Alfa Romeo Stelvio - Exotique malgré lui

Publié le 1er janvier 2024 dans 2024 par Marc Lachapelle

Rien de plus banal qu’un VUS compact. Pas étonnant, puisque cette espèce a compté encore pour le tiers des véhicules neufs vendus au Québec l’an dernier. De loin la part la plus importante. Pour se distinguer dans cet océan de pseudo-camions, on peut choisir un modèle plus rare, dont la carrosserie exhibe la calandre unique d’une marque légendaire. Le Stelvio, du constructeur italien Alfa Romeo, joue ce rôle à merveille. En prime, il offre sans doute la conduite la plus fine et la plus agréable de cette catégorie.

Même depuis son grand retour en Amérique du Nord, il y a neuf ans, la marque Alfa Romeo n’y a jamais pris véritablement racine. Quelles qu’en soient les raisons. Le VUS Stelvio et son nouveau frangin, le Tonale, offrent toutefois à la noble marque turinoise sa meilleure chance à ce jour de connaître une plus large diffusion. Le premier s’est pointé en 2018, après la regrettée sportive 4C et la berline Giulia. L’architecture Giorgio que le Stelvio partage d’ailleurs avec la berline Giulia et maintenant aussi avec le nouveau Maserati Grecale, son cousin et rival, est carrément exceptionnelle. Les ingénieurs en ont tiré un comportement irréprochable, surtout pour la finesse, la sensibilité et la précision remarquables de la direction et du train avant.

Le fait que cette plate-forme ait d’abord été conçue pour la propulsion y est assurément pour beaucoup. Le rouage intégral Q4 du Stelvio transmet d’abord tout le couple aux roues arrière, jusqu’à ce qu’elles se mettent à patiner le moindrement. Le train avant reste ainsi libre de diriger le Stelvio tout en transmettant fidèlement au volant l’intensité des forces latérales en appui. La merveille, c’est qu’on ne sent jamais le train avant s’alourdir lorsque le rouage lui transmet, au besoin, jusqu’à 60% du couple.

Deux degrés d’intensité

Pour sa septième année, le Stelvio est offert en cinq saveurs. Les Sprint, Ti, Veloce et Competizione sont animés par un 4 cylindres turbocompressé de 2 litres et 280 chevaux. Le Quadrifoglio est le pur-sang de la famille. Notamment parce qu’il est propulsé par un V6 biturbo de 2,9 litres et 505 chevaux qui représente virtuellement les trois quarts du V8 Ferrari de type F154, maintes fois primé meilleur moteur de la planète. Les deux groupes profitent d’excellentes boîtes automatiques à 8 rapports.

Tous les Stelvio proposent une tenue de route équilibrée, dont l’intensité en courbe varie selon l’adhérence. Le Quadrifoglio est bien sûr le plus féroce, avec ses pneus de taille 255/45R20 à l’avant et 285/40R20 à l’arrière. Sa carrosserie est plus large de 5,2 cm, pour les couvrir. Plus haute aussi de 8 mm, malgré une garde au sol réduite de 6 mm par une suspension aux ressorts plus fermes. Ses freins, également plus grands, sont pincés à l’avant par des étriers Brembo à six pistons au lieu de quatre.

Le bouillant QV (pour Quadrifoglio Verde) possède aussi un avantage net en performance pure. Il a bouclé le sprint de 0 à 100 km/h en 4,1 secondes et franchi le quart de mille en 12,3 secondes, à 185 km/h. Ce qui en fait un des VUS les plus rapides, toutes catégories confondues. Le Stelvio Veloce boucle les mêmes exercices en 5,8 et 14,2 secondes (à 155 km/h). Des chronos parfaitement honnêtes.

Élégance et simplicité rafraîchissantes

Une part appréciable du charme des Stelvio tient au dessin épuré et moderne de leur habitacle. En cette époque de tout-à-l’écran, on apprécie vite les commandes physiques merveilleusement efficaces et bien placées, sur le tableau de bord, la console centrale et le beau volant sport à trois rayons. La visibilité arrière est faible par contre. Les sièges avant sont très confortables, une fois que votre popotin a franchi les gros bourrelets qui assurent un excellent maintien latéral. C’est plus serré à l’arrière. Côté présentation, le Quadrifoglio se démarque de ses frères grâce à des moulures en fibre de carbone du plus bel effet. Parmi les sept jolies couleurs de carrosserie proposées, on remarque le Verde (vert) Montréal, exclusif au QV, qui ajoute 2 700 $ à la facture. Le rouge vif Alfa est livré sans supplément.

Cette année, on peut aussi s’offrir une édition spéciale du Quadrifoglio dont cent exemplaires ont été produits pour la planète. Cette version souligne le 100e anniversaire du trèfle à quatre feuilles qu’affichent fièrement les Alfa Romeo les plus sportives depuis un siècle. Elle porte un écusson gravé, des étriers de freins et des surpiqûres de couleur or, en plus de coques de rétroviseurs et d’une série de moulures en fibre de carbone laquée. Il est encore temps de profiter du charme, des performances et de la conduite inspirante du Stelvio avant qu’il ne cède sa place à un héritier à propulsion électrique. Vous choisirez peut-être même de le garder après à la fin de votre bail. Une prudence que nous vous recommandons pour ces mécaniques italiennes parfois capricieuses.

Feu vert

Feu rouge

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