Maserati Ghibli - Un petit tour et puis s'en va

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Jean-François Guay

Au cours de son histoire, le nom Ghibli a désigné trois voitures différentes chez Maserati. La première génération était un long coupé grand tourisme à deux places, qui a été commercialisé de 1967 à 1973. La seconde génération, vendue de 1992 à 1998, était un petit coupé à deux portes pouvant loger quatre personnes. Finalement, la troisième et actuelle génération a été présentée en 2013 sous les formes d'une grande berline à quatre portes. Cinq ans après son lancement, la Ghibli avait permis à Maserati d'octupler ses ventes à l'échelle de la planète, qui étaient passées de 6 288 unités en 2012 à 51 500 unités en 2017. Par la suite, les ventes mondiales ont dégringolé jusqu'à 16 900 unités en 2020 pour reprendre du poil de la bête en 2021 et 2022.

Les ventes devraient poursuivre leurs ascensions cette année, puisque la marque italienne compte plusieurs nouveautés dans ses rangs avec l'arrivée de la MC20, du Grecale et le retour de la GranTurismo. Toutefois, la gamme sera amputée d'un membre en 2025, puisque la Ghibli entame cette année son dernier tour de piste. En effet, Maserati a décidé d'électrifier sa gamme en annonçant que chaque modèle sera disponible en version électrique d'ici 2025 et que l'entièreté de la gamme sera 100% électrique d'ici 2030. Dans ces circonstances, on comprend que Maserati n'a pas de projet à long terme pour la Ghibli, dont la plateforme n'a pas été conçue pour recevoir une motorisation 100% électrique.

Mais, il n'est pas dit qu'une future Ghibli ne reviendra pas un de ces jours si le virage vert de Maserati connaît du succès. D’ailleurs, l'Union européenne, face aux pressions de l'Italie et de l'Allemagne, envisage d'autoriser les moteurs thermiques fonctionnant avec du carburant synthétique après 2035. Dans ce cas, la Ghibli pourrait-elle avoir un second souffle? On peut en douter, car les ventes de berlines se retrouvent sur la pente raide face aux VUS qui gagnent toujours en popularité. Mais, qui vivra verra!

Fin des moteurs Ferrari

Pour souligner son chant du cygne, la Ghibli Trofeo met le paquet en célébrant son légendaire V8 biturbo de 3,8 litres. Ce moteur d'origine Ferrari devrait permettre aux versions commémoratives 334 Ultima et Édition Zéda de devenir des pièces de collection auprès des amateurs de la marque. Rappelons-nous du premier V8 monté dans une Maserati de production qui avait été inauguré par le modèle 5000 GT en 1959. Ce coupé grand tourisme, inspiré de la célèbre 3500 GT (1957-1964), avait été produit à seulement 34 exemplaires entre 1959 et 1965. Depuis 1959, pas moins de 100 000 véhicules Maserati ont été fabriqués et vendus avec un moteur à 8 cylindres.

L'actuel V8 « Ferrari-Maserati » de la Ghibli Trofeo est la version F154 fabriquée à l'usine Ferrari de Maranello. Ce petit V8 à 90 degrés muni de deux turbocompresseurs développe 572 chevaux et 538 lb-pi de couple. Il propulse la voiture de 0 à 100 km/h en 4,3 secondes et la vitesse maximale se chiffre à 326 km/h.

L'autre moteur de la Ghibli est le V6 biturbo de 3 litres qui génère 424 chevaux et 428 lb-pi de couple. Sachez qu'il ne s'agit pas du nouveau V6 Nettuno de Maserati, mais plutôt d'un moteur (nom de code F160) qui a été mis au point conjointement par Ferrari et Maserati en 2013. Le principal attrait du V6, lorsqu'il est boulonné dans la version Q4 de la Ghibli, c'est la présence d'un rouage intégral de série tandis que le V8 est relié uniquement aux roues arrière motrices. À l'instar du V8, le V6 émet une belle sonorité lorsqu'on écrase l'accélérateur à fond et sa puissance permet de passer de 0 à 100 km/h en 4,7 secondes avec une vitesse de pointe de 286 km/h. Il va sans dire que la Ghibli Q4 est bien mieux adaptée à la conduite hivernale que la version Trofeo.

Éditions commémoratives

Pour conclure, la Ghibli ne représente pas le summum de sa catégorie en matière de fiabilité et de technologies, mais elle est agréable à conduire, et ce, tout en assurant à son propriétaire une certaine exclusivité due à sa rareté. Au demeurant, la sophistication de sa mécanique et la qualité de son habitacle correspondent à sa gamme de prix.

L'Édition Zéda de Maserati vise à marquer la fin de production d'un véhicule. Le dernier modèle à recevoir ce traitement a été la précédente génération de la GranTurismo en 2019. Comme cette dernière, la carrosserie de la Ghibli Trofeo Zéda reçoit une peinture futuriste et multicolore, qui passe d'un bleu profond à l'avant vers un satin foncé à la hauteur des portières pour adopter un aspect métallurgique à l'arrière. On aime ou on n’aime pas, c'est selon. Les modèles Quattroporte Trofeo et Levante Trofeo offrent aussi une variante Zéda pour souligner la disparition du V8 sous leur capot. En plus, la déclinaison 334 Ultima de la Ghibli Trofeo, dévoilée au dernier Festival de la vitesse de Goodwood, en Angleterre, adopte aussi une apparence distinctive.

Feu vert

Feu rouge

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