BMW X3/X4 - Au juste milieu

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

Il y a vingt ans, le BMW X3 répétait l’exploit de son frère, le X5, en devenant le premier spécimen d’une nouvelle espèce. Celle des VUS compacts de luxe. Sa génétique pouvait difficilement être meilleure puisqu’il partageait l’architecture de la Série 3, référence incontestée en matière de performance et de comportement routier. Le X3 et le X4 entament maintenant un dernier tour de piste avant leur transformation.

Le X4 est venu rejoindre le X3 en 2015. Avec la ligne fuyante de son toit et un profil qui lui donne des airs de coupé, il a été créé pour des raisons purement esthétiques. À preuve, ses places arrière sont moins accessibles, spacieuses et confortables, et la lunette étroite découpée dans son hayon très allongé lui inflige une visibilité arrière médiocre. Sa soute à bagages est également moins volumineuse d’environ 300 litres, sous ce plan incliné.

Un large registre

Les séries X3 et X4 sont des copies conformes l’une de l’autre en termes de mécaniques. Sauf pour la version xDrive30e à groupe hybride rechargeable, exclusive à la famille X3. Nous remettons en doute sa pertinence cependant, puisque sa batterie de 12 kWh lui procure une autonomie électrique de seulement 29 km. Il ne devient donc admissible qu’à la moitié des rabais gouvernementaux. Le choix le plus logique et pragmatique demeure le xDrive30i, dont le 4 cylindres turbocompressé de 2 litres livre 248 chevaux. À l’autre extrême, le X3 M Competition est perché au sommet de la série avec son 6 cylindres en ligne turbo de 503 chevaux. Ses performances sont évidemment très relevées, avec un sprint de 0 à 100 km/h abattu en 3,9 secondes, le quart de mille franchi en 12 secondes (à 188 km/h) et une reprise de 80 à 120 km/h éclipsée en 2,9 secondes.

Malgré son pedigree, ce groupe n’est jamais aussi charismatique et envoûtant que le V6 de l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio ou le regretté V8 du Mercedes-AMG GLC 63 S, à puissance égale. De plus, le sélecteur électronique de la boîte automatique à 8 rapports, monté sur la console, est franchement agaçant avec sa grille déroutante. De plus, le train avant de ce VUS ultra-sportif est vif et précis mais le roulement, beaucoup trop ferme. Ses pneus larges aux flancs très bas, de taille 255/40 à l’avant et 265/40 à l’arrière, montés sur jantes de 21 pouces, tapent sec sur toutes les fentes et saillies de nos routes déglinguées. Il faut donc tenir mordicus au look appuyé et aux écussons du plus cher des X3 pour supporter sa brusquerie.

À tous les égards, le X3 M40i xDrive offre un amalgame mieux réussi de la sportivité des meilleures BMW et des manières conviviales qui rendent la conduite agréable au quotidien. D'autant plus que son 6 cylindres turbo de 382 chevaux, à hybridation légère, ne donne pas sa place en matière de performance et de sonorité. Peu importe la version choisie du X3 ou du X4, leur rouage intégral xDrive, dont les X3 et X5 ont été les premiers à profiter, est toujours superbement linéaire et efficace, sur la neige et la glace.

Toujours mieux

Depuis l’apparition d’une grande molette sur la console de la Série 7 année-modèle 2002, BMW n’a cessé de la modifier et de retoucher son système iDrive. Parce que cette première interface multimédia du monde de l’automobile s’avérait un pur cauchemar ergonomique. Elle était pourtant censée contrôler 750 fonctions distinctes sans l’aide d’autres boutons, selon les ingénieurs bavarois (et le designer américain Chris Bangle). Après tout ce travail, l’interface iDrive 7.0 des X3 et X4 actuels se retrouve maintenant parmi les meilleures pour sa clarté, sa simplicité et sa rapidité. On doit malgré tout encore fouiller parmi les menus pour certains réglages. Ceux de l’affichage tête-haute, par exemple. Une paire de boutons feraient certainement mieux l’affaire, mais bon. On a tout de même progressé.

Le confort et le maintien des sièges avant est très correct mais l’accès, un peu gêné dans les X3 et X4 M par les gros bourrelets latéraux de l’assise. L’ergonomie de conduite reste par contre exemplaire, comme à peu près toujours chez BMW. La finition est soignée et les matériaux sont de belle tenue. Sauf pour certains plastiques granuleux qui détonnent dans l’habitacle. Le bas de contreportes par exemple.

La soute à bagages, longue, large et profonde, avec des parois très droites, est éminemment pratique. Elle offre des anneaux d’arrimage réglables, montés sur rails. On peut également l’allonger grâce à un dossier qui se replie en sections 40/20/40. Il y a aussi de l’espace sous le plancher. On peut même y ranger l’écran rétractable de la soute quand ses services ne sont pas requis. Une attention géniale. Dans le sillage de ces X3 et X4 classiques, il faut espérer découvrir des héritiers ambitieux, audacieux et ingénieux, quel que soit leur degré d’électrification.

Feu vert

Feu rouge

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