Honda Pilot TrailSport 2025 : un excellent produit freiné par le prix

Le Honda Pilot a été renouvelé en 2023 et suit la tendance de l’industrie en offrant une version aventurière comme le font plusieurs de ses concurrents. Parmi ceux-ci, nous retrouvons notamment le Chevrolet Traverse Z71, le GMC Acadia AT4, le Kia Telluride X-Pro, le Nissan Pathfinder Rock Creek et le Volkswagen Atlas Peak Edition.

Le Pilot riposte avec le TrailSport (PDSF de 59 850 $) — placé au milieu de la gamme — qui se distingue des autres variantes grâce à des éléments visuels et mécaniques propres. Des emblèmes TrailSport se trouvent sur la carrosserie et les appuie-tête. Dans l’habitacle, des accents orangés sont cousus sur les sièges, la planche de bord et sur le volant. Pour sa part, la suspension est rehaussée et configurée différemment. Des plaques de protection préservent le soubassement des dommages lors de la conduite hors route.

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Concernant les prix, le Pilot Sport débute à 53 350 $ (PDSF). S’en suivent les versions EX-L (56 850 $), Touring (63 600 $) et Black Edition (65 100 $). Sa facture se situe parmi la moyenne plus élevée de la catégorie, ce qui risque d’en refroidir plus d’un. En même temps, elle se justifie par la durabilité éprouvée du véhicule.

Intérieur efficace, mais sombre

L’ambiance du Pilot est sobre, et sombre. Tous les éléments qui ceinturent l’habitacle sont noirs : pavillon, garnitures, tableau de bord, sièges… Seuls les surpiqûres orange, le logo TrailSport et le toit ouvrant panoramique lui donnent un peu de vie. La fenestration est également généreuse, permettant une bonne visibilité.

Au poste de commande, l’instrumentation dispose d’une interface simple et sans fioritures. Pour sa part, le système multimédia de 9 pouces (7 dans le Sport) demeure un modèle d’ergonomie grâce à ses larges icônes. Dommage que la projection de l’image de la caméra de recul soit minuscule. Sinon, Apple CarPlay et Android Auto arrivent de série, alors que le point d’accès Wi-Fi est optionnel.

Le système audio de 225 watts à 9 haut-parleurs (7 dans le Sport) surprend et s’avère bien calibré. Pour ceux que cela intéresse, une chaîne hi-fi Bose Premium à 12 haut-parleurs (incluant un caisson d’extrême grave) est livrable.   

Adapté pour tout affronter

Le Pilot TrailSport se démarque par le confort octroyé par ses sièges bien conçus et par sa suspension souple. Cette dernière amortit les imperfections de la route adéquatement et rebondit légèrement après coup. Par contre, cela fait en sorte que le devant tend à plonger au freinage. Cette sensation est justement accentuée à bord de cette version puisque la garde au sol de 210 mm est supérieure à celle des autres moutures (185 mm).

Honda nous a confirmé que la raideur des ressorts a été révisée. En effet, l’avant est plus souple, alors que l’arrière est plus ferme. Les amortisseurs ont aussi été réajustés.  

Comme plusieurs VUS intermédiaires à trois rangées, le Pilot loge un 6 cylindres sous le capot. Le V6 de 3,5 litres développe 285 chevaux et 262 lb-pi de couple et le tout est marié à une transmission à 10 rapports. Il s’agit d’une configuration pertinente puisqu’elle livre des accélérations rapides, bien que la boîte hésite de temps à autre. En reprise, elle se montre plus prompte.

Le Pilot propose de série cinq paramètres de conduite : Econ, Normal, Sport, Neige et Remorquage. Chacun change la réponse de l’accélérateur, de la direction et de la réactivité de la transmission. À partir des modèles EX-L et plus, les modes Sable et Sentier s’ajoutent. Les deux désenclenchent le contrôle de stabilité — laissant davantage de liberté pour les mouvements de caisse —, distribuent jusqu’à 50% du couple à l’arrière et maintiennent des régimes moteurs élevés.

La principale différence se trouve au niveau de la réponse de l’accélérateur. Dans le premier cas, il est réglé de manière agressive pour minimiser le retard. Le deuxième est, quant à lui, moins incisif à bas régime puisqu’il sert à conduire à basse vitesse. Il active également les caméras pour une vue d’ensemble du véhicule. Bref, peu importe le mode choisi, le rouage intégral s’avère compétent et prêt à affronter toutes les conditions du climat québécois. 

Sinon, une forme d’électrification se fait toujours attendre. Elle permettrait de réduire la consommation d’essence, car nous avons enregistré 12,1 L/100 km au terme de notre essai. Lors d’un précédent test, nous avions obtenu 11 L/100 km en saison estivale. Par ailleurs, la capacité de remorquage atteint 2 268kg (5 000 lb). 

Fardé de technologies de sécurité

L’équipement de sécurité et les gadgets ne manquent pas à bord. En général, les diverses technologies Honda Sensing sont fonctionnelles et préventives, mais elles ont tendance à être intrusives. Par exemple, le système de suivi de voie émet un témoin sonore et un clignotement dans le rétroviseur, et ce, même si la distance avec le véhicule derrière est grande. Hormis ces détails, le Pilot possède une structure rigide prouvée lors des tests de collision effectués par l’organisme américain Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) où il a obtenu la distinction Top Safety Pick + en 2024.

Pour sa part, le régulateur de vitesse adaptatif a tendance à surcorriger la trajectoire. En ligne droite, il maintient le cap. En virage, il tarde parfois à tourner le volant. Malgré tout, il travaille bien dans l’ensemble des scénarios, même lorsqu’il vente beaucoup.

Enfin, le Honda Pilot est l’un des véhicules les plus compétents du segment en raison de son habitacle bien aménagé et spacieux, son comportement routier prévisible, sa sécurité et sa fiabilité éprouvées. Or, une version électrifiée brille toujours par son absence. À sa défense, peu de joueurs dans la catégorie en offrent une.

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