Lexus RC - En quête de renouveau

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Louis-Philippe Dubé

Si les berlines ont perdu du terrain au profit des utilitaires dans l’industrie, les coupés souffrent encore plus. Le segment des coupés sport de luxe est donc en quête de renouveau, et la manière dont ces « dépenses émotives » entreprendront la transition vers l’électrification décidera de leur destinée. À moins que vous vous appeliez Mustang, Corvette ou 911, votre avenir est probablement incertain à l’heure actuelle. Pourtant, votre constructeur vous exhibe toujours fièrement afin de maintenir une image de sportivité à brandir devant les yeux de sa clientèle et aguicher son côté émotif.

La Lexus RC fait partie de ces sportives. On peut dire qu’elle traverse le temps sous le signe de l'immobilisme, ce qui a un impact sur les chiffres de ventes : seulement 27 exemplaires ont trouvé preneur au Québec, en 2022. Pourtant, sur papier, la proposition semble somme toute alléchante. Moteur V6 et rouage intégral de série, look sportif qui se démarque, V8 disponible dans la version RC F, fiabilité qui vient avec la marque Lexus, on peut dire que la RC semble avoir de sérieux arguments à faire valoir. Hélas, elle souffre de certains désavantages face à ses rivales bien ancrées dans le segment, plus performantes et modernes. 

V6 et traction intégrale de série

Lexus propose la RC en trois itérations. Les deux premières sont animées par un V6 de 3,5 litres, moulin qui développe 260 chevaux et 236 lb-pi de couple dans la version RC 300. Pour la déclinaison RC 350, le V6 montre ses muscles en affichant des performances qui se chiffrent à 311 chevaux et 280 lb-pi de couple. Dans les deux modèles, une boite automatique à 6 vitesses se charge de diffuser les efforts aux quatre roues grâce à la traction intégrale.

Entre ces deux variantes, la plus intéressante reste sans contredit la RC 350 parce que les performances de la RC 300 sont ternes quand on les compare à celles de ses rivales (et surtout pour un V6). La boite à 6 vitesses souffre d’une certaine lenteur pour ce type d’application, proposant des changements et rétrogradages qui pourraient faire preuve de plus de vigueur. Mais la RC parvient tout de même à fournir un bon équilibre entre le confort de roulement et la sportivité, avec une certaine dextérité dans les virages, notamment grâce à sa suspension adaptative livrable.

La RC nous sert un cocktail de saveurs typiquement Lexus dans l’habitacle, avec une conception originale où la sportivité règne. De plus, la qualité d’assemblage mérite une mention, un aspect qu’on prend à cœur chez Lexus. Or, ce look et cette finition ne sont pas toujours au service du conducteur, avec une ergonomie manquée à certains égards. Il y a une paire de places pour des passagers à l’arrière, mais comme c’est généralement le cas avec les coupés, son accès est plutôt difficile et l’espace qu’elle offre à ceux qui y prennent place est plutôt limité. Jusqu’en 2022, la Lexus RC était équipée d’un écran du système d’infodivertissement plutôt désuet qu’il fallait contrôler via un pavé tactile. C'est désormais de l'histoire ancienne. Depuis l’an dernier, Lexus lui a (enfin!) donné un écran tactile de 8 pouces de série avec une unité de 10,3 pouces livrable. Les suites logicielles Apple CarPlay et Android Auto font également partie de cette nouvelle interface.

Le missile RC F

La déclinaison RC F mérite son propre paragraphe parce que la motorisation qui se trouve sous son capot a des motivations tout autres. On parle ici d’un V8 atmosphérique de 5 litres qui dirige 472 chevaux et 395 lb-pi de couple aux seules roues arrière via une boite automatique à 8 rapports. Une fois la pédale des gaz enfoncée, les départs s’avèrent aussi satisfaisants que cacophoniques, la RC F décollant comme un missile avec beaucoup de couple à bas régime.

Le choix est vaste dans cette gamme de prix, et certaines de ces sportives sont des bêtes de piste avec des habiletés axées sur une dynamique de conduite chirurgicale. La RC F, elle, se comporte davantage comme le missile qu’elle est, remuante et imprévisible sur la route comme sur le circuit, même avec son ensemble Track Edition, qui se présente comme une addition coûteuse qui empile une batterie de pièces visant tant bien que mal à la garder campée sur ses trajectoires.

Charmante, la Lexus RC veut attirer une classe très spécifique d’acheteurs. Celle qui veut prendre ses distances par rapport aux rivales allemandes tout en profitant d’un certain prestige. Le tout avec une bonne dose de fiabilité et un rouage intégral pour les hivers québécois. Même si elle semble avoir de la difficulté à trouver des acheteurs, le potentiel semble être là pour un renouvellement. D’ailleurs, les rumeurs courent expliquent que la successeure de la RC pourrait être basée sur le rutilant concept GR GT3 dévoilé en 2022. Si tel est le cas, c’est du renouveau en bonne et due forme!

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