Véhicules électriques : des taux d’intérêt à 0% et des inventaires jamais vus

Publié le 3 décembre 2024 dans Électrique par Journal de Montréal

En moins d’un an, le marché du véhicule électrique a été complètement chamboulé au Québec, au point où les cours de certains concessionnaires débordent et que des constructeurs offrent des taux de financement à 0%.

Ces taux d’intérêt jamais vus encore sur les VÉ arrivent dans le contexte de la réduction de 3 000 $ de l’incitatif du gouvernement du Québec le 1er janvier 2025.

« Le Honda Prologue fait l’objet d’un taux d’intérêt de 1,88% actuellement. Les autres modèles de Honda (essence et hybride) sont à 6 ou 7%, constate Jesse Caron de CAA-Québec. Pourtant, l’été dernier, lorsque nous avons écrit un mémoire sur le projet de la fin de la vente des véhicules à essence en 2035, les taux d’intérêt sur les véhicules électriques étaient généralement supérieurs. Mais maintenant, plusieurs modèles électrifiés proposent des rabais et/ou des réductions de taux d’intérêt. On voit aussi pour certaines marques beaucoup de véhicules électriques en inventaire. »

Enfin du choix

Alors que les Québécois devaient patienter longtemps pour obtenir un VÉ, ils sont tout à coup devenus les chouchous des constructeurs.

« Tous les véhicules électriques dans le marché canadien présentement sont dirigés au Québec parce que la demande est là. Les fabricants répondent avec des offres pour que ces véhicules puissent être livrés d’ici le 31 décembre et la hausse des ventes est très importante, explique Yanick Lecours, directeur du marketing chez Le Prix du Gros. Le Nissan Ariya a subi une réduction assez importante de prix (de 3 000 $ à 5 000 $) et présentement il y a des incitatifs supplémentaires jusqu’à 5 000 $. »

Photo: Martin Lavoie

Les stocks sont élevés, particulièrement chez deux constructeurs. Le site de Laval Volkswagen mentionne 167 ID.4 disponibles sur 231 véhicules. Chez Beauport Hyundai, sur les 134 véhicules dans la cour, 78 sont des VÉ.

Des critiques injustifiées

Annie Laliberté, directrice générale de Beauport Hyundai, affirme que ce n’est pas la première fois que des constructeurs transfèrent au Québec des véhicules qui se vendent mieux ici qu’ailleurs.

« Ce qui est déplorable, c’est que ces clients s’en prennent à nous. Dans des groupes sur les réseaux sociaux, on nous blâme de les avoir fait attendre durant deux ans et maintenant d’avoir de l’inventaire. Voir si on contrôle ça! » dit-elle.

Photo: Martin Lavoie

« Il y a deux ans, on voyait 75 ou 100 VÉ dans des cours aux États-Unis alors qu’ici, on se battait comme des poissons hors de l’eau pour en avoir, poursuit-elle. Maintenant, on reçoit des véhicules de l’Ouest canadien et des Maritimes et c’est rendu qu’on en refuse. »

Et les incitatifs produisent des résultats.

« On a encore le 12 000 $ des gouvernements et 0,99% d’intérêt. Ça facilite la décision des personnes qui se posent encore la question d’aller vers l’électrique, ajoute Annie Laliberté. Les fabricants ont été astucieux en proposant des taux d’intérêt pour nous aider à sortir les véhicules. On leur a aussi demandé de nous aider à combler une partie du rabais gouvernemental après le 31 décembre si nos inventaires sont encore élevés. »

À voir aussi : La voiture hybride, une alternative à la voiture électrique

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