La fois où j’ai « gossé » Chip Foose!

Publié le 15 novembre 2024 dans Blogue par Antoine Joubert

Comme plusieurs amateurs d’automobiles, je voue une admiration sans bornes à Douglas Sam Foose, mieux connu sous le nom de Chip Foose. Un designer, concepteur et préparateur automobile à qui l’on doit certains des plus magnifiques « resto-mod » de tous les temps. Aujourd’hui connu du grand public pour ses nombreuses créations et par l’intermédiaire de son émission Overhaulin, il a commencé sa véritable carrière après avoir complété ses études au Art Center College of Design de Los Angeles. Né d’un père déjà impliqué dans le monde de la modification automobile, il a œuvré aux côtés de Boyd Coddington, un des plus grands préparateurs de hot rods américains, décédé en 2008.

L’une de ses créations les plus mémorables demeure le roadster Hemisfear, réalisé alors qu’il était en stage puis à l’emploi de Chrysler. Un véhicule qui aurait fortement servi d’inspiration pour la réalisation de la Plymouth Prowler, après que Chrysler ait singulièrement remercié Chip Foose pour ses services.

Dirigeant toujours son atelier de restauration à Huntington Beach, en Californie, M. Foose choisit depuis longtemps sa clientèle et les projets qu’il souhaite entreprendre. J’avoue rêver de pouvoir un jour lui confier une voiture à restaurer, toutefois, en sachant que le coût de certaines d’entre elles peut dépasser le demi-million de dollars, il me faut me faire une raison! Parmi ses plus belles créations, notons cette Jaguar E-Type réinventée de même que la Mach-Foose, une Mustang Mach-1 de 1971 recarrossée et reposant sur une plate-forme de Mustang 2010.

Photo: Chip Foose Official Website

C’est en mars dernier, pendant un périple avec quelques amis du côté de la Californie, que l’idée m’est venue de passer par l’atelier de Chip Foose, lieu que j’avais eu la chance de voir dans le passé, mais sans qu’il y soit présent. Certes, j’ai aussi eu la chance de lui serrer la main à deux reprises lors du SEMA Show de Las Vegas, mais jamais dans un environnement qu’il a lui-même créé.

Je me présente donc avec mes amis à la porte de son atelier en début d’après-midi, le 19 mars dernier. Il doit être environ 13h30. Les grilles menant vers la porte sont ouvertes, alors qu’une voiture que je reconnais d’emblée est arrimée sur une remorque. Une Pontiac GTO décapotable restaurée lors d’un épisode de Overhaulin. Son propriétaire, grand amateur des Expos de Montréal, se trouve sur place et semble aussi excité par sa voiture qu’au moment où l’équipe de Chip Foose lui a fait la surprise.

Photo: Antoine Joubert

Puisque tout est ouvert, je me permets donc de jeter un œil à l’intérieur de l’atelier, où j’aperçois aussitôt Chip Foose, qui se glisse sous une Ford 32 décapotable. Car si l’homme est aujourd’hui une vedette incontestée du milieu, il ne cesse pas pour autant de nourrir sa passion première. Celle de restaurer et d’entretenir de belles voitures. Laissant mes trois amis non loin derrière, je vais à sa rencontre pour le saluer et lui présenter mes respects, mon admiration. Sans bouger de sous la voiture, il me souhaite la bienvenue et m’invite à faire le tour, me signifiant au passage que les visites d’atelier ont lieu chaque jour entre midi et 13 h, comme indiqué sur la porte (qui était ouverte)...

Passer deux minutes avec Chip Foose ne sera donc pas tâche facile. Bien qu’il sache que j’ai traversé l’Amérique du Nord pour le rencontrer, je comprends que ce genre de situation survient plusieurs fois par semaine. Ainsi, et après lui avoir mentionné quelques « faits saillants » et nos précédentes rencontres (dont il n’a évidemment aucun souvenir), il daigne glisser sur son plateau de mécanicien et sortir de sous la voiture pour me saluer. Au passage, il enverra la main à mes amis, toujours dehors, rigolant à la vue des efforts que je dois faire pour échanger ne serait-ce que deux mots avec le Dieu de la restauration automobile!

Photo: Chip Foose Official Website

On visitera ainsi sommairement l’atelier - non pas sans avoir l’embarrassante impression de le « gosser » comme une abeille qui tourne autour d’un hamburger - pour ensuite nous diriger vers la salle de démonstration, où divers articles promotionnels sont en vente. Un jeune homme se présente pour discuter avec nous et nous faire payer les t-shirts, casquettes et autocollants que nous nous procurerons. Il s’agit du fils de Chip Foose, Brock, très sympathique, et qui apprend le métier avec son père. Ce dernier discute avec nous et échange quelques trucs du métier pour réaliser que nous sommes de vrais passionnés et qu’à quatre, nous dépensons 500 $ dans sa boutique-souvenirs.

Puis Brock a demandé à son père de nous rejoindre à la boutique, devant son fabuleux Ford F-100 1956, le temps de prendre des photos. Honnêtement, il sera à ce moment plus sympathique. Non pas parce qu’on a dépensé quelques centaines de dollars, mais plutôt pour faire plaisir à son fils. Il nous accordera 5 petites minutes, échangeant sur son camion et conseillant l’un de mes amis qui restaure actuellement un vieux camion Chevrolet.

Je vous épargne les moqueries que m’ont lancées mes amis lorsque nous sommes retournés à la voiture! D’ailleurs, ils en rigolent encore à ce jour. Quoi qu’il en soit, je peux dire que j’ai travaillé très fort pour cette photo. Et j’imagine que si un jour je recroise Chip Foose (et qu’il ne se sauve pas en courant !), je lui présenterai mes excuses. Mais en attendant, disons que ça fait une drôle d’anecdote à raconter.

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