Volkswagen Rabbit, une approche à trois voies

Publié le 13 février 2008 dans 2008 par Gabriel Gélinas

La gamme des Rabbit comporte trois modèles au Québec, et tous ont des appellations distinctes. C’est donc un choix entre une Golf City, une Rabbit ou une GTI qui attend l’acheteur. Comme elles sont toutes très différentes et que le prix demandé varie du simple au double, il faut trouver sa voie dans le labyrinthe des modèles compacts de la marque allemande.

En Europe, Volkswagen commercialise des modèles plus petits que l’actuelle Rabbit, qui ont pour noms Lupo et Polo, et que les concessionnaires d’ici souhaitent pouvoir vendre afin de livrer une concurrence plus efficace aux voitures sud-coréennes. Mais la décision de Volkswagen a été toute autre. Plutôt que de jouer la carte de la nouveauté en amenant ici des modèles populaires sur le marché européen, la haute direction a décidé de ramener les anciens modèles Golf et Jetta, de les dépouiller pour ce qui est de l’équipement de série et de les vendre à rabais. Mais cette action a également eu pour effet de littéralement tuer le marché des Golf et Jetta d’occasion, pour le plus grand déplaisir des propriétaires qui ont acheté une Golf ou une Jetta à plein prix, avant l’arrivée des modèles City, et qui ont vu la valeur de revente de leur voiture fondre comme neige au soleil. Comme programme de fidélisation de la clientèle, on peut difficilement faire pire...

La Golf City est donc la voie du faible budget et les équipements proposés en option, l’ajout du climatiseur coûtant 1 350 dollars et le groupe comprenant le télédéverouillage et les vitres électriques, exigeant un déboursé additionnel de plus de 700 dollars. La Golf City est assemblée au Mexique et, comme son moteur 4 cylindres de 2,0 litres date de plusieurs années déjà, il est loin d’être à la page sur le plan technique, ce qui influence la consommation de carburant qui est plus élevée que celle des voitures rivales de marque japonaise.

La voie du milieu

Déclinée en modèles à trois et cinq portes et désormais assemblée en Allemagne plutôt qu’au Mexique, la Rabbit affiche une allure familière et paraît même plus petite que le modèle Golf City, alors que ses dimensions sont en fait légèrement supérieures. La dotation de série est très étoffée puisqu’on y retrouve la climatisation, le régulateur de vitesse, six coussins gonflables, l’antipatinage, les freins ABS, un volant qui est à la fois télescopique et inclinable, un groupe électrique complet ainsi qu’un système audio à dix haut-parleurs. La motorisation a également été revue, le vétuste 4 cylindres de 110 chevaux faisant maintenant place au 5 cylindres de 2,5 litres et 150 chevaux que l’on retrouvait déjà sous le capot de la Jetta. Fort d’un couple de 170 livres-pied, ce moteur est très bien adapté à la Rabbit qui est remarquablement à l’aise en ville ou sur l’autoroute. Il faut toutefois composer avec les vibrations caractéristiques d’un moteur qui compte un nombre impair de cylindres, plus présentes au volant de la Rabbit que de la Jetta. Malgré l’accroissement de la puissance, on ne note pas d’améliorations importantes en ce qui a trait aux performances, le nouveau modèle ayant gagné près de 100 kilos par rapport à la devancière. Le comportement routier est exemplaire puisque la Rabbit est dotée à la fois d’un châssis très rigide et de suspensions indépendantes fort bien calibrées. L’agrément de conduite est donc au rendez-vous surtout lorsqu'on choisit des jantes en alliage de 16 pouces.

Le grand sport

Le moteur de la GTI profite à la fois de l’injection directe de carburant et de la turbocompression, ce qui lui permet de livrer 200 chevaux et surtout 207 livres-pied de couple dès les 1800 tours/minute. Les accélérations sont donc linéaires, la GTI ne souffrant aucunement d’un délai de réponse à l’accélérateur qui a souvent été le propre des moteurs turbocompressés dans le passé. Au volant de la GTI, on a carrément l’impression de disposer d’un V6 plutôt que d’un 4 cylindres turbo. La boîte DSG (Direct Shift Gearbox) développée par Audi est optionnelle sur la GTI et permet de retrancher quelques dixièmes au chrono enregistré pour le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure, pour ceux qui préfèrent qu’un ordinateur fasse le travail à leur place. Le châssis étant particulièrement rigide, les calibrations des suspensions conjuguent facilement tenue de route et confort, ce qui en fait une voiture très agréable à conduire au quotidien, que l’on soit tenté de la pousser un peu sur une route sinueuse ou de se rendre tranquillement à la maison après une journée de travail. Parmi les bémols, relevons son prix élevé et le coût des primes d’assurances qui attendent les acheteurs.

La fiabilité aléatoire des modèles Volkswagen dans le passé et la qualité du service offert par les concessionnaires de la marque variant grandement d’un établissement à l’autre, tout cela fait en sorte qu’il est gênant de recommander l’achat d’une Volkswagen, même si les qualités dynamiques de ces voitures sont bonnes et que l’agrément de conduite est au rendez-vous. C’est dommage pour Volkswagen, mais comme la réputation de la marque a été entachée pendant une longue période, pour commencer à faire évoluer la perception des consommateurs, il faut faire la preuve hors de tout doute que les problèmes ont été corrigés. Personne n’a de mal à justifier son choix d’une voiture japonaise à ses parents et amis, mais dans le cas d’une Volkswagen c’est souvent plus difficile à faire...

Feu vert

Équipement complet, moteurs bien adaptés,
bon comportement routier,
performances élevées de la GTI

Feu rouge

Fiabilité à démontrer, prix élevé (GTI),
consommation élevée,
coûts des primes d'assurance (GTI)

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