Cadillac LYRIQ - Nouvel envol

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Antoine Joubert

Il faut retourner au début des années 90 pour assister à l’amorce de la dégringolade de Cadillac. Une division qui s’est rapidement fait damer le pion par de nouvelles marques de luxe nipponnes et particulièrement, par l’Allemagne. Au prix de multiples efforts, Cadillac a tenté de répliquer au succès des modèles importés, gardant la tête hors de l’eau, mais toujours avec difficulté. Trente ans plus tard, on peut affirmer que Cadillac est de retour dans la voie rapide.

Non seulement les ventes vont bon train partout en Amérique du Nord, mais l’arrivée du Lyriq ouvre un nouveau chapitre. Premier véhicule 100% électrique de la marque, ce VUS au style authentiquement Cadillac vient ainsi répliquer avec brio aux rivaux allemands et surtout, au Tesla Model X.

Devant proéminent, ligne fuyante, déferlement lumineux et chrome bien présent nous permettent d’identifier instantanément la marque. Sous certains angles, la robe du Lyriq évoque même celle de la Seville bustleback du début des années 80, en ne conservant que ses plus beaux attraits. Bien qu’il paraisse très imposant, le Lyriq est un tantinet plus court que ses rivaux chez Mercedes-Benz et Tesla. Ses proportions sont toutefois différentes, avec pour conséquence un volume de chargement nettement inférieur. D’autant plus qu’il n’y a pas de coffre avant.

Scintillant d’audace

L’habitacle est magnifique, feutré et hyperluxueux, avec un souci du détail remarquable. Chaque touche ou élément de finition est travaillé pour en mettre plein la vue, toujours avec de superbes matériaux. L’intérieur ne nous séduit donc pas qu’avec cet écran incurvé de 33 pouces, lui aussi impressionnant, et intégrant un système d’exploitation signé Google.

Construit sur les bases de la plate-forme Ultium qui servira également aux Chevrolet Equinox EV et Blazer EV, le Lyriq propose une conduite très aseptisée, où les aptitudes sportives demeurent relatives. D’une part, parce que son poids dépassant les 2 500 kilos est excessif, et d’autre part parce que l’on mise d’abord sur le confort et l’équilibre. Est-ce qu’une version plus performante façon Lyriq-V pourrait éventuellement voir le jour? Soyez-en certain. En attendant, les deux variantes abritent une batterie de 102 kWh ayant une autonomie approximative de 500 km, même pour le modèle à rouage intégral. Un énoncé qu’il faudra vérifier puisqu’au moment d’écrire ces lignes, seule la version propulsée de 340 chevaux a été mise à l’essai.

D’une puissance honnête, mais loin d’être exaltante, cette dernière plaira sans doute davantage au sud de nos frontières, où les conditions routières sont meilleures. Parce que pour 4 000 $ supplémentaires, la plupart des acheteurs canadiens favoriseront le rouage intégral, considérant aussi un gain de puissance de 160 chevaux, pour un surpoids de 104 kg. Par ailleurs, ce dernier est le seul à pouvoir remorquer des charges atteignant 3 500 lb, un autre avantage. Extrêmement silencieux et d’une grande stabilité, le Lyriq fait aussi sentir sa qualité de fabrication par une absence totale de craquements et de bruits de caisse. Confortable à souhait, il l’est toutefois un peu moins avec des jantes de 22 pouces, qui ont aussi pour désavantage de réduire l’autonomie et de parfois déstabiliser le véhicule lorsqu’il circule sur des routes dégradées ou vallonnées.  

Recommandable?

Constituant le premier d’une longue lignée de produits GM à exploiter cette plate-forme, le Lyriq est un produit issu d’une feuille blanche. Il serait donc très étonnant qu’aucun petit pépin de jeunesse ne ressorte, ce qui demeure souhaitable. Il est toujours très difficile de recommander les premières unités d’un nouveau modèle comme celui-ci, qui pourrait s’avérer capricieux à ses débuts. Cela dit, les quelques unités millésimées 2023 offertes en version unique cumulent déjà les kilomètres. Ainsi, en passant une commande dans les mois à venir, il se pourrait que le véhicule commandé ait déjà fait l’objet de mises à jour.

Chose certaine, le Lyriq fait énormément jaser. Sa présence au dernier Salon du véhicule électrique de Montréal a attiré une foule de visiteurs, lesquels donnaient l’impression de découvrir une nouvelle marque. Alors ne soyez pas surpris de son succès, sans compter que sa facture est très compétitive. Certes, le Lyriq n’est pas admissible aux crédits gouvernementaux, puisque son prix de départ est de 66 699 $, excluant les frais. Or, en y pensant bien, un modèle Luxury à quatre roues motrices et doté de quelques options coûte à peine plus cher qu’un Genesis GV60, et 55 000 $ de moins qu’un Mercedes-Benz EQS SUV ou qu’un Tesla Model X, sans options. Pourrait-on ainsi qualifier le Lyriq de véritable aubaine? Oui, dans la mesure où un véhicule de 70 000 $ peut l’être…

Feu vert

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