Mercedes-Benz EQS/EQS VUS - Le choc électrique...de la facture?

Publié le 1er janvier 2022 dans 2024 par Antoine Joubert

Bien qu’on refuse de l’admettre, Mercedes-Benz avec sa gamme EQS riposte au succès de Tesla. Une jeune entreprise américaine de laquelle l’ensemble des marques de luxe allemandes tirent leçon (secrètement, bien sûr !). C’est ainsi qu’en l’espace de moins d’un an, Mercedes-Benz lançait sa grande berline EQS de même que le VUS de laquelle il découle. Deux produits techniquement identiques, ne se distinguant bien sûr que par leur configuration de carrosserie.

Assemblée sur les bases d’une plateforme dédiée à l’électrique, ces deux modèles tentent en quelque sorte d’offrir la grâce, le luxe et l’élégance de la traditionnelle berline de Classe S. Une voiture toujours très populaire à l’international et constituant encore aujourd’hui un modèle à suivre dans le segment des grandes berlines de luxe. Or, voilà un défi de taille pour Mercedes-Benz, qui doit à la fois conserver son trône avec la Classe S tout en séduisant un maximum d’acheteurs avec une nouvelle famille de modèles développée à grands frais.

Techno à gogo !

Pour en mettre plein la vue, Mercedes-Benz n’a visiblement pas opté pour un design ostentatoire, façon BMW. En effet, la robe de ces deux véhicules est plutôt générique et ne laisse aucunement deviner leur facture élevée. Cela dit, le constructeur allemand joue tout de même d’audace avec une berline très aérodynamique, sans cadre de fenestration et dotée d’un hayon plutôt que d’un coffre conventionnel, sans doute inspiré de la Model S.

C’est cependant à bord que le constructeur tente de séduire les acheteurs, avec comme fer de lance un écran de 56 pouces (optionnel) divisé en trois sections, intégrant un nombre infini de couleurs et des graphismes littéralement grandioses. C’est via cet écran que l’ensemble des fonctions de l’EQS est contrôlé, incluant même celles que vous n’avez pas sélectionnées en concession au moment de l’achat, mais que vous pourriez choisir d’ajouter par abonnement. Il suffit de créer un compte relié à vos informations bancaires et vous pourriez à la seule pression d’une touche sur l’écran ajouter des options comme l’augmentation de l’angle de direction des roues arrière, passant de 4,5 degrés à 10 degrés.

Le confort de l’habitacle est royal, notamment grâce aux sièges, mais aussi en raison d’une richesse exceptionnelle de la finition. Il est vrai qu’avec la berline, les personnes de grande taille seront gênées par un dégagement limité à l’arrière, mais sinon, l’expérience à bord est sensationnelle. Le confort de haut niveau est également palpable sur la route, où la suspension pneumatique de même que le haut niveau d’insonorisation nous isolent du monde extérieur. Comme seule ombre au tableau, mentionnons des jantes de trop grand diamètre avec pneus aux flancs trop étroits qui cognent parfois dur, de même que de quelques bruits de caisse audibles dans l'habitacle. Un problème qui nous a semblé davantage présent sur le VUS, peut-être en raison de la présence d’une banquette de troisième rangée et d’un toit panoramique agrandi.

Le poids très élevé de l’EQS ne l'empêche évidemment pas d’être rapide et n’affecte que de façon limitée sa maniabilité. Clairement, les quatre roues directrices sont ici un net avantage, qui ne demandent que peu d’adaptation, alors que la direction permet de positionner le véhicule avec grande précision. Évidemment, l’AMG et sa puissance poussée momentanément à 751 chevaux est digne d’une catapulte. Cela dit, même la version EQS 580 avec une puissance supérieure à 500 chevaux saura impressionner n’importe quel automobiliste, exception faite de celui qui souhaiterait troquer sa Tesla Model S Plaid pour une voiture à la finition plus sérieuse.

Un courant qui ne passe pas?

Avec une batterie de 120 kWh, il est normal que l’autonomie dépasse largement les 500 km (547 avec la berline, 459 avec le VUS). Un chiffre qui n’impressionne toutefois pas autant que ceux de Lucid Motors ou de Tesla, proposant de surcroît des batteries moins imposantes. Cela dit, jamais l’autonomie ne sera un enjeu avec l’EQS, qui se démarque de la compétition par une finition et un luxe supérieurs, qui viennent avec une facture colossale.

Naturellement, l’EQS n’est éligible à aucun crédit gouvernemental pour véhicule électrique, avec un prix d’entrée avoisinant les 140 000 $, sans options. Au contraire, le fédéral vous facturera plutôt une taxe de luxe passablement salée, portant ainsi la facture vers des sommets indécents. Voilà sans doute pourquoi la gamme EQS ne connaît pas le succès escompté, plusieurs unités stagnant dans la cour des concessionnaires. Est-ce que l’écart de prix de plus de 50 000 $ avec l’EQE serait trop difficile à justifier? Ou est-ce que la compétition dispose tout simplement de produits plus intéressants à offrir? Chose certaine, les bien-nantis adeptes de la voiture électrique ne se ruent pas pour l’obtenir, ce qui forcera peut-être Mercedes-Benz à revoir sa stratégie.

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Feu rouge

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