Audi Q3 - Résister à l'usure du temps

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Julien Amado

Le Q3 n’a pas connu de changement significatif depuis plusieurs années. Alors que la dernière refonte d’importance remonte à 2020, le VUS d’Audi poursuit sa route pratiquement inchangé depuis. Cela ne semble pas déranger les acheteurs, qui continuent de le plébisciter au fil des ans. L’année 2022 n’a d’ailleurs pas fait exception, puisque le VUS sous-compact allemand surpasse tous ses concurrents. Que ce soit au Québec ou au Canada, le Q3 se détache nettement au chapitre des immatriculations. Même Mercedes-Benz ou BMW, en dépit de modèles convaincants, ne sont pas parvenus à déloger leur plus grand rival.

Les constructeurs allemands ont généralement tendance à proposer des gammes très étendues. Plusieurs moteurs, des hybrides et bien sûr des déclinaisons plus ou moins sportives. C’est aussi le cas chez Audi, qui vend différentes versions S ou RS pour ses Q5, Q7 et Q8 mais pas pour le Q3. Une situation d’autant plus étrange que les consommateurs européens bénéficient d’un choix bien plus étoffé. Ils peuvent évidemment acheter un Q3 similaire au nôtre, mais aussi des coupés (Sportback) et même une variante hybride rechargeable avec 51 km d’autonomie (selon la norme européenne WLTP). Les amateurs de sensations fortes ne sont pas oubliés, avec une déclinaison sportive RS Q3 dont le fameux 5 cylindres turbo de 2,5 litres développe 394 chevaux!

Une gamme réduite

Au Canada, il faut se contenter de deux déclinaisons motorisées par un 4 cylindres turbocompressé de 2 litres. Dans le modèle 40 TFSI, la puissance maximale s’élève à 184 chevaux et le couple à 221 lb-pi. Avec ce bloc, les performances sont adéquates, mais pas particulièrement éclatantes. La variante 45 TFSI apporte un petit supplément d’âme bienvenu grâce à des performances en hausse (228 chevaux et 258 lb-pi). Ce moteur est livré de série dans les modèles haut de gamme Technik, mais demande un supplément d’environ 3 000 $ dans les versions Komfort et Progressiv.

Les deux 4 cylindres sont jumelés à une transmission automatique qui compte 8 rapports. Nous avons apprécié sa douceur de fonctionnement et sa promptitude lorsque le conducteur appuie plus fort sur la pédale d’accélérateur. Dernier point important au moment de départager ces deux moteurs, sachez qu’il faudra composer avec une consommation légèrement supérieure pour la motorisation la plus puissante.

Lors de notre essai du Q3 45 TFSI, nous avons relevé une moyenne de 9,5 L/100 km, légèrement en deçà des chiffres annoncés par Ressources naturelles Canada (10 L/100 km). Des valeurs qui demeurent supérieures à la concurrence, notamment le BMW X1. Mais comme Audi permet l’utilisation de carburant ordinaire, cela compense ce désavantage.

Fidèle à la réputation d’Audi

En s’installant à l’intérieur, on reconnaît immédiatement le design typique d’Audi. Le dessin de la planche de bord n’atteint pas des sommets d’originalité, mais l’habitacle est remarquablement bien construit. Essayé sur des routes passablement abîmées, notre modèle d’essai n’a pas laissé échapper le moindre craquement parasite. La qualité de finition des plastiques et tissus est également à souligner. Suffisamment spacieux pour quatre adultes, le Q3 profite d’un volume de coffre supérieur aux Mercedes-Benz GLA, Cadillac XT4 et Volvo XC40. En revanche, le X1, son adversaire direct, le surpasse sur ce point.

Sur la route, le Q3 est l'un des utilitaires les plus plaisants à conduire de son segment. On reproche souvent aux véhicules allemands de favoriser la sportivité au détriment du confort. Pourtant, le compromis trouvé par Audi pour son VUS sous-compact nous a convaincus. Si les suspensions conservent une certaine fermeté, elles absorbent les irrégularités de la route sans problème. Un confort préservé qui ne l’empêche pas d’afficher un comportement dynamique au top. Les années ne semblent pas avoir de prise sur le Q3, qui se joue des virages avec agilité. Le conducteur profite aussi d’un train avant remarquablement bien guidé par une direction rapide et précise.

Au terme de notre essai routier du Q3, le bilan demeure positif. Toutefois, en dépit de ses qualités indéniables, nous pensons malgré tout qu’une gamme un peu plus étendue ne ferait pas de mal. Mais du point de vue d’Audi, quand on voit que le véhicule se vend encore très bien et qu’il domine toujours les ventes au pays, il n’y a pas un besoin urgent de diversifier son offre dans l’immédiat. Cependant, avec la demande croissante pour des modèles électrifiés, il faudra bien que le constructeur revoit son approche dans les années à venir. Est-ce qu’un hybride, voire 100% électrique, pourrait arriver lors de la prochaine génération du Q3? Il est encore trop tôt pour le dire…

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