Toyota Corolla - Il aura fallu 24 ans

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Antoine Joubert

C’est à coup de hayon, de rouage intégral, d’hybridation et de campagnes publicitaires bien ciblées que la Corolla aura finalement pris le dessus sur celle que l’on qualifiait d’indétrônable, la Honda Civic. En effet, Toyota a réussi à écouler, l’an dernier, 33 096 unités de sa Corolla, contre 29 722 Civic. Un phénomène aussi observé dans la Belle Province où l'on a trouvé 10 000 preneurs pour la Corolla contre 7 238 pour la Civic.

Certes, la hausse de prix significative de la Civic, doublée d’une disponibilité très limitée des modèles d’entrée de gamme, explique en partie la réorientation de la clientèle vers la Corolla. Cela dit, l’effort soutenu de Toyota pour demeurer non seulement actif, mais compétitif dans le segment des voitures compactes y est évidemment pour quelque chose. Voilà une excellente stratégie, considérant que plusieurs l’ont abandonné ou sont sur le point de le faire.

Ce que la Civic n’a pas

D’abord, et bien qu’on ait éliminé, en 2023, quelques-unes des versions d’entrée de gamme, dont les modèles à boîte manuelle, la Corolla demeure moins onéreuse que la Civic. À équipement comparable, elle coûte environ 3 000 $ moins cher, ce qui correspond à 75 $ de moins par mois pour une location de quatre ans. Évidemment, plus vous montez en gamme et plus la comparaison est difficile, puisque le luxe chez Toyota se traduit aussi par une motorisation nettement plus attrayante : l’hybridation doublée d’un rouage intégral. Ces deux technologies ne sont toujours pas offertes chez Honda, bien que les rumeurs quant à l’arrivée d’une Civic hybride s’intensifient. Également proposée en deux configurations de carrosserie, la Corolla a comme seul réel désavantage l’absence d’une version sport (façon Civic Si) et d’une boîte manuelle sur les modèles à hayon, offerte chez Honda. Il s’agit d’une très petite ombre au tableau, considérant que les ventes de Civic à boîte manuelle sont aujourd’hui symboliques, ce qui explique le choix de Toyota.

Toujours actuelle côté design, la Corolla n’est ni la plus spacieuse ni la plus moderne des berlines compactes. Cela dit, la clientèle apprécie justement le fait qu’à l’inverse de certaines rivales, elle ne joue pas aux intermédiaires. Cela est encore plus vrai avec le modèle à hayon, plus petit que tous ses concurrents. Malgré le volume intérieur passablement restreint, la Corolla à hayon reste aujourd’hui une citadine de choix, qui vise aussi à faire oublier l’abandon de la défunte Yaris.

Si vous optez pour un modèle hybride, à l’exception de la version LE de base, vous obtiendrez d’emblée le rouage intégral. Cette combinaison mécanique dont la facture débute à environ 28 500 $ atteindra un peu plus de 37 000 $ (frais inclus) sur une variante XSE, entièrement équipée. Évidemment, la puissance est modeste, mais toujours suffisante pour composer avec le flot de la circulation, grâce à un surcroît un couple généreux. Sachez toutefois que les jantes de 18 pouces affectent considérablement la consommation, qui passe sur papier de 4,9 à 5,3 L/100 km. Quant au modèle à roues motrices avant, sa cote est de 4,7 L/100 km, soit deux de moins que les versions à essence, profitant d’un moteur 2 litres de 169 chevaux.

Relativement confortable, bien que plus stable avec des jantes de plus grande taille (optionnelles sur SE/de série sur XSE), la Corolla offre une conduite sans histoire. Certes, les déclinaisons à hayon sont un peu plus enivrantes, il faut toutefois comprendre que le mot d’ordre demeure ici l’équilibre d’ensemble. Cette voiture ne fait donc rien à la perfection, elle ne soulève pas les passions, mais en matière de conduite, elle est loin d’être vilaine. Sur le plan ergonomique, l’habitacle pourrait se voir attribuer les mêmes commentaires. Tout y est simple, efficace, avec un confort des plus honnêtes. Cela dit, le poste de conduite a pris un sérieux coup de vieux visuellement, un commentaire qu’on allouerait aussi au RAV4.

300 chevaux dans une Corolla?

Qui l'aurait cru? Pourtant, la GR Corolla à laquelle se greffe un rouage intégral des plus performants, une boîte manuelle à six rapports et surtout, un moteur turbo de 300 chevaux est aujourd’hui une réalité. Cette voiture de puriste se retrouve aux antipodes de ce que propose normalement Toyota à sa clientèle nord-américaine. Voies élargies, prises d’air, échappement triple et gigantesque becquet arrière font partie des éléments qui distinguent esthétiquement cette version, avec au passage une palette de teintes distincte.

En quelque sorte rivale d’une Golf R, mais surtout de la Civic Type R elle aussi adressée aux puristes, cette Corolla offre des performances insoupçonnées et fait preuve d'une très grande aisance sur la piste comme sur la neige. Véritable jouet, conçu pour le pur plaisir de conduire toute l’année durant, elle s’accompagne néanmoins d’une facture passablement salée. Et non, pas de boîte CVT dans ce cas-ci. Que la manuelle !

Feu vert

Feu rouge

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