Kia Telluride - Un imposteur surdoué

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

Avec ses allures et ses manières de véhicule de luxe, le Telluride s’est imposé d’emblée comme le meilleur VUS à trois rangées dès son lancement, il y a quatre ans. Couvert de prix et d’honneurs, il s’est maintenu au sommet de sa catégorie depuis. Les retouches apportées l’an dernier n’ont fait que consolider cette position et préserver un parcours sans faute. Il ne reste plus, à cette marque coréenne en plein essor, qu’à faire accéder son surdoué discret à son inéluctable et incontournable électrification.

Dévoilé en 2016 au salon de Détroit, le prototype qui a préfiguré le Telluride avait l’allure d’un VUS de luxe. Avec son profil anguleux et puissant, le modèle phare de Kia avait déjà la présence et l’élégance robuste d’un Range Rover ou d’un Volvo XC90, présentation à l’avenant. C’est dire l’impact qu’a immédiatement eu la version de série, trois ans plus tard. Surtout que le Telluride venait affronter des VUS de taille intermédiaire aux ambitions beaucoup plus modestes, avec des prix en conséquence.

Du travail soigné

La recette est pourtant simple. D’abord créer une silhouette épurée, sans fioritures. La transposer ensuite sur une carrosserie autoporteuse constituée à près de 60% d’acier à haute résistance. Le but étant d’offrir aux trains roulants et au groupe propulseur une fondation rigide et solide. En soignant la qualité d’assemblage on obtient, en prime, une douceur et un silence de roulement d’excellent niveau. Des objectifs cruciaux pleinement atteints par les créateurs du Telluride.

Son habitacle a été conçu dans le même esprit, sans fantaisie inutile. Le dessin du tableau de bord est simple et sans la moindre ostentation. Les commandes sont claires, joliment finies et leur disposition rigoureusement logique et pratique. Dans la meilleure tradition coréenne. On apprécie vite le grand levier classique qui tient lieu de sélecteur pour la boîte automatique à 8 rapports. Il est en parfait accord avec le caractère et la vocation du Telluride. Surtout avec l’ajout des versions X-Line et X-Pro l'an dernier, plus costaudes et robustes.

Les écrans numériques de 12,3 pouces, adoptés aussi l’an dernier, sont juxtaposés dans un large rectangle qui s’intègre harmonieusement à l’ensemble. Les réactions de l’écran tactile sont toutefois un peu lentes, lorsqu’on butine parmi les nombreuses icônes. Les images des caméras de manœuvre y sont par contre impeccables, vue périphérique incluse. Les vues avant et arrière sont géniales en ville, secondées par les sonars de stationnement. Mais puisque la perfection n’est pas de ce monde, notez que les lampes au plafond s’allument par contact direct mais ne sont pas rétro-éclairées, ce qui aiderait grandement à les repérer la nuit.

Facile et agréable à vivre

Les sièges avant du Telluride sont bien découpés et confortables, la position de conduite sans reproche. Les sièges individuels de la deuxième rangée sont bons aussi. On les replie à l’aide de touches dans la soute à l'arrière. Ils sont également réglables en longueur sur plus de 15 cm pour accommoder les passagers de la troisième rangée. On accède à l’arrière en appuyant sur un bouton au sommet des dossiers, qui fait avancer les sièges de la rangée médiane. Les deux places arrière sont correctes, sans plus, pour des adultes de taille normale.

En conduite, le V6 atmosphérique à cycle Atkinson de 3,8 litres et 291 chevaux est animé, souple et vigoureux, avec une belle sonorité en accélération. L’automatique à 8 rapports est douce, vive et précise, en conduite tranquille. En pleine accélération, par contre, la boîte hésite d’abord en première avant un passage dur et sec du deuxième rapport. Le Telluride SX, deuxième en grade sur les cinq modèles offerts (les autres sont EX, SX Limitée, X-Line et X-Pro) boucle le sprint de 0 à 100 km/h en 7,6 secondes, franchit le quart de mille en 15,4 secondes, à 153 km/h, et passe de 80 à 120 km/h en 5,1 secondes.

Agilité, maniabilité et visibilité sont très honnêtes en ville. Et c’est mieux encore avec le rétroviseur central numérique. Le rouage à quatre roues motrices est efficace sur une petite neige. Il faut cependant choisir le mode Snow ou verrouiller ledit rouage pour que 50% du couple soit transmis aux roues arrière. Le Telluride réagit d’ailleurs parfois comme une traction dans les mêmes conditions, en mode Normal, puisque le rouage transmet alors tout au plus 25% du couple à l’essieu arrière. À vrai dire, le Telluride est à peu près sans véritable défaut, si ce n’est une consommation un peu forte, même en conduite très sage. Nous avons relevé quelque chose comme 13,5 L/100 km en ville. Voilà un élément qui profiterait grandement de l’apport d’un ou de plusieurs moteurs électriques. Histoire à suivre. Pour le reste, si Kia pouvait améliorer la disponibilité des versions actuelles, ce serait déjà un net progrès.

Feu vert

Feu rouge

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