Lincoln Aviator - Comme un avion sans ailes

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Julien Amado

Avec l’abandon des nomenclatures à trois lettres (MKC, MKT, MKZ, etc.) Lincoln est revenu à des appellations plus évocatrices. Des noms qui rappellent l’évasion et le voyage, notamment sur l’eau avec les Nautilus, Corsair et Navigator. Dans le cas de l’Aviator, le constructeur américain a plutôt puisé son inspiration dans le registre de l’aviation.

En rentrant dans l’habitacle, c’est d’abord une impression de qualité qui se dégage. Alors que plusieurs véhicules de Lincoln ont été montrés du doigt pour leur trop grande proximité avec les modèles vendus par Ford, la gamme actuelle se démarque nettement. Avec son tableau de bord spécifique et des commandes dessinées spécialement pour lui, l’Aviator n’a rien d'un Ford Explorer endimanché. Soulignons l’espace dévolu aux occupants dans les deux premières rangées ainsi que le confort des sièges. Nous avons trouvé l’accès à la troisième rangée plutôt aisé, bien que l’espace demeure limité pour des adultes. La hauteur du plancher fait en sorte que les genoux sont hauts et les cuisses, insuffisamment maintenues. Pour des trajets courts, c’est adéquat, mais moins agréable si vous avez besoin de parcourir plusieurs centaines de kilomètres.

Lincoln propose moins de déclinaisons que la concurrence allemande, néanmoins la version d’entrée de gamme Ultra est déjà bien équipée, avec notamment le toit ouvrant panoramique, une sellerie en cuir avec chauffage et ventilation aux deux premières rangées, une caméra à 360°, un chargeur pour téléphone cellulaire à induction, un système audio à 14 haut-parleurs et des jantes de 20 pouces. Il est aussi possible d’opter pour les systèmes d’aides à la conduite Lincoln Co-Pilot360 1.5 Plus, mais cela fait grimper la facture de 3 000 $. Sachant que le prix de départ de l’Aviator dépasse les 70 000 $ et que certains véhicules vendus la moitié du prix offrent une partie de ces systèmes sans surcoût, Lincoln aurait pu inclure ces fonctionnalités dans la dotation de série.

V6 à essence ou hybride

Au moment de configurer leur Aviator, les consommateurs peuvent choisir entre deux groupes motopropulseurs. Le premier est un V6 biturbo de 3 litres dont la puissance culmine à 400 chevaux et le couple, à 415 lb-pi. Le second utilise la même base, mais est hybride rechargeable. Avec l’ajout d’un moteur électrique, les performances grimpent à 494 chevaux et 630 lb-pi. Et grâce à une batterie de 13,6 kWh, on peut parcourir 34 km sans consommer une goutte d’essence. Son principal défaut, c'est qu'il faut obligatoirement opter pour le modèle haut de gamme Grand Tourisme pour bénéficier de la technologie hybride.

Sur la route, les performances du bloc à essence suffisent amplement pour mouvoir un VUS de cette taille. Par contre, n’attendez pas de démonstrations explosives de ce V6, il préfère mettre en avant sa douceur et son silence de fonctionnement. Du côté de l’hybride rechargeable, l’apport de la motorisation électrique et du couple supérieur facilitent les accélérations et les reprises. Enfin, si vous souhaitez remorquer, sachez que le modèle à essence reste celui qui peut tirer la charge la plus lourde (6 700 lb contre 5 600 lb pour l’hybride).

C’est surtout du côté de la consommation de carburant qu’on observe des différences. Une fois la batterie épuisée, la consommation sur la route se ressemble entre les deux moteurs. En revanche, il est possible de gagner environ 3 L/100 km avec l’hybride lorsqu’on évolue en ville. Il s’agit d’un élément à considérer si la majorité de vos déplacements ont lieu en zone urbaine ou périurbaine.

Silence et douceur

Derrière le volant de l’Aviator, les conducteurs à la recherche d’un véhicule qui sait se faire oublier seront ravis. En plus de sièges très confortables, la suspension filtre remarquablement les aspérités de la route en dépit de jantes dont le diamètre oscille entre 20 et 22 pouces. Le lien avec un voyage paisible dans la classe affaires d’un avion prend tout son sens ici. D’autant plus que l’insonorisation a été très bien exécutée par Lincoln. Que ce soit sur une chaussée raboteuse ou lors de longues étapes autoroutières à haute vitesse, le volume sonore demeure très bas dans tous les cas.

Cette douceur et ce confort feutré vont toutefois de pair avec une conduite plus déconnectée que celle de ses rivaux européens. La direction, légère et hautement assistée, ne renvoie pas beaucoup d’informations en provenance du train avant. Et le ressenti global donne l’impression d’un véhicule un peu engourdi. Cela peut très bien convenir à une certaine clientèle qui n’a pas envie de se faire brasser dans les nids-de-poule. Mais si vous roulez en BMW X5, en Audi Q7 ou en Mercedes-Benz GLE et que vous aimez leur comportement dynamique, essayez d’abord l’Aviator avant de sauter le pas pour ne pas regretter votre achat.

Feu vert

Feu rouge

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