Rolls-Royce Phantom - Ultra Luxe

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Gabriel Gélinas

À chacune des dernières années, Rolls-Royce a établi un nouveau record de ventes, signe que les mots opulence et automobile s’accordent à merveille pour la firme de Goodwood. La nouvelle Spectre ouvre une nouvelle ère pour la célébrissime marque britannique. Et si les modèles Cullinan et Ghost sont principalement responsables du succès commercial actuel, c’est quand même la Phantom, dont la lignée remonte à 1925, qui demeure le véhicule le plus emblématique de Rolls-Royce.

Conduire une Phantom, ou se laisser conduire, c’est connaître une expérience qui est à la fois sublime et irréelle parce que l’on a carrément l’impression de flotter sur un coussin d’air. La suspension pneumatique et l’insonorisation de premier plan contribuant à assurer le confort souverain de cette voiture de très grand luxe. On constate que la direction est très lente, mais très précise, et que son assistance est finement calibrée, ce qui permet de la guider d’un seul doigt sur le volant. La Phantom est dotée des roues arrière directrices, celles-ci étant braquées de quelques degrés en contresens des roues avant en virage afin de bonifier la maniabilité de cette voiture qui est plus longue et presque aussi lourde qu’un Cadillac Escalade.

Surfer sur une vague de couple

Le moteur de la Phantom est un V12 biturbo produit par BMW dont la cylindrée est chiffrée à 6,75 litres en guise de clin d’œil aux modèles antérieurs de la Phantom. Ces derniers étaient animés par des moteurs Rolls-Royce d’une cylindrée désignée par le vocable « Six and three quarter liters ». Ce moteur développe 563 chevaux, mais surtout un couple de 664 lb-pi qui permet à la voiture d’atteindre 100 km/h en seulement 5,3 secondes, soit un chrono semblable à celui de certaines voitures sport. L’accélération initiale évoque une vague déferlante dont la poussée est continue, la Phantom semblant s’élever sur la route comme un surfeur le fait sur sa planche. On note aussi que les changements de rapport de la boîte automatique sont discrets au point d’être presque imperceptibles.

Contrairement à presque tous les autres véhicules animés par des moteurs thermiques, les Rolls-Royce ne sont pas pourvues d’un tachymètre indiquant les révolutions du moteur, mais plutôt d’un cadran désigné Power Reserve, lequel indique au conducteur le pourcentage de puissance disponible. Le point de départ est de 100%, l’aiguille s’animant à l’envers en indiquant la réduction de la puissance disponible au fur et à mesure que la Phantom accélère. C’est l’une des nombreuses touches qui marquent la spécificité des Rolls-Royce et contribuent à leur cachet évoquant un flegme très britannique.

Les portières antagonistes donnent accès à un habitacle où l’on voit plusieurs touches old school, comme une horloge avec aiguilles ou encore des gradateurs rotatifs sur lesquels figurent les inscriptions Soft, Medium, High et Maximum pour l’intensité du chauffage. La seule concession à la modernité est le système multimédia emprunté à BMW avec un affichage spécifique à Rolls-Royce.

Le pavillon de toit utilise de la fibre optique pour reproduire un ciel étoilé, et la Phantom peut être équipée d’un compartiment réfrigéré pouvant accueillir une bouteille de Champagne et deux flûtes en cristal signées Lalique. La qualité des matériaux et de la finition intérieure ne prête flanc à aucune critique. L’ouverture des portières révèle la présence de deux parapluies nichés dans des ouvertures. Il suffit d’appuyer sur le pommeau pour qu’un mécanisme vous le présente. Après tout, il pleut souvent en Angleterre…

L’imagination comme seule limite

Rolls-Royce donne aussi à sa richissime clientèle la possibilité de créer un véhicule unique au monde par le biais de son programme de personnalisation Bespoke, par lequel les designers et artisans travaillent avec le client pour répondre à ses désirs les plus fous. À titre d’exemple, la Phantom Sapphire Astrum, une voiture unique au monde, est dotée d’une planche de bord dans laquelle figure un diamant incrusté dans du platine ainsi que des baguettes d’argent, ces éléments évoquant le rayonnement d’une étoile. Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres pour illustrer le fait que les possibilités de personnalisation n’ont pas de limites...

Rolls-Royce ne produira que des véhicules à motorisation électrique à compter de 2030. Les jours de la Phantom actuelle, et de son V12 biturbo, sont donc comptés pour cette automobile qui aura marqué plusieurs époques. Peut-être que sa célèbre nomenclature revivra un jour afin de désigner un nouveau modèle encore plus silencieux que l’actuel, puisque celui-ci carburera aux électrons et non à l’essence.

Feu vert

Feu rouge

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