Et puis, il semble évident que la Cadillac CT4 vit sur du temps emprunté. Assisterait-on ainsi à la lente agonie d’un créneau ? Et si oui, pourquoi est-ce qu’Audi persiste et signe ? Réponse : justement, parce que faute de concurrence, le constructeur allemand parvient à faire de l’A3 un produit désormais unique en son genre, qui attire une clientèle bien précise.

Alors non, pas de changements majeurs à la gamme en 2024. Les A3 et S3 sont reconduites quasi intégralement, à l'exception de quelques détails esthétiques sur la S3. Cela signifie donc que la RS 3 offerte chez nos voisins du Sud, qui produit 394 chevaux via son moteur à 5 cylindres turbocompressé, brille toujours par son absence, laissant ainsi aux Cadillac CT4-V Blackwing et Mercedes-AMG CLA 45 S l’atout des performances encore plus fulgurantes.

Son plus grand défaut

L’irritant majeur de l’A3 qui nous est destinée demeure sa configuration de carrosserie. Cette berline plaît certes aux Américains, mais elle n’offre certainement pas la polyvalence et l’aspect charismatique des modèles à hayon vendus en Europe. Néanmoins, cela permet de la différencier davantage de la Volkswagen Golf, de laquelle elle dérive. Or, un modèle à hayon connaîtrait chez nous (au Québec) davantage de succès. Ce fut d’ailleurs le cas avec la défunte Classe A de Mercedes-Benz.

À regret, le marché du Québec, accessoire par rapport à l’échelle nord-américaine, explique pourquoi la berline prédomine sur le modèle à hayon. Cette voiture très élégante et passablement racée en version S3, avec sa partie avant plus agressive, déçoit par un espace de chargement pratiquement risible. Surtout dans le cas de la S3. En effet, celle-ci propose seulement 235 litres de volume, le plancher étant surélevé comparativement à celui de l’A3. Ainsi, non seulement l’ouverture du coffre est restreinte, mais le volume est à peine plus grand que celui d’une TT roadster (décapotable).

Les places arrière sont elles aussi restreintes, tout comme l’ensemble des modèles concurrents, exception faite de l'Acura Integra. Cette dernière est toutefois dépourvue des quatre roues motrices. Maintenant, le poste de conduite demeure l’un des plus modernes et des plus attrayants. D’abord, parce que tout est dirigé vers le conducteur, et parce que l’instrumentation comme l’écran central offrent une qualité graphique surpassant celle de la compétition. Ajoutons que l’ergonomie d’ensemble est supérieure à celle de la Mercedes-Benz CLA, sa plus proche rivale. Prenez place à bord de l’A3, et vous découvrirez un environnement où la qualité d’assemblage est irréprochable et où les sièges sont magnifiquement dessinés. La S3 vous offre également une finition supérieure, venant à elle seule justifier l’écart de prix avec la Volkswagen Golf R (exploitant la même motorisation). Puis, la qualité de l’équipement de même que les sièges sport apportent une nouvelle dimension à la voiture, plus dynamique d’apparence.

Sachez que le côté sportif s’accentue drastiquement sur la route, la S3 étant toujours très nerveuse. Cela vient d’ailleurs affecter le confort de la voiture, que vous n'exploiterez qu’à l’occasion en mode sport. En effet, en plus d’une reprogrammation de la gestion de la boîte automatique, ce mode affecte la fermeté de la direction et surtout, de la suspension, qui vous fait alors ressentir chacune des nombreuses imperfections de la route. En revanche, la S3 donne l’impression d’être littéralement rivée au sol, affichant une maniabilité et une tenue de route exceptionnelles. Très solide, la voiture semble également moins souffrir que la CLA lorsqu’elle se fait malmener, un constat qui s’applique également à l’A3.

Équilibre

Voilà d’ailleurs une voiture qui, avec ses 201 chevaux et son rouage intégral, étonne par son équilibre et son agrément de conduite. Certes, la puissance n’est pas du même acabit que celle de la S3, mais la vivacité de la mécanique demeure fort agréable. Remarquez, les qualités de routière de la petite A3 y sont aussi pour quelque chose, elle qui impressionne également par sa faible consommation sur route. Autre avantage ? Celui de pouvoir rouler à l’essence régulière, vous faisant économiser entre 10 $ et 13 $ à chaque plein.

Voilà donc une petite voiture certes coûteuse, mais de grande qualité, qui ne lésine pas sur le plaisir de conduire et qui offre un rouage intégral des plus performants. En terminant, considérez les versions Progressiv qui proposent le meilleur rapport prix/équipement. Et surtout, ne commettez pas l’erreur d’opter pour les roues de 19 pouces qui cognent dur et qui contribuent à l’augmentation des risques d’incidents au contact d’un nid-de-poule. Bien que ce soit plus joli, vous en paierez trop fortement le prix, à tous points de vue.

Feu vert

Feu rouge

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