BMW Z4 - Dimanche matin

Une biplace décapotable comme la BMW Z4 représente d’abord et avant tout un achat émotionnel. Mais pourquoi pas? On l’a probablement pleinement mérité, et on n’a qu’une seule vie après tout, alors profitons-en. La différence entre la Z4 et les autres décapotables BMW, comme la Série 4, c’est que celle-ci est une pure voiture sport, et non une voiture de tourisme. Une bagnole amusante, taillée sur mesure pour prendre le large avec une personne que l’on aime, ou pour se changer les idées, tôt le dimanche matin, sur les routes de campagne désertes.

Pour l’instant, le ciel est ensoleillé au-dessus de la Z4, elle qui partage plate-forme et composantes mécaniques avec le coupé Toyota GR Supra. Cependant, les rivales tombent une à une, alors que l’Audi TT s'en va et la Jaguar F-Type tire bientôt sa révérence dans sa forme actuelle. Il ne reste que la Porsche 718 Boxster en tant que pur roadster sportif se mesurant à la BMW.

Pas de manuelle

Sous le capot, on retrouve soit un 4 cylindres turbo avec 255 chevaux, soit un 6 cylindres turbo avec 382 chevaux. La boîte automatique à 8 rapports est la seule offerte, contrairement à la Supra et la Boxster qui proposent également une manuelle, quoi que peu de gens parmi la clientèle cible risquent de s’en plaindre. Évidemment, la version M40i avec le bloc de 3 litres est plus énergique, mais la sDrive30i avec le moteur de 2 litres n’est pas piquée des vers non plus. On préfère bien sûr la sonorité et le couple généreux du plus gros moteur, bien que la facture salée pour l’obtenir refroidisse notre enthousiasme.

Au moins, l’écart de consommation entre les deux blocs n’est pas énorme, le 4 cylindres affichant une cote mixte ville/route de 8,4 L/100 km contre 9,1 pour le 6 cylindres. Sans surprise, les deux exigent de l’essence super. Notons que les motorisations de la 718 Boxster sont sensiblement moins frugales, même si ce critère d’achat n’est pas tellement important dans ce créneau. La Z4 est tout indiquée pour attaquer sur une route sinueuse, profitant d’un excellent équilibre des masses, d’une direction chirurgicale et d’une belle agilité. L’ensemble M Performance rend la voiture encore plus incisive en y ajoutant une suspension adaptative et un différentiel arrière M Sport, ensemble livrable sur la version sDrive30i et figurant de série sur la M40i.

Quelques retouches

Si la génération actuelle de la BMW Z4 a délaissé les traditionnels quatre phares circulaires, elle a au moins conservé la calandre à deux « narines » typique de la marque, tout en résistant à l’envie d’exagérer les dimensions, comme c’est le cas sur d’autres modèles BMW. Du moins, pour l’instant. Le millésime 2023 a apporté des retouches esthétiques avec des prises d’air redessinées à l’avant, des blocs optiques avec encadrements noircis, de nouvelles jantes en alliage ainsi qu’une révision des teintes de carrosserie.

Dans l’habitacle, le constructeur présente un design pas trop chargé, mais orné d’une instrumentation numérique pour le conducteur et un écran multimédia tactile, les deux mesurant 10,25 pouces. Si d’autres modèles BMW ont adopté la nouvelle interface iDrive 8 avec commandes de climatisation à l’écran et un bouton-glissoir en guide de levier de vitesses, la Z4 n’y a pas encore droit au moment d’écrire ces lignes.

Les occupants de la Z4 seront un peu à l’étroit, surtout quand le toit souple à commande électrique est remonté, mais l’on s’y attend dans ce type de voiture. Les sièges sculptés nous gardent bien en place en conduite sportive, les commandes sont toutes à portée de main, et la finition est appréciable. Six coloris de l’habitacle sont proposés, dont un en similicuir et cinq en cuir véritable. Les sièges et le volant chauffants figurent de série tandis que la chaîne ambiophonique Harman/Kardon, l’affichage tête haute, le sonar de stationnement et la recharge de téléphones par induction, entre autres, sont livrables.

Bref, on peut personnaliser la Z4 à notre goût, mais pas trop. C’est là où la 718 Boxster prend le dessus, avec son vaste choix de déclinaisons, de couleurs, de finitions et d’équipement. Avec un prix sensiblement plus élevé... La Z4 est plus minimaliste, presque aussi enivrante à piloter, et nous permet également de profiter du soleil. La petite biplace de BMW est loin d’être une aubaine et son côté pratique est quasi nul. Mais comme jouet, salon de bronzage et session de thérapie sur quatre roues, elle procure énormément de plaisir. Pour simplement rouler les cheveux au vent, il faut avouer que la Série 4 décapotable demeure plus abordable et plus pratique au quotidien.

Feu vert

• Performances et comportement routier
• Finition de l’habitacle
• Allure racée et dynamique

Feu rouge

• Manque de rangement dans l’habitacle
• Peu de choix de personnalisation
• Version M40i chère