Mitsubishi RVR - Adolescent mûr pour la retraite

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Germain Goyer

Arrivé en cours d’année 2010, le Mitsubishi RVR n’a pratiquement pas changé depuis. Il n'a eu droit qu'à de timides améliorations, ici et là. Alors qu'autour de lui, tout a bougé, tout a changé, lui, il a simplement vieilli. Cette année, on soulignera son 14e anniversaire. Il poursuit ses études à l’école secondaire, commence à être boutonneux et sa moustache molle pousse timidement, mais il est surtout mûr pour la retraite. Pourtant, Mitsubishi le conserve dans son catalogue pour une année supplémentaire.

Pour l’année-modèle 2024, les nouveautés qu’on lui a apportées sont assez minces. Le constructeur japonais élimine la version SE à roues motrices avant. Bref, on ne conserve qu’une variante d’entrée de gamme au prix attrayant de 24 098 $, incluant les roues motrices avant. On dit également au revoir à la version Limited Edition – avouez que c’est ironique comme nom puisqu’il n’y a pas grand-chose d’exclusif dans un RVR – et l'on ajoute une déclinaison Noir Edition. Cette dernière se distingue par le noircissement d’une panoplie d’éléments esthétiques.

Sur le plan mécanique, Mitsubishi continue de faire confiance à deux ânes. En effet, la version ES est animée par l’archaïque moteur atmosphérique à 4 cylindres de 2 litres. Les autres variantes reçoivent, quant à elles, le tout aussi vétuste moteur 4 cylindres de 2,4 litres. Avec deux mécaniques dignes du précédent millénaire, vous aurez deviné que les cotes de consommation ne sont pas exceptionnellement bonnes. Pour s’assurer que les occupants passent un mauvais quart d’heure à bord, le constructeur jumelle ces deux moteurs à une transmission à variation continue.

Cette dernière, particulièrement bruyante, rappelle à chaque accélération que l’insonorisation de l’habitacle a aussi pris de l’âge. À cet effet, précisons que nous avons été particulièrement déçus par la qualité de finition, nettement inférieure à celle de la moyenne de l’industrie. Parmi les rares qualités dynamiques du RVR, notons le rouage AWC (All-Wheel Control) qui s’avère efficace. Voilà une caractéristique intéressante pour les consommateurs québécois.

Pas un citron, juste vieux

À la suite de la publication d’un précédent article au sujet du RVR, nous avions reçu une tonne de messages de la part de propriétaires. Essentiellement, on nous lançait des tomates parce que la plupart d’entre eux étaient satisfaits de leur véhicule, le qualifiant de solide et fiable. Jamais nous n’oserions remettre en doute la fiabilité du RVR. Il s’agit assurément de l’une de ses qualités. Étant donné que sa technologie, sa conception et ses motorisations sont complètement désuètes, Mitsubishi a eu amplement le temps de corriger les erreurs et bobos au fil du temps. Nous n’affirmons pas que le RVR est un citron. Nous avisons simplement les futurs acheteurs en soulignant deux fois plutôt qu’une que c’est un petit VUS dépassé et qu’il est temps pour lui de tirer sa révérence.

Dans l'optique d'un achat à long terme, précisons que Mitsubishi brille entre autres par sa garantie. Elle représente la paix d’esprit pour celui qui désire conserver son véhicule longtemps ou encore pour celui qui magasine un véhicule d’occasion. Le groupe motopropulseur est couvert par une garantie de 10 ans ou 160 000 km. Quant au reste du véhicule, il bénéficie d’une couverture de 5 ans ou 100 000 km. Si vous choisissez le RVR pour sa fiabilité, sa garantie et son rouage, ne tombez toutefois pas dans le piège en optant pour une version GT à plus de 35 000 $. Pour qu’il soit intéressant, le RVR doit être déniché à plus petit prix.

Nous sommes privés de l’ASX

Les coûts de développement d’un nouveau véhicule ou d’une nouvelle génération d’un modèle sont astronomiques. Pour un constructeur dont le volume de ventes est faible en Amérique du Nord et dont l’avenir est parfois remis en question, il n’est pas simple de partir d’une feuille blanche et de concevoir un nouveau véhicule. Ce qui expliquerait pourquoi on étire l’actuel RVR. Or, il faut savoir qu’en cours d’année 2022, Mitsubishi a dévoilé une nouvelle génération de l’ASX. C’est ainsi qu’est appelé le RVR sur d’autres marchés, notamment en Europe. Essentiellement, il s’agit d’une copie conforme du Renault Captur vendu ailleurs. En effet, rappelons que Mitsubishi fait partie d’une alliance avec Renault et Nissan. L’actuel Outlander incarne justement le fruit de cette union puisqu'il a été développé conjointement avec l’actuel Nissan Rogue.

Sur le plan stylistique, le nouveau Mitsubishi ASX n’est pas vilain. D’ailleurs, des versions hybrides et hybrides rechargeables sont offertes, ce qui n’est évidemment pas le cas avec le RVR auquel nous avons droit. Hélas, aucune information ne nous laisse croire que Mitsubishi pourrait commercialiser la plus récente mouture de l’ASX au pays. Et c’est bien dommage.

Feu vert

Feu rouge

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