Nissan GT-R - Godzilla fonce vers la ligne d’arrivée

La Nissan GT-R fête son 55e anniversaire en 2024. On se rappelle que la génération actuelle, la seule qui a été commercialisée en Amérique du Nord, date de l’année-modèle 2009. Dans l’industrie automobile actuelle, c’est une éternité. Mais pour celle que l’on surnomme « Godzilla » et qui fait l’objet d’un culte à travers le monde, qu’est-ce qu’une décennie et demie?

Les inconditionnels de la GT-R ont quand même de quoi se réjouir. Après avoir mis tout l’accent en 2023 sur le renouvellement de la Z, le constructeur japonais s’est concentré sur sa voiture sport ultime pour l’année-modèle 2024, lui apportant quelques changements qui permettent de maintenir l’intérêt jusqu’à une éventuelle refonte complète. Encore une fois, seuls quelques concessionnaires triés sur le volet se chargent des ventes au pays, la diffusion étant extrêmement limitée.

Le retour de la T-spec

Introduite en 2021, l’édition spéciale T-spec est de retour avec la GT-R 2024. Elle se démarque de la version de base Privilège en adoptant des freins en carbone-céramique comme la GT-R NISMO haut de gamme, des jantes RAYS de 20 pouces comme celles de la NISMO mais peintes en or, un système de contrôle de la dynamique du véhicule amélioré et des ailes avant élargies. On la reconnaît aussi par ses écussons spéciaux, sa finition intérieure Vert Mori foncé ainsi que sa combinaison de cuir semi-aniline et de suède sur les sièges avant.

Avec ce mélange singulier, Nissan propose deux couleurs de peinture exclusives qui évoquent la génération R34 (1999 à 2002). Jade Millennium rend hommage à la GT-R V-Spec II Nür, l’une des GT-R les plus rares de l’histoire, tandis que Pourpre minuit constitue une interprétation moderne du Midnight Purple III rendu célèbre par la GT-R V-Spec. Honnêtement, c’est bien difficile de choisir entre les deux.

Si vous jetez votre dévolu sur la GT-R NISMO pour un maximum de style et de sportivité, sachez qu’il est possible de la doter d’un ensemble Apparence NISMO, qui ajoute du rouge sur les jantes, un vernis spécial sur le capot en fibre de carbone et un couvercle de moteur au design exclusif. Sans parler de la magnifique couleur de carrosserie optionnelle Gris furtif.

Les concepteurs ne se sont pas limités à l’aspect esthétique et on les félicite. Pour 2024, toutes les déclinaisons de la GT-R ont été revues abondamment pour améliorer leur aérodynamisme et leur appui au sol d’une manière non négligeable. Ça comprend une devanture et un derrière remodelés, des côtés de pare-chocs optimisés, une nouvelle calandre au grillage aminci de même qu’un aileron arrière redessiné. Sur la NISMO, cet aileron est agrandi de 10% et se tient sur des supports en col de cygne. Sa courbure a été étudiée spécifiquement pour fendre l’air et générer plus d’appui. Nissan a également remanié le becquet avant et le diffuseur arrière.

Le même V6 biturbo, et puis quoi ensuite?

Bien que tout ce travail soit une bonne chose, la GT-R n’échappe pas à son gros problème persistant : un poids élevé qui nuit à la maniabilité dans les virages. Heureusement, elle peut toujours compter sur son V6 biturbo de 3,8 litres, marié à une boîte à double embrayage à 6 rapports et au rouage intégral. Si vous voulez une autre bonne raison de choisir la version NISMO, qui grimpe la puissance de 565 à 600 chevaux et le couple de 467 à 481 lb-pi, les ingénieurs lui ont greffé un différentiel avant à glissement limité pour la première fois, ce qui permet d’aller chercher encore plus de traction. Le son rauque de l’échappement en titane à quadruple sortie a toujours un effet grisant, tandis que la performance des freins ne change pas. Quant à la suspension à double bras triangulaire à l’avant et à bras multiples à l’arrière, elle s’ajuste selon trois modes (Normal, Confort et R) mais conserve une fermeté qui ne donne pas envie d’aller se balader dans les rues de Montréal, si vous voyez ce qu’on veut dire.

La conception plus archaïque de la GT-R par rapport à ses rivales se manifeste aussi dans son manque flagrant de dispositifs de sécurité dernier cri et dans son habitacle : les sièges sport enveloppants (des Recaro dans la NISMO) méritent mention. Toutefois l’interface de commande et le système multimédia datent d’une autre époque. Le second, qui anime l’écran central de 8 pouces, ne comprend toujours pas Android Auto. Avec la GT-R 2024, Nissan s’adresse à une clientèle déjà conquise et ne cherche pas à en voler aux 911 et Corvette de ce monde. Ceci nous amène à parler de son avenir. Au moment d’écrire ces lignes, la compagnie n’a encore rien annoncé au sujet d’une nouvelle génération, car elle doit décider si et comment faire évoluer son Godzilla à l’ère de l’électrification. Quand on voit le potentiel de la nouvelle Corvette E-Ray hybride, on ne peut qu’en souhaiter autant pour la GT-R.

Feu vert

• Accélérations percutantes
• Freinage puissant
• Son distinctif et grisant

Feu rouge

• Poids problématique
• Roulement ferme
• Nettement moins moderne que ses rivales