Chrysler Grand Caravan/Pacifica - Le début de la fin ?

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Antoine Joubert

Il y a exactement 40 ans, celle qu’on surnommait jadis l’Autobeaucoup touchait le sol nord-américain. Sous l’ère de Lee Iaccoca, Chrysler avait donné naissance à un nouveau segment avec ses Dodge Caravan et Plymouth Voyager, qui ont connu un succès instantané. En sévère ralentissement vers le milieu des années 2000, le segment des fourgonnettes fut toutefois abandonné par plusieurs manufacturiers, Chrysler y voyant l’occasion de gagner des parts de marché avec une nouvelle Grand Caravan. Cette décision s’est avérée judicieuse, même si les meilleures années de la fourgonnette sont derrière elle.

Aujourd’hui, la situation est moins rose pour Stellantis qui, avec l’abandon de la Dodge Grand Caravan, ne propose que la Pacifica. Remarquez, on conserve aussi une Chrysler Grand Caravan sur la base de la Pacifica qui était offerte jusqu’en 2020, faisant office de modèle de base, avec une facture de départ à près de 50 000 $. Ce prix, complètement injustifié, et surtout trop proche de celui d’une Pacifica, plus moderne et mieux équipée, ne mérite pas qu’on la considère. Oubliez donc cette « nouvelle » Grand Caravan qui n’est attrayante que pour les entreprises, lesquelles bénéficient souvent de rabais de flottes.

Gloire à la PHEV

Bien que toujours compétitive et avantagée par de nombreuses caractéristiques, la fourgonnette Pacifica entame ironiquement sa huitième année d’existence. Le cycle de ce modèle, très long, nous semble raisonnable en comparaison avec celui de la précédente Dodge Grand Caravan, vendue sans refonte pendant 13 ans.

Aujourd’hui, la clientèle qui évalue la possibilité d’acquérir une Pacifica avec un budget dépassant les 50 000 $ jette donc aussi un œil à la compétition. Les prix s’en rapprochent et l'on peut profiter de véhicules plus modernes et souvent moins énergivores. Remarquez, la carte cachée de la Pacifica, depuis son arrivée sur le marché, demeure ses déclinaisons hybrides rechargeables. Elles offrent 50 km d’autonomie électrique et sont éligibles, au Québec, à des crédits totalisant 10 000 $ taxes incluses, ramenant ainsi la facture sous celle des modèles standards. Comprenez ainsi qu’au Québec et même au Canada, les déclinaisons PHEV sont drôlement plus convoitées, ce qui explique d’ailleurs certains délais de livraison.

Toujours équipée d’un V6 Pentastar de 3,6 litres, la Pacifica Hybrid fait appel à deux moteurs électriques qui contribuent à une augmentation significative du couple. La batterie de 16 kWh logée là où les variantes traditionnelles proposent des rangements pour les sièges Stow N’Go n’a hélas aucunement évolué depuis son arrivée. C'est ce qui explique l’autonomie aujourd’hui moins impressionnante qu’à ses débuts, en 2017. Néanmoins, elle permet à la grande majorité des familles de parcourir un trajet quotidien sans utiliser d’essence, du moins pendant la saison estivale. En effet, l’impact du temps froid force la mise en marche du moteur à essence de façon sporadique même lorsque la batterie est encore chargée.

Quatre roues motrices, mais…

Si Toyota offre une technologie hybride (non enfichable) et un rouage intégral, Chrysler propose soit un, soit l’autre. Il est possible d’opter pour le rouage intégral avec une Pacifica, mais elle serait mue par le V6 Pentastar sans hybridation. Ce dispositif, qui fait grimper considérablement la consommation de carburant, ajoute 4 000 $ à la facture initiale. Ainsi, l’acquisition de la version Pinnacle, située au sommet de la gamme, affiche un prix d’environ 75 000 $, ce qui fait d’elle la plus coûteuse de toutes les fourgonnettes du marché.

Bien sûr, cette déclinaison plutôt impopulaire propose le nec plus ultra en matière de luxe, de confort et de finition. Mais il faut mentionner que même la version Touring-L, la plus convoitée, offre un équipement des plus honnêtes, et toujours cette ergonomie exceptionnelle qui facilite la vie de chacun des membres de la famille. Ajoutons d’ailleurs qu’en termes de polyvalence et de position de conduite, la Pacifica remporte la palme. En fait, on reprocherait seulement à sa version hybride son incapacité à pouvoir remorquer, alors que la Sienna est capable, de son côté, de tracter des charges atteignant 3 500 lb. Quant à la conduite, bien qu’elle demeure axée sur le confort, grâce à une suspension bien calibrée, sa direction reste surassistée et peu communicative.

Terminons en mentionnant que la plus grosse ombre au tableau de la Pacifica demeure sa fiabilité, en deçà de celle de ses rivales. Cette fiabilité inégale nous force à recommander l’option d’une garantie prolongée s’il s’agit d’un achat à long terme. Enfin, sachez que bien que Chrysler n’en fasse pas mention, l’avenir ne s’annonce pas lumineux pour la Pacifica. Elle pourrait éventuellement disparaître et céder sa place à des modèles électriques, responsables de la relance de la marque. Avouons-le, l’emblème Chrysler a déjà brillé plus fortement.

Feu vert

Feu rouge

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