Toyota Crown - La berline réinventée

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

C’est bien d’être le plus grand constructeur au monde. Ça permet d’être présent partout et d’essayer des choses. Par exemple de lancer de nouvelles grandes berlines en Amérique du Nord alors qu’elles y sont en chute libre depuis des années. Le truc, c’est d’y intégrer des éléments accrocheurs pour les acheteurs de VUS en évitant leurs lacunes les plus évidentes. Et pour couronner le tout, Toyota a donné à ces voitures un nom qui occupe une place unique dans son histoire.

La première Toyota importée en Amérique se nommait Crown. Elle fut vendue ici de 1965 à 1972, sans éclat. Au Japon, par contre, la Crown est produite depuis 1955. La berline qui nous est offerte n’est d’ailleurs qu’un des quatre modèles de cette série, la plus ancienne de Toyota, qui en est présentement à sa seizième génération. Les trois autres sont une familiale, un VUS et une berline classique. Parce que la Crown qui vient de débarquer n’est effectivement pas une berline comme les autres.

La nouvelle Crown est construite sur la plate-forme TNGA-K qui sous-tend déjà les séries Camry, Highlander, RAV4, Sienna et Venza. Elle est plus haute que la berline Avalon, qu’elle remplace officieusement, de plus de 10 cm, pour une longueur et une largeur quasi identiques. Avec sa ligne de toit fuyante, ses airs de coupé et ses grandes roues, elle semble cependant venir d’une autre planète. Surtout avec les peintures deux tons optionnelles et les jantes de 21 pouces de la Platinum. Ce profil haut relève considérablement l’assise des sièges, ce qui facilite l’accès et permet une position de conduite haute et la meilleure visibilité qui l’accompagne. Toyota espère manifestement que les acheteurs nord-américains voudront jouir de ces vertus familières des VUS sans renoncer au confort, à la maniabilité et à la frugalité supérieures d’une berline.

Double personnalité

Comme les Sienna et Venza, les Crown sont dotées d’un groupe propulseur hybride. Elles en ont même deux, complètement différents. La Crown Limited est la plus sage et pragmatique. Son groupe hybride réunit un 4 cylindres de 2,5 litres, un moteur électrique pour les roues avant et un autre qui entraîne les roues arrière. Elle se transforme donc, au besoin, en quatre roues motrices.

Avec une puissance totale de 236 chevaux, la Crown Limited atteint 100 km/h en 8 secondes et passe de 80 à 120 km/h en 5,8 secondes, au son d’un moteur thermique particulièrement bruyant à plein régime. Elle se fait pardonner avec une excellente cote de consommation combinée de 5,7 L/100 km en plus d’une douceur et d’un silence de roulement exemplaires. En conduite, la Limited est souple et maniable. Dans les virages en enfilade, elle ne fait ni son poids (substantiel) ni sa taille. Elle s’exécute avec un bel entrain, en toute stabilité, avec les crissements de ses pneus écolos pour marquer clairement ses limites.

La Crown Platinum est vraiment plus fougueuse, sans négliger pour autant le confort et les qualités routières. Son groupe propulseur Hybride Max combine un 4 cylindres turbo de 2,4 litres et un moteur électrique avec une boîte automatique à 6 rapports. Un deuxième moteur électrique complète un rouage intégral dont la répartition de couple peut varier de 70/30 à 20/80% entre les essieux avant et arrière. La puissance affichée de l’ensemble est de 340 chevaux. Au volant de la Platinum, la promesse de sprints de 0 à 100 km/h en 5,8 secondes est parfaitement crédible. Les accélérations, fluides et vigoureuses, sont en symbiose avec une agilité, un aplomb et un équilibre réjouissants. Même sur une chaussée accidentée, le roulement est bien filtré et les mouvements de caisse toujours maîtrisés. Et cette pincée de roulis, en virage, vous paraîtra comme un simple gage de souplesse.

Panne d’audace à l’intérieur

En se glissant (littéralement) à bord, on constate que les Crown sont nettement plus pragmatiques que luxueuses. L’espace est généreux, les sièges bien découpés et la position de conduite agréable. Mais la présentation n’a rien de somptueux. Il est sans doute plus sage de considérer un habitacle pâle plutôt que l’ambiance un peu morne des finitions noires.

De même, le dessin du tableau de bord est banal mais les commandes et la nacelle des cadrans et instruments sont impeccables. Le grand écran central tactile est d’une clarté sans faille tandis que la nouvelle interface multimédia de Toyota se révèle d’une facilité et d’une rapidité louables. L’intégration de CarPlay et Android Auto est également très réussie, tout comme la recharge par induction des cellulaires et autres branchements. Toyota tient peut-être une recette gagnante avec ces grandes berlines pour une nouvelle ère. Chose certaine, elles améliorent joliment la variété de l’offre pour un marché qui en manque cruellement.

Feu vert

Feu rouge

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