Chevrolet Camaro - Adieu et au revoir

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

Chevrolet cessera de produire la 6e génération de sa Camaro en janvier 2024. Pour rassurer les inconditionnels de cette fière icône américaine, la marque s’est empressée d’affirmer que ce n’était pas la fin pour elle. Sans préciser, pour autant, ce que l’avenir lui réserve. Entre-temps, Chevrolet se prépare à souligner avec éclat la sortie de celles qui seront sans doute les dernières Camaro à moteur thermique. Une célébration qui inclura possiblement le retour d’un modèle légendaire.

Il n’y a rien d’inhabituel à constater que la Camaro la plus récente est aussi la meilleure des six dernières décennies. C’est dans l’ordre naturel des choses, surtout avec les progrès galopants des dernières décennies. Ce qui est moins banal, c’est d’affirmer que certains de ces bolides résolument américains sont également parmi les meilleures sportives que l’on puisse s’offrir, toutes catégories confondues. En termes de comportement et de performance, à tout le moins. Parce qu’elles ne sont certainement pas irréprochables.

Une base hors du commun

Ces qualités sportives exceptionnelles des meilleures Camaro sont apparues à leur refonte de 2016. Elles tiennent à l’adoption de l’architecture Alpha, créée pour la berline sport Cadillac ATS et reprise pour les CTS, CT4 et CT5, toutes louangées pour leur tenue de route. Une structure légère et rigide qui succédait à la plate-forme Zeta de la 5e Camaro depuis sa renaissance, en 2010. Cette sixième Camaro était moins imposante mais surtout plus légère que la précédente d’une centaine de kilos.

Pour goûter pleinement le potentiel de performance, de comportement et de pur plaisir de la Camaro, il faut un circuit. Cela tombe bien, puisque Chevrolet offre le « Groupe performance sur piste 1LE », conçu et développé précisément à cette fin. Cette option, maintenant réservée aux seules versions SS et ZL1, les plus puissantes et performantes, ajoute une kyrielle d’éléments mécaniques, ergonomiques et aérodynamiques. Mais aussi une poignée de retouches esthétiques, pour faire bonne mesure.

Plusieurs des ajouts des groupes 1LE sont partagés. Celui de la ZL1, au sommet de la gamme, apporte d’immenses pneus 305/30R19 à l’avant et 325/30R19 à l’arrière, une suspension réglable et les remarquables amortisseurs DSSV de Multimatic, entre autres, pour 8 595 $. Les versions SS ont plutôt droit à des gommes 285/30R20 et 305/30R20, une suspension raffermie et d’excellents amortisseurs à variation magnétique. Ils y gagnent cependant aussi des freins Brembo, un différentiel autobloquant et des sièges Recaro impeccables qui sont de série sur la ZL1, entre autres délices. Pour 100 $ de moins.

Moins c’est parfois mieux

De toute manière, animée par le merveilleux V8 atmosphérique de 6,2 litres et 455 chevaux, la Camaro SS est une aubaine à son prix de base actuel de 47 448 $. Le groupe 1LE de 8 495 $ en fait une complice solide, robuste et fiable, pour tous les types de pistes asphaltées. La redoutable ZL1, avec son V8 surcompressé de 6,2 litres et ses 650 chevaux, est évidemment une bête de circuit exceptionnelle. Son prix de départ de 85 243 $, groupe 1LE inclus, explique en partie une rareté qui la rendra plus attrayante pour certains. Plus lourde et moins conciliante en conduite normale, elle est également plus gloutonne et son entretien sera plus coûteux et délicat.

Cela dit, du coupé à 4 cylindres turbo de 2 litres à la délirante ZL1, en passant par le cabriolet à V6 de 3,6 litres, la Camaro impose à son conducteur les défauts de ses qualités depuis sa renaissance, en 2010. Cette ligne de toit fuyante, par exemple, qui lui dessine une silhouette racée, rend du même coup la visibilité exécrable vers les côtés et l’arrière. On déplore aussi une partie arrière courte et relevée qui réduit l’ouverture du coffre à sa plus simple expression et rend son seuil vertigineux. Adieu, qualités pratiques! L’équipe en charge de la Camaro a quand même le mérite d’avoir bonifié la présentation et la finition de l’habitacle, tout en améliorant l’interface multimédia et ses ramifications numériques ces dernières années.

Pour souligner la fin de la 6e génération de la Camaro, ses créateurs vont ajouter un groupe Collector’s Edition aux RS, SS et un nombre limité de ZL1, en versions coupé et cabriolet, à moteur V6 ou V8. En plus des inévitables écussons, on y fera référence au mot Panther, nom de code de la première Camaro en 1967. Mieux encore, la rumeur promet une Z/28 aussi radicale que celle qui est venue clore la 5e itération, en 2015. Chaque génération précédente a eu la sienne, après tout. La suite sera forcément électrique et comporterait même des utilitaires à deux ou quatre portières. Si c’est bon pour la Mustang et la Corvette, cela devrait l’être aussi pour la Camaro, qu’ils se disent. À tort ou à raison.

Feu vert

Feu rouge

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