Northvolt au Canada: « Ce serait étonnant que ça aille de l’avant »
Le projet de l’usine Northvolt au Québec a de fortes chances de tomber à l’eau en raison des problèmes financiers de l’entreprise suédoise, d'après ce qu'avance le chef de bureau du média Bloomberg à Montréal.
« Ce serait étonnant que ça aille de l'avant quand on prend en considération l'ensemble des facteurs », évoque Mathieu Dion lors d’une entrevue à l’émission Le Bilan, mercredi soir.
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Il explique tout d’abord que ce n’est certainement pas un bon signe lorsqu’une entreprise qui a réussi à lever « l’équivalent de 10 milliards [de dollars américains] en équité » dans les dernières années ne parvient plus à présent à mettre la main sur une somme de 300 millions de dollars.
« Ça veut dire qu'on manque d'argent et ça ne laisse pas beaucoup de solutions, résume-t-il. La solution qui pointe à l'horizon [...], à moins d'un miracle, [...], c'est que l'entreprise se place à l'abri de ses créanciers. »
Toutefois, l’expert n’évoque pas, jusqu’à présent, la possibilité d’une faillite de Northvolt, ce qui s’avère être une bonne nouvelle pour l’entreprise, mais pas nécessairement pour le Canada.
En étant poussée d’entreprendre des mesures drastiques, l'entreprise Northvolt pourrait abandonner des projets dont les revenus ne sont pas encore assurés, comme celui de l’usine en Montérégie, au Québec.
« On va prioriser absolument l'usine en Suède pour produire des batteries et générer des revenus. On ne peut pas se permettre dans ces contextes-là des projets d'expansion comme celui en Allemagne ou encore au Canada, ici près de Montréal, à moins qu'il y ait davantage d'argent qui soit trouvé, qu'on parvienne à construire le projet », dit-il en lançant briller une lueur d’espoir.
Et justement, M. Dion soutient qu’il y a toujours une possibilité que le projet au Québec soit sauvé, puisqu’autrement le gouvernement provincial pourrait perdre son investissement qui dépasse les 500 millions de dollars.
« [Les gouvernements fédéral et provincial] sont prêts à mettre des subventions sur la production de batteries de 4,6 milliards d'ici 2032. Donc c'est une usine qui pourrait rapporter éventuellement, dans le temps, qui pourrait être bénéfique pour Northvolt, mais à court terme, ce qu'il faut trouver en Suède, c'est de l'argent à tout prix », mentionne-t-il.