Aston Martin DB12 - Nouvelle?

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Hugues Gonnot

Qu’est-ce qui différencie un nouveau modèle d’un modèle restylé? À priori, la DB12 a plus l’air d’une évolution de la DB11 qu’autre chose. Est-ce que le changement de nom est justifié? Revue de détail. Derrière la nouvelle calandre béante qui semble inspirée de la DBS, on retrouve les lignes élégantes de la DB11. Les phares adoptent une nouvelle signature et les rétroviseurs sont plus petits.

C’est un peu léger, mais en dessous, ça change plus sérieusement. Pas question de développer un nouveau châssis, celui-ci datant de 2016. Il a par contre été largement revu pour augmenter sa rigidité en torsion de 7%. Un soin particulier a été apporté autour des tours d’amortisseur pour accueillir des amortisseurs adaptatifs de dernière génération, offrant une gamme plus étendue d’ajustements.

Les barres antiroulis ont été affermies, la direction à assistance électrique a été recalibrée pour donner un meilleur retour d’information, les voies ont été élargies et les roues montent de 20 à 21 pouces. La DB12 est désormais équipée d’un différentiel arrière à contrôle électronique capable de passer d’un blocage de 0 à 100% en quelques millisecondes. Le contrôle de stabilité est également repensé. Il intègre un accéléromètre 6 axes, propose 4 modes d’action (On, Off, circuit, Mouillé) et 5 modes de conduite. Aston Martin l’a conçu pour être plus anticipatif et moins interventionniste. Les ingénieurs ont même évalué un système à 4 roues directrices mais ne l’ont finalement pas jugé nécessaire. Grâce à tout cela, la marque annonce une auto nettement plus agile et réactive que la DB11.

Tornade sous le capot

Toujours fourni par AMG, le V8 M177 de 4 litres a connu de nombreuses améliorations : profils de cames modifiés, taux de compression ajusté, turbocompresseurs de plus grand diamètre, système de refroidissement complètement repensé (tant au niveau du refroidissement principal que des turbos et du circuit de lubrification). Ces rectifications permettent de faire passer la puissance de 528 à 671 chevaux et le couple de 513 à 590 lb-pi. La boîte automatique produite par ZF a été reprogrammée et les rapports ont été réétalonnés alors que la réduction finale a été raccourcie à 3,083:1. Tout ceci concourt à gagner 4 dixièmes sur l’exercice du 0 à 100 km/h et à une augmentation de 16 km/h de la vitesse de pointe. Quant au V12, il sera dorénavant réservé à la DBS770 Ultimate et à sa remplaçante.

Malgré l’accroissement de puissance, les freins de série restent en fonte. Il faudra allonger les dollars pour obtenir les freins en carbone céramique, capables d’encaisser des températures de fonctionnement allant jusqu’à 800 degrés et réduisant la masse non suspendue de 27 kilos. Quant aux pneus, des Michelin Pilot Sport 5 S fabriqués selon les spécifications de la marque de Gaydon, ils comprennent des inserts de mousse en polyuréthane qui diminuent de 20% les bruits de roulement transmis dans l’habitacle.

Une confiance retrouvée

L’année 2023 est importante pour Aston Martin puisqu’elle souligne ses 110 ans d’existence et les 75 ans de la première DB. Au-delà des bons résultats en F1, c’est aussi la montée au capital du chinois Geely à hauteur de 17% qu’il faut retenir. Il s’agit du signe que les investisseurs croient en l’avenir du constructeur. Aston Martin croit aussi en lui et investit dans les technologies. La DB11 accusait un sérieux retard par rapport à la concurrence au niveau de l’infodivertissement avec une version un peu dépassée du système MBUX de Mercedes-Benz. À la place, la DB12 reçoit une nouvelle architecture logicielle sur mesure, développée en interne. Elle intègre deux écrans haute définition de 10,25 pouces, une navigation avec cartes en 3D, les mises à jour à distance et peut être synchronisée à une application portable (notamment pour la surveillance et la localisation du véhicule). Toute cette architecture sera aussi déployée dans les autres modèles de la marque.

La console est entièrement revue et Aston Martin a eu la bonne idée de conserver des commandes analogiques (sélection des vitesses, chauffage, châssis, modes de conduites, assistances…). La DB12 vient de série avec une chaîne audio à 11 haut-parleurs de 390 watts. Pour bénéficier de la chaîne Bowers & Wilkins à 15 haut-parleurs de 1 170 watts, il faudra payer un supplément. À ce niveau de prix, c’est quand même dommage. Porsche fait des émules… Pour pour les clients les plus exigeants, la division Q peut toujours subvenir aux besoins de personnalisation les plus poussés.

Finalement, Aston Martin a écouté sa clientèle et a procédé aux changements nécessaires. La marque clame que l’auto est nouvelle à 80%. Sans en avoir l’air, la DB12 fait enfin entrer le constructeur dans l’ère numérique. Et puisqu’elle devrait procurer une expérience de conduite sensiblement différente de celle de la DB11, la DB12 mérite incontestablement son nouveau nom.

Feu vert

Feu rouge

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