Genesis G70 - C'est ça une berline de luxe

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Vincent Aubé

Il n’est jamais facile de s’installer au sein d’un groupe bien implanté depuis des décennies, mais Genesis a réussi l’exploit et de manière assez convaincante en plus. La porte d’entrée de la marque s’appelle G70, et le millésime 2024 souligne la sixième année de la berline sport sur nos routes. Malheureusement pour ceux qui s’attendaient à du nouveau cette année, il faudra se montrer patient, car le constructeur a déjà indiqué son intention de renouveler sa voiture la plus amusante à conduire en 2025. En fait, il ne serait pas surprenant que cette prochaine refonte planifiée constitue le champ du cygne pour la version équipée d’un groupe motopropulseur thermique et que la G70 passe tout de suite à la propulsion électrique.

Contrairement à quelques enseignes de luxe nipponnes lancées dans les années 80 et 90, Genesis a rapidement trouvé son identité. Et la refonte de la berline en 2022 a sans aucun doute permis aux stratèges de masquer les modestes origines de la berline la plus accessible de la marque. Anonyme à ses débuts, la G70 est sortie de sa coquille lorsqu’elle a adopté le style de la marque avec ses deux bandes lumineuses aux extrémités. Il n’est jamais facile de réussir une refonte partielle, mais les concepteurs de Genesis ont remporté leur pari. Il est tout de même dommage que la version familiale distribuée en Europe n’ait jamais traversé l’Atlantique et que seule la berline soit offerte chez nous.

Là où la plus petite des Genesis se démarque du modèle précédent, c’est en plein centre de la planche de bord. En effet, la forme de l’écran juché par-dessus les buses de ventilation centrales a changé pour le mieux. Le nouvel écran de 10,25 pouces de largeur a droit à un graphisme digne d’une berline de luxe, contrairement à ceux empruntés à Hyundai par le passé.

En plus des graphiques, le système d’infodivertissement est plus réactif sous les doigts du conducteur, tandis que les « boutons raccourcis » organisés sous le grillage de la ventilation simplifient la navigation à travers les nombreux menus de l’écran tactile. Pour le au reste, il faut applaudir cette décision d’avoir conservé les trois molettes de la climatisation, installées juste au-dessus de la recharge par induction qui s’avère sensible aux bosses sur la route.

Deux mécaniques, un seul agrément de conduite

À l’instar de la première G70, la berline, mise à jour il y a trois ans déjà, poursuit sa route avec son moteur 4 cylindres turbocompressé de 2 litres ou l’option plus vitaminée : un V6 biturbo de 3,3 litres de cylindrée. Dans les deux cas, la mécanique est bien adaptée au châssis rigide de la G70, une architecture que les automobilistes ont appris à connaître avec la défunte Kia Stinger. Ce que vous devez savoir, c’est que le 4 cylindres est amplement suffisant au quotidien, surtout que sa moyenne de consommation s’avère raisonnable. Et il est tout à fait possible de s’amuser derrière le volant de la voiture.

Mais, pour augmenter le niveau d’adrénaline, le V6 est tout indiqué, en particulier dans la variante la plus dispendieuse (Sport) qui profite d’une suspension adaptative, d’un système de freinage Brembo, d’un échappement actif et d’un différentiel à glissement limité. Sans être aussi explosif que le 6 en ligne de la BMW M340i xDrive ou l’étonnant V6 biturbo de l’Acura TLX Type S, le « gros moteur » de la G70 ajoute une touche de raffinement. Le train avant est alourdi, mais les accélérations plus musclées. Les deux variantes partagent une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, ainsi que le rouage intégral maison, ce qui n’était pas le cas avant la refonte de 2022.

La définition d’une berline de luxe

S’il est vrai que la berline a des prétentions sportives, elle ne le fait pas au détriment du confort. Les sièges de la première rangée sont moelleux et offrent suffisamment de support. À l’arrière, l’espace est plus contigu, surtout pour le passager du milieu, à cause du tunnel de transmission. Même les jantes de 19 pouces ne viennent pas bousculer la G70, à condition d’éviter les horribles nids-de-poule du Québec.

Ce confort général n’empêche pas la Genesis G70 d’être une excellente routière pour les virées en ligne droite entre Montréal et Québec ou pour les journées de conduite dans l’arrière-pays où les virages sont plus fréquents. C’est vrai que la G70 Sport n’a rien contre les ténors hyper sportifs de la catégorie comme l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio, la BMW M3 ou la Mercedes-AMG C 63 S E Performance, pour ne nommer que ces trois-là. En revanche, elle n’a pas besoin d’entrer dans cette course à la puissance, surtout avec le virage électrique qui se profile à l’horizon. Gageons que les sorciers de la division N sauront trouver une manière très performante de riposter aux meilleures berlines venues majoritairement d’Europe lorsqu’il sera le temps de songer au chapitre électrique de cette G70.

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