Nissan Armada 2025 : sortir de l'ombre

Publié le 16 décembre 2024 dans Premiers contacts par Antoine Joubert

Aussi connu à l’international sous le nom de Nissan Patrol, l’Armada a toujours récolté plus de succès aux États-Unis que chez nous, en proportion de la population. Les grands VUS du genre en connaissent aussi au Canada, mais principalement du côté des marques américaines (Ford et General Motors). Avec à peine 874 unités vendues l’an dernier au pays (contre 21 184 aux États-Unis), inutile de vous dire que Nissan ne renfloue pas ses coffres avec l’Armada grâce aux ventes réalisées de notre côté de la frontière.

Actuellement en eaux troubles, le constructeur souhaite toutefois renverser la vapeur et gagner de bonnes parts de marché avec son nouveau mastodonte. Un véhicule qui diffère cette fois un peu plus du QX80 offert chez Infiniti, lui aussi renouvelé, et qui tente de jouer une carte plus aventurière. Pour la petite histoire, l’Armada avait été lancé en 2004 sur le marché, réalisant dès la première année un chiffre de ventes record qui n’a jamais plus été atteint à l’échelle nord-américaine. La deuxième génération a suivi en 2016 et la troisième voit le jour pour 2025, marquant l’adoption d’un moteur à six cylindres.

Affichant à peu de choses près les mêmes proportions que son devancier, l’Armada ne compte plus jouer les seconds rôles du segment. Offert en cinq déclinaisons (une de moins qu’aux États-Unis), il se distingue notamment par cette nouvelle version PRO-4X qui vient répliquer aux Tahoe Z71, Yukon AT4, Expedition Timberline et Sequoia TRD Pro. Selon Nissan, l’Armada PRO-4X devrait d’ailleurs constituer à lui seul 30% des ventes, un chiffre qui nous semble même conservateur considérant l’attrait de son équipement, de ses capacités et de son look distinctif.

Photo: Antoine Joubert

Costaud

Il faut dire que sur le plan esthétique, l’Armada gagne en personnalité. Non pas que le précédent modèle était raté, mais son âge vénérable le plaçait automatiquement dans l’ombre. Cette fois, la robe de l’Armada est non seulement à la page, mais gagne en caractère. Un design assurément réussi, doublé d’une approche esthétique bien distincte entre les versions. Bien que les Platinum et Platinum Reserve jouent la carte du luxe, la PRO-4X est celle qui se démarque le plus des autres avec ses petits accents orangés, ses plaques de soubassement et ses jantes noires de 20 pouces chaussées de pneus tout-terrain.

Expert dans l’art de récupérer des éléments techniques existants pour les réutiliser sur de nouveaux modèles, Nissan fait ici appel à la même structure que sur le précédent Armada. On l’a toutefois retravaillée pour rehausser sa rigidité, histoire d’améliorer ses capacités et son comportement routier. Nissan conserve donc une capacité de remorquage de 8 500 lb qui, bien que légèrement inférieure à celle de ses rivaux, convient amplement aux besoins des acheteurs. L’Armada est d’ailleurs équipé d’un contrôleur de freins de remorque et d’un vérificateur de fonctionnement du système d’éclairage, histoire d’en faciliter l’utilisation.

Photo: Antoine Joubert

Cœur de GT-R?

Non, vous ne retrouverez pas ici le moteur de la défunte sportive de Nissan, mais plutôt une mécanique qui en dérive. Il s’agit d’un V6 biturbo de 3,5 litres, aussi utilisé à bord de l’Infiniti QX80, mais qui produit toutefois 25 chevaux de moins en raison d’une recalibration lui permettant de faire appel à de l’essence régulière. Avec 425 chevaux et surtout 516 lb-pi de couple, le rendement est certainement plus impressionnant que celui du V8 de l’ancien Armada. Soyons honnêtes, le vrombissement mécanique n’est pas aussi envoûtant, étant parfois même disgracieux lors des montées en régime. Or, ce V6 affiche une aisance surprenante, étant par ailleurs bien jumelé à une boîte automatique à neuf rapports.

Optez pour une version PRO-4X ou Platinum Reserve et vous bénéficierez d’une première chez Nissan, soit une suspension pneumatique réglable. Cela permet non seulement d’améliorer le comportement routier en diminuant le roulis et les mouvements de caisse, mais aussi d’offrir une plus grande polyvalence selon le mode de conduite adopté. On obtient même la possibilité de relever la carrosserie de 5 cm pour une garde au sol totale de 29 cm. Puis, dans le cas d’une version PRO-4X, les angles d’attaque et de sortie de 33 et 24 degrés facilitent les exercices plus périlleux hors des sentiers battus.

Photo: Antoine Joubert

Sur la route, l’Armada 2025 se montre plus silencieux. On perçoit immédiatement les efforts de raffinement, le véhicule étant plus stable et exempt de tout craquement. C’est aussi dans ce contexte qu’on réalise que l’Armada n’a plus rien à envier à la compétition, sauf peut-être en matière de consommation de carburant. Parce qu’en comparaison avec un Sequoia à motorisation hybride (plus puissant), on affiche ici une cote encore 15% plus élevée. La consommation surpasse même celle des Ford Expedition et Jeep Wagoneer, et elle grimpe encore plus avec la version PRO-4X, moins aérodynamique et victime d’une plus grande résistance de roulement. Alors, bien que Nissan se vante d’une économie de carburant de 11% par rapport à la génération précédente, l’Armada demeure l’un des plus assoiffés de la catégorie avec les VUS de General Motors.

