Audi Q4 e-tron - Sage et rationnel

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

Dans sa course frénétique à l’électrification, Audi n’allait sûrement pas négliger le type de véhicule qui domine le marché automobile actuel au pays. En peu de mots : le véhicule utilitaire sport compact. Le constructeur d’Ingolstadt s’est d’ailleurs inspiré de son Q5, le VUS compact de luxe le plus populaire chez nous, pour lui donner un frère propulsé par électrons. Sans surprise, le Q4 e-tron fut accueilli avec enthousiasme et les listes d’attente s’allongèrent aussitôt. La bonne nouvelle, c’est que les premiers sont arrivés et que les livraisons se poursuivent. Tranquillement.

Après s’être fait la main avec le VUS électrique e-tron en 2019, Audi a remis ça trois ans plus tard avec la puissante berline e-tron GT et le Q4 e-tron. Nettement plus abordable, ce dernier a été vite pris dans la tourmente d’une demande exceptionnelle et d’une offre fortement limitée. Comme la quasi-totalité des véhicules électriques populaires.

C’est surtout vrai pour le Q4 e-tron ordinaire, pleinement admissible aux rabais et incitatifs gouvernementaux qui totalisent 12 000 $. L’attente s’allongerait même jusqu’à trois ans. Ce n’est pas le cas du Q4 Sportback e-tron, dont le prix de base supérieur de plus de 11 000 $ dépasse allègrement le seuil maximal des crédits. Avec pour résultat qu’il se vend, grosso modo, un seul de ces modèles pour chaque vingtaine de Q4 e-tron. Le Q4 Sportback se distingue de son frère par une ligne de toit fuyante qui lui donne des airs de coupé et lui vaut un coefficient de traînée de 0,30 plutôt que le Cx de 0,31 que revendique son presque jumeau. Le coffre du Q4 Sportback est un peu plus vaste que celui du Q4 lorsque le dossier arrière est en place (739 contre 702 litres) et plus menu (1 540 plutôt que 1 503 litres) quand le dossier est replié.

Parenté invisible

On souligne abondamment que le Q4 e-tron partage l’architecture du Volkswagen ID.4, également très convoité. Les deux sont construits sur la plate-forme MEB, réservée aux véhicules électriques. Les marques du groupe VW, de Audi à Volkswagen, en passant par Bentley et Lamborghini, sont passées maîtresses de ce type de partage, désormais essentiel pour être le moindrement rentable. En fait, les Q4 et ID.4 se ressemblent très peu. D’abord parce que leurs silhouettes et habitacles sont complètement différents. Le Q4 est plus long et plus large de quelques millimètres, mais les deux sont aussi hauts et posés sur un empattement identique. Ensuite, ils emploient les mêmes moteurs de 80 kW à l’avant et 150 kW à l’arrière, pour une puissance combinée de 295 chevaux et un couple maxi de 339 lb-pi.

Les moteurs des Q4 sont alimentés par une batterie lithium-ion de 82 kWh dont 77 kWh sont exploitables. Les cotes d’autonomie RNC sont de 389 km pour le Q4 Sportback et 380 km pour l’autre version. À ses commandes, nous avons obtenu au mieux une projection de 296 km, sans chauffage, après des recharges sur borne de niveau 2, lors d’un essai en février.

Le seul trait commun étrange des Q4 e-tron et ID.4 demeure la présence de freins à tambour aux roues arrière. Audi la justifie par un souci de réduire le risque de corrosion et affirme que le freinage par récupération d’énergie fait 90% du boulot habituel. Les freins à disque avant de 358 mm sont là pour le reste, et le freinage d’urgence. La récupération d’énergie est moyenne, même avec le sélecteur en mode B, et la modulation de la pédale à la fois artificielle et peu linéaire.

Traits de famille

En résumé, le Q4 e-tron est malgré tout un pur produit Audi, à tous les égards. Si la silhouette trapue et ciselée évoque pour vous le Q5, vous reconnaîtrez facilement l’habitacle chic et la conduite vous semblera aussi familière. Les sièges avant sont très confortables, mais les places arrière moins conciliantes. L’ergonomie des commandes est correcte, avec les fantaisies numériques épurées auxquelles nous ont habitués les Audi récentes. Malgré le raffinement de sa présentation, l’interface multimédia paraît toutefois confuse et dispersée, par moments.

La carrosserie est par contre solide, comme d’habitude chez Audi, et le roulement bien maîtrisé. Vous apprécierez la grande douceur et le silence louable du Q4 e-tron sur autoroute, après avoir goûté son bel aplomb en courbe, grâce à un train avant net, précis et résolument plaqué au bitume. Il est maniable en ville, grâce à un diamètre de braquage court. On aime sa vivacité en accélération et en reprise. Il fera sûrement mieux que les 6,8 secondes mesurées lors du sprint de 0 à 100 km/h quand il profitera, à coup sûr, des 33 chevaux promis, en « surpuissance », pendant 30 secondes. Le Q4 e-tron est un choix éminemment sage et avisé, si on a la patience de l’attendre. Sinon, on sort le chéquier et on s’offre un Q4 Sportback. Pour faire différent et pour en profiter maintenant. Ou presque.

Feu vert

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