Lexus IS - Trop sage ou délurée

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

En plus de vingt années, les Lexus IS n’ont jamais réussi à inquiéter les meilleures berlines sport de luxe, surtout allemandes. Bon an, mal an, elles se maintiennent en milieu de peloton grâce à des silhouettes sveltes, une offre variée et une réputation de qualité et de fiabilité toujours méritée. Ce qui n’empêche aucunement certaines versions de se démarquer et de s’illustrer à l’occasion. C’est assurément le cas pour la IS 500 F Sport Performance et son merveilleux V8 atmosphérique, qui ranime l’esprit de la superbe IS F d’antan.

Chose certaine, Lexus souffre du syndrome de la première de classe. Quelles que soient ses ambitions, la marque de luxe du géant Toyota ne peut effectivement s’empêcher d’apporter un soin maniaque à la qualité de fabrication et à la fiabilité de ses véhicules. Elle n’aurait pas récolté les honneurs à la tonne en agissant autrement. Au point de hausser les attentes de la clientèle et de changer l’industrie automobile à tout jamais. Pour le mieux.

Audace et prudence

Ces vertus ne garantissent cependant pas la réussite dans une catégorie où le style, le caractère, les performances et l’agilité font foi de tout. Ce qui est certainement le cas pour les berlines sport de luxe. Si la IS a toujours été jolie, il aura par exemple fallu attendre la troisième génération et sa grande calandre en sablier pour qu’elle se démarque le moindrement de ses rivales. Et le remodelage de 2021 n’a fait qu’accentuer ces traits. Lexus a eu l’heureuse idée de doter du même coup les IS d’un écran tactile qui simplifie grandement l’utilisation de l’interface multimédia. Même s’il est difficile d’atteinte. Les cadrans et compte-tours inspirés de l’exotique LFA sont par contre difficiles à déchiffrer en plein jour, même avec l’illumination au maximum. On sourcille également en maniant le petit volant dont la prise est trop épaisse, sur la jante gainée de cuir.

Lexus a bien fait aussi en consolidant la structure et en peaufinant le comportement des IS. Ces qualités se manifestent dans la IS 350 AWD F Sport, au cœur de l’hiver québécois. On y apprécie sa transmission intégrale qui achemine normalement 70% du couple aux roues arrière. Sur la neige, la IS 350 s’inscrit volontiers en virage, l’équilibre étant ensuite maintenu à l’accélérateur, comme une propulsion. Le rouage peut aussi transmettre jusqu’à la moitié de la force motrice aux roues avant pour corriger la trajectoire.

Il faut cependant privilégier le mode Sport + pour profiter d’accélérations et de reprises franches, tellement elles sont molles en mode Normal ou Eco. Et ce, malgré la belle souplesse de son V6 de 3,5 litres et 311 chevaux. Il faut dire que l’automatique à 6 rapports des IS à rouage intégral est moins vive que la boîte à 8 rapports des propulsions. Cette dernière lui permettrait sans doute d’améliorer ses chronos de 5,96 secondes pour le sprint de 0 à 100 km/h et de 3,9 secondes pour la reprise de 80 à 120 km/h.

Côté motorisation, si les V6 et V8 atmosphériques sont en extinction rapide, Lexus leur fait encore la part belle avec ses IS. La seule exception est le groupe de la IS 300 de base, un 4 cylindres turbo de 2 litres et 241 chevaux qui a toutefois remplacé avec bonheur un V6 de 2,5 litres particulièrement anémique. Il faut dire que le V6 de 3,5 litres et 260 chevaux qui anime la IS 300 AWD n’est guère plus emballant.

Pur plaisir

Cela dit, la pièce maîtresse de cette série demeure la IS 500 F Sport Performance, cette rare exception qui ne confirme pas la règle en matière de mécanique sportive. Parce qu’en restant fidèle à un V8 atmosphérique de 5 litres et 472 chevaux pour sa berline la plus performante, Lexus ne trahit pas pour autant sa quête de fiabilité et de durabilité mécanique. Déjà installé sous le capot des splendides Lexus LC 500 et du coupé RC F, ce groupe motopropulseur promet des sprints de 0 à 100 km/h en 4,6 secondes à la IS 500. Doux et souple à souhait en ville, ce moteur vous baigne surtout les oreilles du rugissement aux notes bien rondes d’un V8 en pleine accélération. Un plaisir qu’on goûte en continu, ou presque, sur un circuit.

Ces mêmes remarques valent pour le comportement de la IS 500. Civilisée et confortable sur la route, elle est parfaitement à l’aise sur piste. Poussée à fond, elle s’y révèle exempte des réactions brusques de certaines rivales à la limite. Elle se fait largement pardonner une dose légère de souplesse et de roulis par un équilibre et une facilité sans reproche en virage. En piste, on souhaiterait simplement que sa boîte à 8 rapports rétrograde plus vivement, en zone de freinage, avec la manette gauche derrière son volant. Et tant mieux si la IS 500 est une propulsion. Sa direction n’en est que plus fine et sensible sur le bitume. Pour le reste, il y a toujours la IS 350 AWD.

Feu vert

Feu rouge

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