Infiniti QX80/Nissan Armada - Dépassé par la concurrence

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Vincent Aubé

Le segment des véhicules utilitaires sport pleine grandeur est surtout l’affaire des marques américaines. Du côté de Nissan et de sa filiale Infiniti, c’est un peu plus mince comme offre. Pendant que chez GM le nombre de livrées disponibles de ses gros camions se multiplie, Nissan se contente de trois livrées et d’une seule motorisation. Et c’est encore pire du côté d’Infiniti. Dans les faits, il y a quatre versions, mais deux d’entre elles se distinguent des deux autres principalement par la présence d’une banquette au lieu d’une paire de sièges capitaine à la deuxième rangée.

Pourtant, le constructeur nippon a fait ses devoirs. Le duo Armada/QX80 découle du Nissan Patrol utilisé à l’échelle planétaire. Un camion qui a fait sa réputation sur les champs de bataille du monde entier en tant que véhicule officiel des Casques bleus, rien de moins. Mais, pour sortir du lot en Amérique du Nord, cela prend un peu plus qu’une réputation, aussi noble soit-elle. Pour survivre au jeu des comparaisons, un gros VUS de cette trempe se doit d’être disponible en version régulière et en version longue, il doit également compter sur au moins un groupe motopropulseur moderne et son contenu technologique doit être assez relevé. Il s’agit tout de même d’un véhicule dont le prix de base oscille aux alentours des 70 000 $.

L’ennui avec l’Armada et son cousin plus riche, c’est qu'ils se vendent plus cher qu’un Chevrolet Tahoe livrable avec l’une de ses trois motorisations. Et à l’intérieur, un bref coup d’œil à la planche de bord révèle un environnement moins accueillant que celui ou celle qui tient le volant du Tahoe. Et puis, il y a le système d’infodivertissement qui ne se montre pas aussi intuitif que ceux des constructeurs américains.

Et même si le V8 atmosphérique de 5,6 litres du tandem Nissan/Infiniti a du pep et que sa sonorité n’est pas vilaine du tout, il a le désavantage d’être très gourmand lorsque son propriétaire lui en demande un peu plus. Gare à ceux qui utilisent surtout leur véhicule en ville, car le duo Armada/QX80 saura vous le rappeler assez vite. Si L’ÉnerGuide canadien annonce une moyenne combinée de 15,4 L/100 km, elle grimpe facilement au-delà des 17,5 L/100 km estimés en conduite urbaine.

Le bon côté des choses

Les deux VUS japonais ne sont pas nécessairement de mauvais choix, à condition de ne pas être allergique au prix de l’essence et qu’aucune autre marque automobile ne soit disponible dans votre coin du monde, une réalité quasi impossible en Amérique du Nord.

Le duo Armada/QX80 se démarque tout de même par la qualité de ses sièges moelleux. Le confort de la suspension se situe dans la moyenne de la catégorie, tout au plus. La rigidité de son châssis mérite également une mention, ce qui peut se montrer rassurant sur un chemin accidenté. D’ailleurs, pour un véhicule qui ne fréquentera presque jamais les passages plus corsés tout au long de sa vie utile, l’Armada s’avère un redoutable outil de franchissement. Et il ne faut pas omettre de mentionner sa capacité de remorquage qui arrive tout de même au deuxième rang de son créneau, surpassant même les joueurs de General Motors sur ce plan.

La retraite ou l’électrification ?

L’abandon de la camionnette pleine grandeur Titan annonçait déjà l’inévitable : Nissan devra trancher. Soit le duo Armada/QX80 reçoit une forte dose de modernité, soit il passe carrément à l’ère électrique. Et avec la timide offre électrifiée de Nissan ces derniers mois, il serait étonnant que le constructeur arrive avec un remplaçant électrique de son gros utilitaire de sitôt. Il y a d’autres priorités plus pressantes à l’heure actuelle.

Voilà pourquoi le retrait des deux modèles d’ici quelques années ne nous surprendrait pas. Mon collègue vous l’expliquait d’ailleurs l’an dernier : cette plateforme est déjà rentabilisée. Chaque vente s’accompagne donc d’une très intéressante marge de profit pour le constructeur. Même chose pour la concession qui réussit l’exploit d’écouler un exemplaire de plus sur nos routes. Le scénario plus probable du retrait exclusivement canadien des deux modèles est à prévoir, à l’image de ce qui est arrivé au camion Titan. Ce qu’il faut absolument retenir de ce tandem nippon, c’est qu’il existe d’autres options plus intéressantes sur le marché. Les tarifs, les performances et les capacités sont souvent comparables entre les modèles du segment, mais la concurrence américaine et nipponne est simplement supérieure.

Feu vert

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