Honda Passport - Passeport pour l’anonymat

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Vincent Aubé

Factuellement le Honda Passport reste une version plus courte du grand Pilot avec une rangée de sièges en moins. Relancé pour l’année-modèle 2019, le VUS de taille intermédiaire a comblé un trou au sein de la gamme de la marque japonaise. Cependant, avec l’arrivée des renforts électriques sous la forme du Honda Prologue et cette volonté du constructeur de ne pas se lancer dans l’hybridation d’une majorité de produits, on a le droit d’émettre des réserves quant à l’avenir à court terme du Passport.  

Pour capter l’œil attentif du consommateur, de nos jours, un constructeur se doit de proposer des véhicules attrayants, un qualificatif qui ne semble pas coller à la carrosserie générique du petit frère du Pilot. Pourtant, Honda tente sa chance avec ces trois livrées du modèle : Sport, TrailSport et Touring. Du trio, c’est assurément le modèle médian qui obtient l’approbation du public, notamment grâce à ses jantes spécifiques enveloppées de pneus tout-terrain, sans oublier les plaques de protection sous le véhicule. Le grille à l’avant est exclusive à cette livrée, tandis que des écussons de couleur orange sont collés aux deux extrémités de l’utilitaire.

Au moment de mettre sous presse, il nous était toutefois impossible d’en savoir plus sur le millésime 2024 du modèle. Bien que certaines rumeurs parlent d’une version plus agressive du Passport TrailSport, pour l’instant, nous devons nous en tenir à ce que nous savons de l’année-modèle 2023. Chose certaine, malgré ses bonnes intentions, le Passport TrailSport n’est pas un vrai 4x4 capable de suivre un Jeep Wrangler Rubicon sur un sentier accidenté, même s’il peut se débrouiller en dehors des routes asphaltées.

Sobriété intérieure

Les qualificatifs peu élogieux à propos de la robe extérieure « trop sobre » s’appliquent aussi à l’habitacle du VUS japonais. Son âge de conception est trahi par cette planche de bord qui date de l’introduction du Pilot de génération précédente… en 2016! Sans être une faute grave, disons qu’il aurait été souhaitable que la configuration intérieure du dernier Pilot soit réutilisée à bord du Passport.

Il y a d’ailleurs quelques irritants avec cette planche de bord, notamment la petitesse de la molette pour le contrôle du volume de la chaîne audio ou les boutons de la climatisation, également trop petits. Sur la console centrale, la série de boutons géométriques est toujours là, un signe qui démontre que la haute direction croit encore à cette solution pour contrôler la boîte de vitesses.

Le confort est à l’honneur dans le Passport, les sièges sont moelleux à souhait, quoique leur support modéré incite à une conduite moins dynamique. Les espaces de rangement abondent, que ce soit dans les portières ou même au dos des sièges de la première rangée où l’on peut glisser son téléphone intelligent. Prenons d’ailleurs le temps de remercier les concepteurs de l’habitacle d'avoir limité la hauteur de la console centrale. Certains VUS modernes viennent avec des consoles centrales tellement hautes qu'elles nuisent à la conduite. À bord du Passport, non seulement les coudes ne se cognent pas sur une tablette en plastique à chaque virage, mais l’absence d’un levier de vitesses libère également un peu plus d’espace entre les deux occupants assis à l’avant.

Capacités étonnantes, mais…

Sans surprise, le Passport TrailSport est le véhicule le plus susceptible de survivre à une journée en hors route à condition que les difficultés demeurent modérées. L’excellent rouage intégral i-VTM4 et la hauteur de caisse surélevée (210 mm au lieu de 193) combinée à son excellent moteur V6 font de ce véhicule le plus robuste de la marque. Sur la route, le Passport est aussi doux que le Pilote, qui mesure 26 centimètres de plus. Très confortable et assez bien insonorisé, le Passport n’a rien à envier à son grand frère. C’est plutôt en ville que les choses se corsent. Le VUS a beau se positionner comme un véhicule parfait pour partir à l’aventure, il n’en demeure pas moins que plusieurs parents vont choisir ce modèle pour son côté pratique.

Or, en conduite urbaine, pour aller cueillir les enfants à l’école par exemple, la boîte de vitesses à 9 rapports handicape le Passport. La transmission est paresseuse aux départs arrêtés et vu le nombre d’arrêts en ville, cela devient vite agaçant. Le premier rapport est interminable et pour passer à la deuxième vitesse, il faut enfoncer un peu plus le pied droit, ce qui fait en sorte que les accélérations deviennent trop musclées. Pour un VUS supposément plus sportif que son équivalent à trois rangées de sièges, le Passport manque de tonus à basse vitesse. Ce n’est pas un mauvais véhicule, mais il aurait besoin d’un petit coup de balai.

Feu vert

Feu rouge

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