Mitsubishi Mirage - Voiture de base

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Vincent Aubé

La microvoiture est une idée qui existe ailleurs dans le monde depuis fort longtemps, mais le Canada ne semble pas être l’endroit le plus favorable à son épanouissement. La Mitsubishi Mirage en est d’ailleurs un des derniers bastions. Après la chute de la sympathique Nissan Micra, de l’étonnante Chevrolet Spark et de la Kia Rio, il ne reste plus grand monde dans la catégorie des sous-compactes.

En outre, le déclin de la « voiture » a un autre effet négatif sur la Mirage, elle qui fait office de mouton noir à côté de sa dernière rivale sur le marché : la Nissan Versa. En fait, à moins d’être un inconditionnel des espaces de stationnement exigus – un exercice maîtrisé à la perfection par cette Mitsubishi –, sa dernière concurrente demeure une bien meilleure option. Pourtant, la Mirage a la couenne dure, car la presse automobile en a fait son punching bag préféré et pour de bonnes raisons.

Petite voiture, petit habitacle

Au-delà des matériaux bon marché ou de l’assemblage quelconque (il est question d’une auto abordable ici), la Mitsubishi Mirage se veut surtout moins invitante que la Nissan Versa dont les dimensions sont plus généreuses. On se sent à l’étroit à bord d’une Mirage, quelle que soit la place choisie. C’est mieux à l’avant, mais disons que les espaces de rangement se font plus rares que dans un Outlander. Un simple coup d’œil à l’intérieur confirme que les sièges sont trop courts aux deux rangées, l'assise souffre d'un rembourrage insuffisant et un d'un maintien latéral quasi inexistant à l'avant. À l’arrière, l’espace est restreint, surtout lorsque l’on réalise...qu’il y a trois places assises!

La microvoiture nipponne n’est toutefois pas entièrement dépouillée de technologies. En effet, la livrée de base - bien que dépourvue d’un écran tactile - est curieusement équipée de feux arrière à DEL et d’essuie-glaces à détecteur de pluie. Il faut monter en gamme pour obtenir un moniteur tactile de 7 pouces avec des boutons raccourcis de part et d’autre, et même de simples boutons pour le contrôle de la climatisation. Il faut aussi accepter quelques particularités de cette puce assemblée en Thaïlande, comme la présence du cric sous le siège du passager avant, l’accoudoir pour le conducteur qui n’est pas livré de série ou le fait que seules les vitres des places avant soient à assistance électrique. Quant au volume du coffre, il est franchement étonnant pour une automobile de cette taille, en plus d’offrir une banquette de type 60/40 facilement repliable pour les objets encombrants.

Au volant, c’est mieux ?

La Mirage est issue du même manufacturier qui nous a concocté la très athlétique Lancer Evolution, mais il s’agit là du seul point en commun entre les deux voitures. Déjà, avec un seul passager, la Mirage est poussive avec son minuscule 3 cylindres atmosphériqu. Et c'est encore pire avec quatre ou cinq êtres humains à bord. C’était un peu plus engageant avec la boîte manuelle à 5 rapports, mais cette unité n’est plus disponible pour 2024. Avec la transmission à variation continue, la petite voiture s’exprime haut et fort chaque fois que le pied droit s’enfonce vers le plancher. L’unique avantage de cette boîte, c’est que le régime moteur diminue lorsque la vitesse de croisière est atteinte. Il est donc plus facile d’entretenir une conversation avec son copilote.

La Mirage oblige son conducteur à être vigilant pour exécuter de façon sécuritaire des manœuvres où la puissance et le couple de la mécanique ont leur mot à dire. Autrement dit, même si cette Mitsubishi est autorisée à se déplacer sur l’autoroute, elle s’avère plus à l’aise en ville où elle se faufile sans peine entre les nids-de-poule et les gros VUS.

L’argument massue de cette Mirage était son prix d’entrée, qui tournait autour des 10 000 $. Avec le temps et l’inflation récente, le tarif de la plus petite voiture sur le marché a gonflé de 40% les cinq dernières années. C’est beaucoup, en dépit du fait que la Mirage soit la porte d’entrée de tous les véhicules neufs au Canada. Lorsque le constructeur a ajouté la Mirage à sa gamme canadienne en 2013, il a aussi attiré l’attention du public avec cette généreuse garantie, le plus longue de l'industrie.

Cela signifie que les premières Mirage viennent à peine de perdre leur garantie concernant le groupe motopropulseur, si bien sûr le cap des 160 000 km n’avait pas été franchi au préalable. La question qui reste toutefois en suspens est celle-ci : seriez-vous prêt à conduire cette voiture pendant 10 ans? Voilà une question à laquelle vous devez répondre avant de repartir au volant d’une Mitsubishi Mirage toute neuve.

Feu vert

Feu rouge

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