Toyota Mirai - Même une Ferrari à l’hydrogène ne se vendrait pas

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Guillaume Rivard

Contrairement à d’autres compagnies automobiles, Toyota ne veut pas mettre tous ses œufs dans le panier des véhicules électriques à batterie, qui inclut son multisegment bZ4X. Le géant nippon continue de promouvoir ses nombreux modèles hybrides tout en nous rappelant qu’il existe depuis 2015 une autre option zéro émission dans sa gamme, la Mirai, une berline avec pile à combustible.

Adoptée essentiellement par les gouvernements et quelques entreprises de la Californie, de la Colombie-Britannique et du Québec pour leurs flottes de véhicules, la Mirai est passée du statut de compacte étrange et plus ou moins sophistiquée avec traction (proche de la Prius) à celui d’intermédiaire aguichante. Et drôlement plus raffinée avec roues motrices arrière lors du lancement de la deuxième génération pour 2022. Le changement est spectaculaire, mais la diffusion demeure infime étant donné le manque d’infrastructure. Chez nous, il n’y a encore qu’une seule station publique de remplissage d’hydrogène, à Québec.

Opération séduction… pour la forme

Employant l’architecture TNGA-L de Toyota, celle des Lexus LS et LC, la Mirai s’est mise sur son 36 avec un style, une finition et un équipement qui se rapprochent de la marque de luxe. Bon, la partie avant ne fait pas l’unanimité en raison des phares divisés et de la large calandre trapézoïdale au bas, mais le profil est intéressant avec la ligne de toit fuyante et les roues de 19 ou 20 pouces selon la version. Le derrière bien sculpté comprend une jolie signature au niveau des feux. Le Rouge supersonique ajoute un air sportif.

Dans toutes les dimensions, la Mirai surclasse la Camry. Excepté concernant le coffre de 272 litres, et les dossiers qui ne sont pas rabattables. L’habitacle a son charme, surtout en choisissant le décor deux tons en option. Très confortables, les sièges avant conviennent aux grands gabarits, sauf que l’on manque d’espace pour les jambes (à cause du gros tunnel central) et pour la tête (même si le toit panoramique est fixe). À l’arrière, la petite ouverture des portières ainsi que le dégagement un peu limité pour les pieds et la tête nous incitent à recommander ces places surtout à des enfants ou ados. Une troisième personne ne peut pas réellement s’asseoir au milieu… à moins d’aimer la sensation d’enfourcher un cheval!

La Mirai est maintenant dotée du nouveau système multimédia Toyota. Celui-ci anime un grand écran tactile de 12,3 pouces et comprend un assistant vocal intelligent de même qu’une foule de services connectés (dont la navigation par infonuagique) pour lesquels il faudra payer après un certain nombre d’années. Le système est convivial dans l’ensemble et bien sûr compatible avec Android Auto et Apple CarPlay.

Au fait, la version de base XLE est clairement celle à privilégier, d’abord parce que le niveau d’équipement est fort intéressant : chaîne audio JBL à 14 haut-parleurs, recharge sans fil et pratiquement tous les dispositifs de sécurité et d’aide à la conduite au menu. Notre seul regret est l’absence de réglages électriques pour le siège du conducteur. Une autre raison est que la XLE se vend pour moins de 55 000 $ et se qualifie du même coup aux pleines subventions pour véhicules électriques (12 000 $ en tout). La Mirai Limited n’y a pas droit, elle qui exige un déboursé supplémentaire de 23 000 $, carrément exagéré.

Électrique, mais pas électrisante

Malgré les roues de grand diamètre et les pneus toutes-saisons qui penchent vers la performance, on apprécie le confort de roulement que procurent le long empattement de 2,92 mètres et la suspension multibras à l’avant comme à l’arrière. Loin d’être électrisante, la Mirai frôle les deux tonnes et se contente d’un moteur de 182 chevaux. Heureusement que son couple de 221 lb-pi est livré sans délai. Elle préfère se la couler douce, y compris dans les virages où sa corpulence se fait sentir. La pédale de frein manque de mordant dans la première moitié de sa course, mais croyez-nous, les arrêts d’urgence sont extrêmement prompts.

L’autonomie promise est de 647 km en version XLE ou 602 km avec la Limited. Mais attention : en tenant compte de la consommation moyenne de 1,14 kg/100 km durant notre essai et des 5,6 kg d’hydrogène que la Mirai peut stocker, ça ne donne que 495 km. En outre, faire le plein ne prend que 5 minutes en temps normal, sauf que lors de notre arrêt à l’unique station de remplissage, la pompe était hors service... Difficile de dire à quelle fréquence ce scénario se répète, quoi qu’il en soit c’est vraiment frustrant. Deux derniers points d’importance : le prix de l’hydrogène se situait à 17,30 $/kg, ce qui revient à payer près de 20 $ par 100 km. Évidemment, c’est beaucoup moins cher avec une voiture électrique à batterie. Ensuite, la Mirai n’est disponible qu’à l’achat et non en location. Bonne chance pour la revendre!

Feu vert

Feu rouge

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