Toyota Sienna - Branche-toi?

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Germain Goyer

En 2021, Toyota a frappé un grand coup en renouvelant la Sienna et en proposant seulement une motorisation hybride. Au revoir moteur V6 glouton, bonjour moteur à 4 cylindres et technologie hybride. Quel choix audacieux de la part du constructeur japonais! Cette stratégie s’inscrivait dans une série d’objectifs visant à obtenir un catalogue entièrement électrifié à moyen terme. Et on est bien en voie de l’atteindre. Alors que certains étaient sceptiques quant au succès commercial d’une minifourgonnette uniquement hybride, Toyota a assurément gagné son pari. En fait, elle est même victime de son propre succès puisque le constructeur n’arrive pas à répondre à la forte demande. Nous allons y revenir.

Sur le plan mécanique, la Toyota Sienna fait appel à un moteur atmosphérique à 4 cylindres de 2,5 litres, jumelé à un moteur électrique et à une petite batterie de 1,9 kWh. Le tout développe 245 chevaux, ce qui est inférieur à la concurrence. En revanche, Toyota a décidé de mettre de côté les performances au profit de l’efficacité énergétique. Après tout, la vocation du véhicule reste familiale. Son mandat n’est pas de boucler un tour du Nürburgring plus rapidement que ses rivales. Néanmoins, l’apport du moteur électrique est notable lorsque vient le temps de repartir d’un arrêt.

Ainsi, vous vous réjouirez d’apprendre que la Sienna consomme aussi peu que 6,6 L/100 km, une cote considérée comme très acceptable… pour une voiture compacte. Essentiellement, elle consomme environ 4 L/100 km de moins en moyenne que ses rivales non hybrides. Il est important de savoir que Toyota offre aussi une variante à quatre roues motrices. Les consommateurs québécois apprécieront assurément cette caractéristique. Sachez que l’augmentation de la consommation demeure négligeable puisqu’elle s’élève à seulement 0,1 L/100 km. À bord de la Sienna, on retrouve tout ce dont la famille a besoin. L’habitacle, bien pensé, est très volumineux. Les commodités et les espaces de rangement sont nombreux. Lors de sa conception, Toyota a porté une attention particulière à l’ergonomie. Sans parler du confort pour le conducteur et les passagers.

À quand une hybride rechargeable?

Les véhicules électrifiés ont la cote au Québec. La demande persiste pour les hybrides, les hybrides rechargeables et, bien sûr, les électriques. À l’image des Prius et RAV4, on se serait attendu à ce que Toyota amène le projet de la Sienna à l’étape suivante : l’ajout d’une version hybride rechargeable, rivalisant ainsi encore plus férocement avec la Chrysler Pacifica. Et on aurait probablement pu avoir la valeur ajoutée de l’hybride rechargeable et des quatre roues motrices. Ce qui n’est pas possible, pour l’heure, chez Chrysler.

Malheureusement, la réalité a rattrapé Toyota. D’un côté, le constructeur japonais a dû composer avec l’usure prématurée du câble à haute tension de certains de ses véhicules, ce qui a possiblement calmé ses ardeurs. Et de l’autre, le constructeur a de la broue dans le toupet puisqu’il n’arrive pas à répondre à la forte demande. Alors, imaginez si on offrait, par exemple, une Sienna Prime hybride rechargeable à quatre roues motrices avec laquelle on pourrait parcourir une cinquantaine de kilomètres, éligible à 10 000 $ de crédit provincial et fédéral de surcroît. Ce serait le gros lot.

Une disponibilité problématique

L’année dernière, Honda a vendu 363 unités de l’Odyssey au Québec. Pas moins de 622 Kia Carnival ont trouvé preneur. Si géniale soit-elle, la Sienna a quant à elle fait 1 093 heureux. Chez Chrysler, on a écoulé 1 664 Pacifica et 619 Grand Caravan. La force de frappe de Stellantis ne représente plus qu’une fraction de ce qu’elle était il y a à peine quelques années. Chez Toyota, si on a vendu si peu de Sienna, c’est tout simplement parce qu’on n’en avait pas plus à offrir. Si on en avait eu le double, voire le triple, tout se serait probablement vendu.

À titre indicatif, Toyota a atteint 2 381 ventes de Sienna en 2021. En moyenne, les concessionnaires de la province ont chacun vendu une quinzaine de Sienna en 2022. Pour 2023, leur allocation est sensiblement la même. Grosso modo, ils en livrent donc un peu plus d’une par mois. Comparativement à la demande, c’est trop peu. Toyota est victime de son succès avec la Sienna et presque la totalité de ses véhicules hybrides, soit dit en passant. Il s’agit d’un beau problème, certes. Mais cela demeure un problème.

De notre côté, la situation est embêtante. La Sienna reste un produit que nous trouvons génial. Or, il est difficile de recommander l’achat d’un véhicule pour lequel il faudrait patienter, par exemple, 24 mois avant de l'obtenir. Et on ne parle pas d’un véhicule d’exception. On parle d’une minifourgonnette pour trimballer la famille.

Feu vert

Feu rouge

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