Lexus LS - Discrète et exclusive

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Michel Deslauriers

L’achat d’une voiture de 100 000 $ et plus peut être basé sur deux écoles de pensées : on l’utilise comme le symbole d'un statut social, ou l’on se récompense égoïstement avec un véhicule de grand luxe, peu importe ce que pensent les autres. La Lexus LS peut s’appliquer aux deux cas, mais cadre tout de même avec le deuxième.

Car la berline LS, aussi élégante et voluptueuse soit-elle, n’est pas le type de voiture qui fait tourner les têtes à première vue. On doit plutôt prendre son temps pour observer ses courbes, les petits détails de son design, et la finesse de ses lignes de caractère. Il s’agit d’une voiture qui n’aura vraisemblablement pas l’air démodée dans 30 ans. Un peu comme la toute première LS 400 introduite en 1989.

Exemple de sobriété

Plutôt que de tenter de calquer les produits des marques allemandes, Lexus trace son propre chemin avec un style et un caractère fidèles à sa patrie. La LS mise avant tout sur un confort de roulement suprême, une insonorisation poussée de son habitacle et une finition des plus soignées, sans tomber dans l’excès. On apprécie les détails de son aménagement, comme les accoudoirs de porte « flottants », les surpiqûres rappelant des vagues dans l’océan et une rigueur d’assemblage sans faille. Les boiseries, ainsi que l’ensemble livrable ajoutant les garnitures en verre kiriko et le tissu plissé sur les panneaux de porte sont des touches uniques dans le segment, arborant un style purement japonais.

Dans la variante F Sport, ça se gâte un peu, alors qu’on tente d’agrémenter l’habitacle avec une apparence plus racée. Le mariage des styles n’est pas une réussite, surtout avec le revêtement bicolore des sièges détonnant avec le design plus classique de l'habitacle. Mais bon, c’est subjectif. Les gens préférant se faire reconduire opteront pour l’ensemble exécutif avec ses sièges arrière inclinables et son repose-pieds côté passager. Peu importe l’ensemble choisi, les options de couleurs et de textures sont limitées, alors que la concurrence allemande en propose davantage pour personnaliser notre voiture.

En revanche, les sièges avant à 28 réglages électriques avec fonction de massage sont parfaits pour les longs trajets, et la sonorité de la chaîne audio Mark Levinson à 23 haut-parleurs est excellente. Depuis l’an dernier, la Lexus LS est munie du nouveau système multimédia de la marque, et son interface est beaucoup plus facile à utiliser que celle de l’ancien système et son horrible pavé tactile. L’ensemble est plus convivial et moins distrayant en conduite, surtout avec son nouvel écran tactile de 12,3 pouces.

Version hybride efficace, mais peu convaincante

La LS 500 est équipée d’un V6 biturbo de 3,5 litres produisant 416 chevaux, associé à une boîte automatique à 10 rapports et un rouage intégral. Une mécanique puissante, souple sans être violente, et bien adaptée à la vocation de la voiture. Sa consommation mixte ville/route de 11,2 L/100 km n’a rien d’extraordinaire, alors que l’Audi A8 et la Mercedes-Benz S 500 de base affichent des cotes plus basses. En revanche, la Genesis G90 consomme davantage. Quant à la motorisation hybride dans la Lexus LS 500h, il s'agit d’un V6 de 3,5 litres, de deux moteurs électriques et d’une boîte automatique technologiquement complexe, pour un total de 354 chevaux. Ces semblent préférer dormir dans l’étable plutôt que de se dégourdir les jambes dans le pré. La LS 500h figure toutefois parmi les voitures les moins énergivores du segment avec sa cote mixte de 9,2 L/100 km. Au Canada, elle n’est disponible qu’en une déclinaison tout équipée, et chère. On préfère la LS 500 non hybride.

La qualité de roulement est l’une des principales qualités de la berline LS. Elle est munie d’une suspension pneumatique dans toutes les livrées (sauf celle de base), qui remonte même la caisse de la voiture à l’arrêt pour faciliter l’embarquement et le débarquement. La version F Sport adopte un comportement routier plus sportif, mais pas trop, avec une suspension recalibrée et des roues de 20 pouces enrobées de pneus à profil bas. Le marché étasunien propose une F Sport propulsion avec les roues arrière directrices, des amortisseurs sport et une direction à assistance variable, mais le Canada n’y a pas droit.

Au final, la Lexus LS est l’une de ces voitures que l’on apprécie sur une longue période, alors que sa réputation de fiabilité, bien qu’en baisse, et ses frais d’entretien relativement bas se démarquent par rapport à ses rivales. Le hic, c’est que la LS doit maintenant affronter la Genesis G90 récemment redessinée, très aboutie, vendue à un prix similaire, mais mieux équipée. Au moins, avec la grande berline de Lexus, on risque d’avoir une voiture durable, exclusive, dans laquelle on profite d’une atmosphère sereine dans laquelle on ne se fera pas regarder à tous les coins de rue. Pour ceux qui préfèrent cette discrétion, bien entendu.

Feu vert

Feu rouge

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