Mazda CX-90 - Superbe
Il y a trois ans, la marque coréenne Kia avait déçu nombre de consommateurs avec l’abandon du V6 au profit d’un 4 cylindres turbocompressé, sous le capot de son populaire Sorento. L’an dernier, Toyota faisait de même avec le Highlander. Et cette année, c’est au tour du Volkswagen Atlas de troquer son V6 pour un 4 cylindres. Visiblement, une majorité de constructeurs empruntent cette voie d’une diminution de la cylindrée, permettant de réduire les cotes de consommation affichées, même si dans certains cas, l'économie de carburant n’est pas nécessairement moindre dans la réalité.
De son côté, Mazda a choisi l’efficacité. Peut-être au détriment d’une certaine conformité, bien qu’on propose aussi une motorisation hybride rechargeable sous le capot de celui qui vient succéder au CX-9 avec brio. Vous aurez compris que cela indique le retour d’un moteur à 6 cylindres, qui n’est pas emprunté à Ford cette fois (comme c’était le cas avec le premier CX-9). Sous le capot du CX-90, il s’agit d’un moteur 100% Mazda. Un 6 cylindres en ligne turbocompressé de 3,3 litres, accompagné d’une hybridation légère et d’une toute nouvelle boîte automatique à 8 rapports, également développée par Mazda.
Nouvelle architecture
Avec le CX-90, Mazda débarque aussi avec une nouvelle plateforme en Amérique du Nord. Cette dernière permet le montage d’un moteur en position longitudinale, mais aussi l’adoption d’une architecture où l’on favorise la propulsion. Bien sûr, l’ensemble des CX-90 sont livrés de série avec les quatre roues motrices, mais il faut savoir que le couple initial est d’abord acheminé aux roues arrière, pour ensuite être partiellement redistribué vers l’avant, si nécessaire.
Le résultat de cette configuration mécanique est pour le moins probant, puisqu’il permet d’obtenir une souplesse mécanique exceptionnelle doublée d’une maniabilité sans égale dans le segment. Voilà donc un véhicule proposant une tenue de route de haut niveau, une direction d’une grande précision de même qu’un diamètre de braquage laissant pratiquement croire aux quatre roues directionnelles, ce qui n’est pas le cas. La sonorité du 6 cylindres de même que le couple initial sont aussi très convaincants, au même titre que la consommation de carburant. Il faut savoir que le 6 cylindres se décline en deux variantes, de 280 ou 340 chevaux. Voilà donc une motorisation qui, même dans sa déclinaison de base, propose 53 chevaux de plus que le moteur du CX-9 (avec de l'essence ordinaire), pour une consommation abaissée de 14%. Une consommation également plus de 10% inférieure à celle des Ford Explorer, Subaru Ascent et Volkswagen Atlas équipés de 4 cylindres turbocompressés.
Mazda inaugure aussi la première motorisation hybride rechargeable dans le segment. Dans ce cas, le 4 cylindres de 2,5 litres, bien connu chez Mazda, est accouplé à un moteur électrique de 127 kW (173 chevaux) et à une batterie de 17,8 kWh. Le groupe motopropulseur fait équipe avec la même boîte à 8 rapports. Avec pour résultat, une maigre autonomie électrique annoncée à 42 km, après quoi la consommation moyenne se situerait au même niveau que celle du 6 cylindres. Certes, cette mécanique permet de bénéficier d’une bonne puissance, et surtout, de crédits gouvernementaux applicables, mais le rendement énergétique n’impressionne guère. D’autre part, la version PHEV n’offre que 3 500 lb de capacité de remorquage au lieu de 5 000lb pour le moteur à essence.
Bienvenue dans le luxe
Certes, une version GT ou Signature affiche un niveau de luxe et de finition supérieurs à celui d’un modèle GS ou GS-L. Cela dit, le véhicule présente à la base une prestance remarquable, ainsi qu'un design qui l’est tout autant. Mazda poursuit son exercice de séduction à l'intérieur, avec un habitacle magnifiquement ficelé et où le niveau de raffinement dépasse celui de plusieurs produits de luxe. Soyons honnêtes, un CX-90 Signature vous offrira une expérience d’ensemble beaucoup plus attrayante que celle de nombreux VUS de luxe, à commencer par les Buick Enclave, Cadillac XT6 et Infiniti QX60.
Derrière le volant se trouve une instrumentation numérique paramétrable et bien conçue, alors qu’au centre se trouve un écran central qui n’est tactile qu’à l’arrêt, ou pour l’utilisation d’AppleCarPlay et AndroidAuto. Les autres fonctions requièrent toujours l’utilisation d’une molette rotative, parfois agaçante, mais à laquelle on s’habitue. Remarquez, Mazda a travaillé très efficacement pour améliorer l’ergonomie d’ensemble du CX-90, nettement plus intuitive que celle du CX-9.
Maintenant, bien que l’on puisse obtenir des configurations à six, sept ou huit occupants, le CX-90 demeure moins spacieux que certains rivaux comme le Honda Pilot ou le Nissan Pathfinder. Des véhicules un tantinet plus polyvalents grâce à leur habitacle plus vaste, mais qui n’offrent certainement pas le même raffinement. Terminons d’ailleurs en mentionnant que bien que la conduite du CX-90 soit une des plus dynamiques du segment, cela n’affecte en rien le niveau de confort, qui demeure remarquable.
Feu vert
- Comportement routier remarquable
- Moteur 6 cylindres très efficace
- Grand choix de versions
Feu rouge
- Autonomie électrique (PHEV)
- PHEV aussi gourmand que le 6 cylindres (PHEV)
- Moins spacieux que la concurrence