Mercedes-Benz Classe C - Entre deux mondes

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

La Classe C a longtemps permis d’accéder aux créations du doyen des constructeurs à bon prix (relativement). Elle vient de célébrer son trentième anniversaire. Au sein d’une gamme où se multiplient allègrement VUS et véhicules électriques, la C est offerte uniquement sous les traits d’une berline animée par des 4 cylindres turbocompressés, secondés par un ou plusieurs moteurs électriques. Truffée de systèmes électroniques, elle tente de satisfaire tous les goûts et besoins imaginables. On est loin de la « Baby Benz » d’antan.

La Classe C a été lancée en 1994. Par son code interne W202, elle succédait à la compacte 190 (W201) qui a grandement rajeuni et popularisé la marque Mercedes-Benz, réservée jusqu’alors aux mieux nantis, dès son lancement en 1984. La marque à l’étoile allait produire près de quatre millions d’exemplaires de ces deux séries sur une vingtaine d’années. Cinq générations de la Classe C se sont succédé durant les trente dernières années. Des coupés, décapotables et familiales ont grossi ses rangs, au fil des années. Une toute première version AMG, la C36, s’y est également ajoutée dès la première année.

Vouloir faire plus avec moins

La Classe C a sans doute atteint son apogée lors de la quatrième génération. Pour l’ère mécanique, à tout le moins. La berline C 63 S avait d’ailleurs remporté, haut la main, le match des sportives du Guide de l’auto 2016. Elle était propulsée par un V8 biturbo de 4 litres et 503 chevaux plus léger, frugal et puissant que le légendaire V8 de 6,2 litres de la génération précédente.

Mercedes-Benz a donné un sérieux coup de barre pour la cinquième génération, en 2022. En choisissant surtout qu’elles soient toutes propulsées par des moteurs comptant quatre cylindres. Les résultats sont variables. À titre d’exemple, la plus abordable est la C 300 4Matic dont le 4 cylindres turbo de 2 litres livre 255 chevaux, auxquels s’ajoutent les 20 chevaux de l’alternodémarreur et des poussées de 27 chevaux, en surpuissance, qui durent 30 secondes. Elle s’élance de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes, un chrono honnête. Ce moteur est cependant banal et sa sonorité vraiment peu amène pendant les premières minutes. La petite berline se révèle pourtant raffinée et confortable, une fois réchauffée. En conduite, le tandem que forment son moteur et sa boîte automatique à 9 rapports est efficace en ville mais la direction est surassistée et la pédale de frein trop brusque.

La C 300 est une championne du stationnement en marche arrière avec des images nettes, des lignes de guidage utiles et des rétroviseurs qui se placent parfaitement pour négocier une entrée semée d’obstacles. Or, l’écran central de notre voiture d’essai est mort et avec lui, tous les systèmes qu’on y retrouve. Images de marche arrière incluses, hélas. Deux redémarrages n’y ont rien changé. Ce n’est pas de bon augure. Son volant est également parsemé de touches à réaction haptique à faire damner un saint tellement on les accroche facilement, sans faire exprès. En fait, la C 300 donne l’impression d’un jouet plein de machins qui ont l’air fragiles. Elle fait miroiter beaucoup de clinquant, pour faire comme ses grandes sœurs, mais offre peu de substance. De quoi s’ennuyer de la simplicité et des qualités fonctionnelles des 190 et des premières Classe C.

Cavalerie électrifiée

Les perspectives sont plus prometteuses avec les C 43 et C 63 qui arborent fièrement la griffe AMG et en possèdent les atouts. L’aménagement de leur habitacle est d’abord plus sobre et leurs commandes plus conviviales, malgré les touches haptiques. Les deux profitent également de suspensions raffermies, de freins plus costauds et de roues arrière directrices, pour danser en virage. La C 43 nous apparaît comme un choix sensé qui offre l’essentiel des outils de performance et de comportement, sans négliger les réalités de la conduite quotidienne. Son quatre cylindres livre 402 chevaux, grâce à un turbo à assistance électrique qui élimine le temps de réponse. Il est activé par le même réseau électrique sur 48 volts qui permet à l’alternodémarreur de fournir 13 chevaux additionnels, en accélération.

C’est toutefois la nouvelle C 63 S E Performance qui emporte le morceau, avec son groupe hybride rechargeable d’une puissance totale de 671 chevaux. Donnée plus impressionnante que les maigres 13 kilomètres d’autonomie que lui vaut sa batterie de 6,1 kWh. Un moteur électrique de 201 chevaux entraîne les roues arrière pour compléter la transmission intégrale. À moins qu’on active le mode drift pour déraper librement. Vous aurez compris qu’il s’agit d’une machine de performance dont la mécanique complexe est parfaitement à jour. Tant pis pour les joies sonores des pur-sang d’antan. Comme en F1 depuis une décennie, après tout. La discipline reine ne s’en porte pas plus mal. Prochaine étape, une Classe C entièrement électrique. Bientôt.

Feu vert

Feu rouge

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