Land Rover Defender - L'aventure en trois façons

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Louis-Philippe Dubé

Actuellement, le terme « robustesse élégante » est employé à qui mieux mieux par des constructeurs désireux d’infuser un peu de saveur dans leurs utilitaires insipides... Land Rover est l’une des seules marques qui l’a toujours utilisé à bon escient.

Parce que la gamme Land Rover se perdait un peu trop dans les utilitaires banlieusards, le Defender fut réanimé en 2020, commémorant ses racines de camion utilitaire d’après-guerre hors route pour aventurier aguerri. Mais généreusement harnaché de commodités, de technologies et de luxe pour continuer à charmer lesdits banlieusards biens nantis. L’argumentaire de vente est convaincant sur papier. Cependant, le véhicule est-il assez compétent pour offrir une bonne valeur à ces deux types d’acheteurs?

Mécaniques à choix multiples

Comme c’est la coutume chez land Rover, devenu JLR, le Defender est proposé avec un catalogue de motorisations bien étoffé. Au bas de l’échelle, le P300 abrite un 4 cylindres turbocompressé qui délivre 296 chevaux. Ensuite, on passe au 6 cylindres turbocompressé jumelé à un système hybride léger qui produit 395 chevaux. La motorisation P525 s’adresse aux puristes, elle exploite un V8 surcompressé développant rien de moins que 518 chevaux. Or, dans le but de « démocratiser » davantage cette cylindrée en voie d’extinction, JLR introduit cette année le P500, une itération plus apprivoisée de ce V8 qui revendique tout de même 493 chevaux. Toutes les motorisations sont associées à une boîte automatique à 8 rapports.

En règle générale, les 296 chevaux du 4 cylindres sont un peu justes pour manier le Defender dans les variantes 90 et 110. La motorisation P400, elle, se présente comme le choix le plus sensé, qui s’adapte très bien aux trois formats proposés. À la fois linéaire sur l’autoroute, réactif lorsque sollicité sur la route comme dans les sentiers, le P400 s’accommode aux besoins des aventuriers téméraires comme à ceux des parents-taxis. Avec sa symphonie mécanique délirante et ses performances supérieures, le V8 est un péché mignon dans ses deux itérations. En revanche, sa pertinence peut être remise en question, que ce soit sur la route ou en dehors.

Au chapitre des compétences hors route, le Defender hérite évidemment de tout l’arsenal issu du laboratoire Land Rover. Le système à traction intégrale qui a fait ses preuves peut-être assorti du cerveau Terrain Response 2. Ce dernier permet au Defender de s’ajuster automatiquement aux conditions hors route changeantes en temps réel. Le Defender vous laissera même barboter dans 90 cm d’eau (85 sans la suspension pneumatique), pratique à la fonte des neiges lorsque les rivières sortent de leur lit.

Côté pratique, le Defender tente de jouer les citadins sur quelques plans. Par exemple, les modèles équipés de la suspension pneumatique ont une hauteur d’environ 2 mètres, mais un mode Accès baisse le tout de 40 mm (1,6 pouce) à basse vitesse pour permettre au Defender d’accéder à la plupart des stationnements souterrains. Au chapitre de la tenue de route, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le véhicule sait davantage contrôler son roulis et reste campé sur ses appuis dans les virages. Fort de ses compétences d’aventurier, il faut souligner que peu importe la combinaison choisie, il porte plus dur que ses rivaux sur une chaussée saccadée.

La variante 130 étire la sauce

Dans l’habitacle, le designers ont opté pour ce que l'on pourrait qualifier de « robustesse élégante ». Simplicité, plastiques durs, visserie visible un peu partout, l’intérieur du Defender est unique. L'inconvénient, c'est qu'on ne se sent pas assis dans un utilitaire à 100 000 $. Hormis les commandes de ventilation à molettes un peu confuses, l’ergonomie est bonne. L’écran central affiche l’interface Pivi Pro qui, en plus d’être limpide côté clarté, affiche un grand nombre de fonctionnalités. Pour le millésime 2023, la variante allongée 130 s’est jointe à la lignée, elle qui greffe essentiellement un genre de porte-à-faux de 13,4 pouces à l’arrière du Defender 110. Outre ses 2 516 litres d’espace de chargement derrière les sièges avant, cette mouture peut accueillir jusqu’à huit passagers sur trois rangées. À la dernière rangée, la hauteur du Defender garantit un bon espace pour la tête des passagers. Pour les pieds, par contre, on repassera.

Le 130 rivalise avec d’autres gros utilitaires cossus à trois rangées face auxquels il est désavantagé sur les plans de la finition et du confort. Cela pourrait rebuter ceux qui recherchent une navette de luxe, qui ont des choix plus alléchants dans cette fourchette de prix. Le Defender 130 s'avère par contre idéal pour l’acheteur souhaitant un véhicule à la fois élégant et aventurier qui fournit un maximum d’espace de chargement. Contrairement aux acheteurs d’utilitaires allemands qui ne se serviront jamais des capacités hors route de leurs montures cossues, ceux du Defender, eux, les mettront à l’épreuve sur une base régulière. Et c’est de cette manière que cet athlète des sentiers au riche héritage offre une valeur intéressante à cette clientèle.

Feu vert

Feu rouge

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