Bentley Flying Spur - Changement de cap

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Julien Amado

Célèbre pour ses moteurs à huit ou à douze cylindres débordant de couple, Bentley s’apprête à négocier un virage important. Comme de nombreux constructeurs automobiles, l’électrification va prendre une place grandissante au sein de la gamme. En effet, le fabricant britannique abandonnera ses multicylindres à essence et favorisera la production de véhicules électrifiés. Si l’on se fie au plan dévoilé par Bentley, le premier véhicule 100% électrique de la marque devrait voir le jour en 2025. Et dès 2030, il n’y aura plus aucune motorisation à combustion interne au sein de la gamme.

Il s’agit d’un changement de paradigme important et d’une transition plutôt rapide pour un constructeur qui évolue pas à pas depuis de nombreuses années. Dans le cas de la Flying Spur, la transition s’est opérée avec l’arrivée d’une motorisation hybride rechargeable en cours d’année 2022. La base mécanique est un V6 biturbo de 2,9 litres, associé à une motorisation électrique. La puissance combinée s’élève à 536 chevaux et le couple, à 553 lb-pi. Grâce à une batterie d’une capacité de 18,9 kWh, l’autonomie théorique se chiffre à 34 kilomètres et la consommation moyenne est inférieure à celle des moteurs à essence. Cela dit, est-ce que les propriétaires d’une berline dont le prix de base dépasse les 250 000 $ s’en préoccupent vraiment?

Adieu W12

L’électrification des véhicules Bentley s’accompagne malheureusement de la disparition du moteur le plus emblématique du constructeur. Motorisant les modèles les plus huppés depuis 20 ans, le W12 de 6 litres tire sa révérence. Un changement de cap important pour une marque comme Bentley, mais aussi pour une frange de la clientèle qui était friande de belles mécaniques à essence. Avec un abandon prévu en avril 2024, il va falloir faire vite si vous souhaitez commander une Flying Spur W12. D’autant plus que cette mécanique est désormais réservée aux seules versions Speed et Mulliner.

Bien que la décision prise par Bentley soit logique et justifiée, nous ressentons un petit pincement au cœur en pensant qu’aucun moteur à 12 cylindres ne pourra plus motoriser cette berline exotique. Nous avons eu l’occasion de conduire cette formidable mécanique à plusieurs reprises, et nous avons toujours loué sa force tranquille et son couple inépuisable qui participent activement au plaisir de conduite.

Pour ceux qui souhaitent conserver un moteur carburant exclusivement aux combustibles fossiles, le W8 demeure au catalogue. Avec 542 chevaux et 568 lb-pi de couple, il est à peine plus performant que le moteur hybride. Bien qu’il n’égale pas le brio affiché par le W12, le 8 cylindres propose déjà des accélérations et des reprises impressionnantes. L’exercice du 0 à 100 km/h expédié en seulement 4,1 secondes (selon Bentley) en témoigne. Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, l’accélération n’est jamais violente à bord de la Flying Spur. On sent bien le haut du corps s’enfoncer un peu plus profondément dans le cuir du siège, néanmoins le bruit très feutré de la mécanique adoucit la puissance du catapultage.

Silencieuse et raffinée

Qu’importe le moteur choisi, sachez que cela n’aura que peu d’incidence sur l’ambiance ressentie à bord. Dès l’ouverture de la porte, l’épaisseur du vitrage et des joints montre combien la qualité de l’insonorisation est une obsession pour Bentley. Elle demeure d’ailleurs le modèle le plus silencieux de la gamme, devant la Continental GT et le Bentayga. Quelle que soit l’allure adoptée, le conducteur a l’impression d’être complètement isolé des agressions sonores provenant de l’extérieur.

Sachant que le propriétaire peut conduire ou être conduit, Bentley a soigné les places avant et arrière de manière égale. Dans tous les cas, l’espace dévolu aux occupants est royal, offrant une sensation d’espace qui permet d’envisager les longs trajets sereinement. La qualité des sièges et de la banquette arrière impressionne également. On s’enfonce suffisamment pour être bien maintenu, sans pour autant se sentir trop engoncé. Les nombreux réglages disponibles permettent aussi de trouver une position de conduite (ou de relaxation) impeccable.

Sur la route, le poids de la voiture se fait évidemment sentir dans les virages. Toutefois, les ingénieurs de Bentley ont trouvé un bon compromis entre confort et dynamisme. Alors que l’on pourrait s’attendre à une voiture pataude qui se vautre sur ses appuis à la première courbe venue, la Flying Spur tient bien la route et se montre efficace. À condition de rester poli et de ne pas trop la brusquer. Une Bentley n'est pas une Porsche, une Ferrari ou une Lamborghini et elle vous le fera rapidement savoir si vous vous comportez de façon trop agressive avec elle.Mais si vous la conduisez avec le respect qu’elle inspire, elle mettra en avant son confort royal et sa conduite plaisante pour transformer chaque trajet banal en un voyage délicieusement raffiné.

Feu vert

Feu rouge

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