Réputé pour sa robustesse, le grand utilitaire japonais s’améliore aussi en matière de confort et de polyvalence. Il peut accueillir jusqu’à huit occupants et est doté de sièges arrière rabattables à plat à commande assistée. L’accès à ces places se veut grandement facilité et les commodités à bord sont plus nombreuses que jamais. Hormis la version d’entrée de gamme SL, l’Armada reçoit de nouveaux écrans de 14,3 pouces avec intégration de Google, où la qualité graphique comme l’ergonomie sont irréprochables.

Photo: Antoine Joubert

On reconnaît bien sûr certains éléments issus d’autres produits de la marque, mais force est d’admettre que les efforts déployés pour offrir une technologie des plus à jour sont louables. C’est le cas notamment lorsqu’il est question de caméras, puisque Nissan intègre même des fonctions permettant une vision sur 360 degrés et la possibilité de faire disparaître l’imposant capot. À cela s’ajoutent une caméra d’habitacle et une « dash cam », des éléments de plus en plus convoités par les familles qui se procurent ce genre de véhicule.

Grimpez à bord d’une version Platinum Reserve et vous serez à même de constater la grande qualité de finition et le niveau de luxe exceptionnel. La présentation y est riche, les choix de teintes/matériaux sont de très bon goût et l’ajout de sièges à fonction de massage ne fait que rehausser l’expérience. Sur le plan ergonomique, on apprécie la présence d’une console centrale rehaussée offrant de multiples espaces de rangement et au bout de laquelle se trouvent plusieurs boutons physiques, notamment pour le chauffage et la climatisation. C’est certainement plus simple en termes d’utilisation que chez certains autres joueurs.

Photo: Antoine Joubert

Mention d’honneur également pour la nouvelle chaîne audio développée par Klipsch, qui compte seulement douze enceintes mais impressionne par sa grande qualité sonore et sa facilité d’ajustement. Trop souvent, les systèmes à 25, 30, voire 40 haut-parleurs s’avèrent difficiles à régler de façon optimale, même pour les audiophiles les plus érudits.

Jusqu’à 21% plus cher

Au-delà des gadgets technologiques qui lui sont ajoutés, le Nissan Armada 2025 demeure un camion franchement convaincant. C’est un véhicule qui avait rapidement vieilli à la suite de l’arrivée de la deuxième génération en 2016, mais en raison de ses récentes améliorations, il risque cette fois de mieux passer l’épreuve du temps. J’admets personnellement avoir apprécié la qualité, la facilité de conduite, le confort et l’originalité du design de ce véhicule, à mon avis plus réussi qu’un Sequoia. Or, il me faut donner l’avantage à Toyota côté motorisation, qui propose pour le moment l’unique modèle hybride de la catégorie.

Cela dit, le nouvel Armada exige une sacrée somme. Il coûte jusqu’à 21% plus cher que l’édition 2024. Certains concessionnaires Nissan liquident actuellement des Armada Platinum 2024 à moins de 70 000 $, alors que la mouture de 2025 commande un prix variant de 87 093 $ à 108 093 $ (transport et préparation inclus). Voilà qui fait mal, surtout en considérant que le prix d’entrée des Chevrolet, Ford et GMC est inférieur. Même Toyota, qui n’est pas réputé pour être agressif en matière de prix, vend son Sequoia moins cher que l’Armada (85 915 $ à 103 885 $).

Photo: Antoine Joubert

Considérez également qu’à plus de 100 000 $, l’Armada se rapproche dangereusement du prix d’un QX80, ce dernier jouant une carte encore plus luxueuse. Il se pourrait donc que les acheteurs choisissent de faire directement le saut vers Infiniti, d’autant plus que de nombreux concessionnaires reviennent à une formule de salle d’exposition partagée, en regroupant les deux marques dans un seul et même bâtiment.

Bref, le prix élevé nuira à l’Armada. Il risque de s’ensuivre rapidement des rabais, sauf si la demande aux États-Unis demeure élevée et que Nissan choisit de privilégier ce marché, comme on le fait chez Toyota avec le Sequoia. La version PRO-4X, qui se distingue par ses capacités et son style, pourrait séduire un certain nombre de clients malgré une facture de 97 093 $. Parmi tous les Armada, c’est sans doute celui qui sera de loin le plus populaire, peut-être même jusqu’à représenter 50% des ventes canadiennes. 

À voir aussi : Combien coûte... le Nissan Armada 2025?

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Nissan Armada 2025
Version à l'essai Platine Reserve avec Sièges Capitaines
Fourchette de prix 84 998 $ – 105 998 $
Prix du modèle à l'essai 105 998 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 14,7 / 12,4 / 13,3 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Suburban, Chevrolet Tahoe, Ford Expedition, GMC Yukon, Jeep Wagoneer, Toyota Sequoia
Points forts
  • Robustesse et capacités
  • Confort et comportement routier
  • Version PRO-4X attrayante
  • Design réussi
Points faibles
  • Prix très élevé
  • Forte consommation
  • Dépréciation considérable à prévoir
Fiche d'appréciation
Consommation 2.0/5 À environ 13,5 L/100 km, l'Armada figure parmi les plus gourmands de son créneau.
Confort 4.0/5 Sans être aussi ouaté qu'un Ford Expedition, l'Armada voit son confort rehaussé par son insonorisation marquée, ses sièges et sa suspension pneumatique.
Performances 4.0/5 Les accélérations franches sont à la hauteur des attentes, tout comme les reprises, résultant d'un couple très généreux à bas régime.
Système multimédia 4.0/5 Une très belle amélioration de ce système, moderne et facile d'utilisation.
Agrément de conduite 4.0/5 Étonnamment facile à conduire, l'amélioration du comportement passe par la suspension pneumatique et une nouvelle direction nettement plus précise.
Appréciation générale 4.0/5 Un camion robuste et raffiné, mieux armé pour faire face à la compétition. Hélas, le prix risque d'en refroidir plusieurs.
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