GMC Hummer EV - Plus grand que nature
Efficacité, utilisation judicieuse des ressources, aérodynamisme… ce ne sont que quelques-unes des facettes sur lesquelles les ingénieurs automobiles planchent pour forger le futur électrique de l’automobile visant à protéger notre planète. On dit parfois que la multiplication des véhicules utilitaires si convoités par les Nord-Américains va à l’encontre de cet objectif à cause des ressources supplémentaires qu’ils utilisent. Si ce n’est pas toujours vrai (les utilitaires sous-compacts ne sont pas plus gros que des voitures), le Hummer EV incarne bien cette réalité.
En électrifiant ce mastodonte, on veut conserver la nature. Euh… n’est-il justement pas trop grand pour la nature qu’il devrait protéger?Au moment où nous avons essayé la variante utilitaire plus tôt cette année, GMC comptait plus de 90 000 réservations au carnet. Selon le constructeur, 70% des détenteurs de ces réservations étaient de premiers acheteurs de véhicules électriques.
Un duo américain pure laine
Le Hummer EV n’a pas besoin de présentation physique. Il émule parfaitement son caractère militaire d’antan. Ses deux configurations (camionnette et utilitaire) diffèrent quelque peu. La déclinaison camionnette est plus longue de 50 cm comparativement au VUS. Elle a également une plus grosse batterie composée de 24 modules comparativement à 20 pour l’utilitaire. Cette source de courant fournit une configuration trimoteur (deux à l’arrière et un à l’avant) pouvant développer jusqu’à 1 000 chevaux et 1 200 lb-pi de couple. La configuration motrice est similaire du côté de l’utilitaire, mais la puissance maximale développée s’élève à « seulement » 830 chevaux. Le couple reste identique.
Le GMC Hummer EV causerait probablement une tempête en soufflerie à cause de son aérodynamisme inexistant, mais il ne donne tout de même pas sa place en termes d’autonomie. Il peut parcourir jusqu’à 530 kilomètres dans sa version camionnette et 480 km pour l’utilitaire. Il n’en demeure pas moins que le Hummer peut consommer de 35 à 40 kWh/100 km en conduite combinée ville/route, soit près de trois fois la consommation d’une Tesla Model 3. Et ça, c’est sans charge attelée à l’arrière. Parce que contrairement à la majorité des VÉ, le Hummer peut remorquer, et pas juste un peu : ça peut aller jusqu’à 8 500 lb.
Vantard sur papier, le Hummer passe de la parole aux actes avec le 0 à 96 km/h en aussi peu que 3 secondes lorsque la fonction départ canon Watts to Freedom est activée. Ce n’est pas mal du tout pour une brute qui fait pencher la balance au-delà de 4 tonnes métriques. Or, grâce à ses quatre roues directionnelles, il peut pourtant faire preuve de grande délicatesse en conduite citadine avec un rayon de braquage aussi petit que 10,8 mètres. Cette technologie est également utile en conduite hors route, là où le Hummer EV s’avère très compétent. La fonction Crab Walk se sert des quatre roues directionnelles pour déplacer le camion de manière perpendiculaire au sentier devant lui pour éviter des obstacles. Il n’y a pas de lien mécanique entre les moteurs, ce qui permet au Hummer EV d’offrir toute la rapidité de fonctionnement de différentiels verrouillables « virtuels » qui rehaussent les performances du camion hors des sentiers battus. La suspension pneumatique du Hummer contribue à procurer un confort de roulement très acceptable compte tenu du caractère belligérant du véhicule, en plus de mettre tout en œuvre pour réduire l’effet de roulis inévitable ressenti dans les virages.
Relation amour-haine
Évidemment, l’espace abonde à l’intérieur où l’on profite d’un confort convenable. GMC a mis le paquet en ce qui concerne la qualité visuelle de ses écrans, avec la précieuse contribution du moteur Unreal issu de l’industrie des jeux vidéo. L’expérience graphique qu’offrent le bloc d’instruments et le système d’infodivertissement est simplement magnifique, en plus d’être intuitive au chapitre de l’interface. Mis à part des commandes de ventilation manuelles un peu confuses, le bruit du vent bien présent à haute vitesse et un seuil de coffre arrière plutôt élevé dans la variante utilitaire, on n’a pas grand-chose à reprocher à cet habitacle.
Au final, le Hummer EV esil une prouesse d’ingénierie ou doigt d’honneur à Dame Nature? La question est débattable. Il ne consomme pas de carburant fossile, mais il accapare le triple des ressources d’une voiture électrique normale. Et même si ces ressources sont en partie renouvelables, détourner des rivières dans le Grand Nord pour étancher la soif en électrons de mastodontes de la sorte est un paradoxe à contre-courant. Hélas, le Hummer EV vient néanmoins nous chercher par les émotions! Il en offre beaucoup pour son prix, surtout au chapitre de la technologie et des performances qu’il déploie. Et il se présente comme une solution singulière et audacieuse dans un paysage automobile électrique parfois très insipide.
Feu vert
- Performances au-delà des attentes
- Maniabilité impressionnante en ville
- Beaucoup de technologies pour le prix
Feu rouge
- Consommation d’énergie inutilement excessive
- Habitacle bruyant
- Seuil de coffre arrière trop élevé (VUS)