Lexus RZ - Sans grande conviction

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Gabriel Gélinas

Élaboré sur l’architecture e-TNGA (electric–Toyota New Global Architecture), laquelle est partagée avec le Toyota bZ4X ainsi que le Subaru Solterra, le RZ est le tout premier véhicule électrique de la marque Lexus. Et il se pointe sur le marché avec un sérieux retard par rapport à sa concurrence directe. Le RZ partage sa batterie avec le duo précité, cependant ses moteurs électriques développent plus de puissance et de couple.

La capacité de la batterie se chiffre à 71,4 kWh, dont seulement 64 sont utilisables. Cela a une incidence directe sur l’autonomie du RZ, qui varie entre 315 km, dans le cas d’un véhicule roulant sur des jantes de 20 pouces, et 354 km pour un RZ chaussé de jantes de 18 pouces. Le RZ est équipé d’un chargeur embarqué de 6,6 kW, ce qui signifie que la recharge complète de sa batterie prend 9,5 heures sur une borne conventionnelle de niveau 2. Sur borne rapide, il faut plus de 30 minutes pour atteindre 80% de la charge, puisque le RZ ne peut accepter plus de 150 kW de puissance afin de préserver la batterie, selon les ingénieurs de Lexus. L’autonomie limitée du RZ ainsi que la vitesse de recharge constituent donc deux points faibles du modèle.

313 chevaux et rouage intégral électronique

Deux moteurs électriques à aimants permanents animent le RZ, soit un de 150 kW pour le train avant et l’autre de 80 kW pour le train arrière. Avec une puissance combinée de 308 chevaux et un couple maximal de 320 lb-pi, le RZ atteint 100 km/h en 5,6 secondes et s’avère donc plus rapide que le bZ4x et le Solterra. Dans la plupart des situations de conduite, le RZ priorise le train avant pour la livrée du couple, mais le il est aussi doté d’un mode de conduite appelé Range. Ce dernier préserve l’autonomie en n’utilisant que le moteur arrière, moins puissant, lorsque le véhicule roule à faible allure.

Évidemment, les deux moteurs sont mis à contribution lorsque les conditions l’exigent, le rouage intégral à contrôle électronique, appelé Direct4 par Lexus, étant particulièrement efficace lors de la conduite à un rythme plus soutenu. Selon les versions, bien que le RZ affiche entre 2 070 et 2095 kilos à la pesée, le rouage intégral fait un bon boulot pour masquer cette masse en variant la répartition du couple en continu afin d’assurer un comportement routier neutre. Toutefois, la dynamique n’est pas un point fort, le RZ misant plutôt sur le confort des suspensions et l’insonorisation.

Une direction innovante

Le RZ est équipé de série d’un volant multifonctions et d’une direction à crémaillère conventionnelle, mais il est aussi possible d’opter pour une direction de type Steer-by-Wire avec volant de style Yoke, dont la forme évoque les ailes d’un papillon, laquelle est dépourvue d’un lien physique entre le volant et les roues avant, ici remplacé par des actuateurs électroniques. Comme le lien entre le volant et les roues avant est de nature électronique, cela permet à la direction d’avoir un ratio variable en fonction de la vitesse du véhicule.

À basse vitesse, le ratio très court permet au conducteur d’effectuer un demi-tour sans avoir à croiser ses mains sur ce volant tronqué. À la vitesse de 100 km/h, il est semblable à celui d’une direction conventionnelle. Le hic, c’est que le ratio de la direction varie à chaque tranche de 5 km/h, et qu’il y a donc une grande variation dans le comportement de la direction selon la vitesse à laquelle le véhicule évolue, forçant le conducteur à devoir faire des ajustements de braquage.

Sur le plan technique, l’empattement du RZ est identique à celui du bZ4X et du Solterra, et ses dimensions extérieures sont aussi similaires. la seule exception est la longueur accrue d'une dizaine de centimètres (115 mm) du Lexus. Côté style, le RZ se démarque du tandem bZ4X/Solterra par sa partie avant exhibant une calandre hexagonale complètement fermée, dont les flancs sont nervurés, ainsi que par la possibilité d’opter pour un agencement bicolore plus poussé que chez Toyota et Subaru, c’est à peu près tout. Même scénario en ce qui concerne l’habitacle. Ici encore, la finition est soignée, mais le style générique n’évoque pas le luxe comme certains autres véhicules de la marque sont en mesure de le faire. Bonne nouvelle, Lexus a doté le RZ d’une dalle numérique tactile et d’un système de chauffage radiant, permettant ainsi d’assurer plus rapidement le confort des occupants tout en consommant moins d’énergie.

Somme toute, le RZ ne pose pas de nouveaux jalons et plusieurs véhicules concurrents font mieux en matière d’autonomie et de vitesse de recharge. Malgré le fait qu’il provienne d’une marque premium, le RZ manque d’arguments pour convaincre, et plusieurs de ses lacunes trouvent leurs origines dans les bases techniques de l’architecture développée par Toyota, qui s’est lancé très tardivement dans la course à la mobilité électrique. Dommage, on s’attendait à mieux de Toyota et de Lexus.

Feu vert

Feu rouge

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