Trump s'en prend à la voiture électrique et les constructeurs se défendent
Ça y est, Donald Trump a pris le pouvoir et déjà mis en place sa promesse de couper toute aide à la voiture électrique, mais il pourrait trouver un adversaire inattendu sur sa route, les constructeurs eux-mêmes.
Avant sa prise de pouvoir, M. Trump s’était aussi engagé à lutter contre les lois plus restrictives de la Californie, qu’une quinzaine d’États suivent.
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« Sous George W. Bush et lors du premier mandat de Trump, la Californie avait contesté l’intervention du fédéral et elle fera pareil. Il n’y a que des avocats qui vont faire de l’argent là-dedans », estime Daniel Breton, de Mobilité électrique Canada.
Beaucoup d’argent
Sauf que même si les normes plus strictes leur ont été enfoncées dans la gorge, les constructeurs en ont assez de jouer au yoyo.
L’Alliance pour l’innovation automobile représente la grande majorité des fabricants qui vendent des voitures aux États-Unis. Selon le New York Times, l’organisation a écrit au futur président une semaine après son élection pour lui expliquer qu’ils ont investi des centaines de milliards de $ dans la transition et que les 1,1 million de travailleurs de cette industrie pourraient être en danger.

L’Alliance estime que d’ici 2030, les constructeurs qu’elle représente auront investi 1,68 billion de $ (1680 milliards, soit un peu plus que la moitié du PIB du Canada en 2023) dans la transition vers l’électrique.
Les constructeurs ont écrit que pour que l’industrie automobile reste « profitable et compétitive », elle avait besoin de « stabilité et de prévisibilité dans les normes d’émissions. »
Les constructeurs automobiles veulent que la réglementation mise en place par Joe Biden demeure, avec des ajustements comme avoir plus de temps pour se conformer et des pénalités plus faibles.
Car and Driver a ensuite contacté les Trois Grands. Ford et GM ont renvoyé le magazine à la lettre de l’Alliance. Stellantis a cependant répondu qu’elle pouvait s’adapter aux changements de Trump et que ses plateformes étaient polyvalentes, avec la capacité de fonctionner à essence ou à batterie.
« Stellantis a des problèmes (à suivre la transition). Et il est trop tard pour reculer. Les constructeurs ont investi des centaines de milliards de $ », convient Daniel Breton.
Le rôle de Musk
Pour ce qui est de la présence d’Elon Musk aux côtés de Trump, elle servirait davantage les intérêts de sa compagnie — Tesla, qui n’est pas membre de l’Alliance — que la cause des VÉ.

Au sujet du crédit d’impôt de 7500 $ à l’achat d’un VE que Trump a aboli, Musk a répondu que cela ferait beaucoup plus mal aux autres constructeurs qu’à Tesla.
Toujours selon le New York Times, les intentions de Musk seraient plutôt d’abolir les obstacles gouvernements aux voitures autonomes.
Et si Tesla a évité la faillite par le passé, ce ne serait qu’en raison des crédits d’émissions qu’elle a vendus à d’autres constructeurs. Durant les neuf premiers mois de cette année, ces crédits représentent 43 % de ses bénéfices.
Selon l’Agence de protection environnementale des États-Unis (EPA), pour respecter les normes établies par l’administration Biden, 56 % des nouveaux véhicules vendus en 2032 devraient être électriques et 16 % hybrides. Ces chiffres sont actuellement de 9 et 11 %.
