Le multisegment tout usage: l’ Infiniti EX 2010

Publié le 21 juin 2010 dans Essais par Dan Fritter

Il y a quelque chose de spécial à propos de l’Infiniti EX35. Peut-être est-ce sa nature affable, facilement approchable ou encore sa taille ultra pratique et l’agencement de ses éléments, mais peu importe la raison, le EX35 est tout simplement l’un des meilleurs véhicules que j’aie jamais eu à conduire.

Peut-être qu’un retour vers le passé serait utile. Ayant été élevé au sein d’une famille n’ayant jamais possédé moins de trois véhicules, je suis bel et bien le fils de mon père. N’ayant jamais expérimenté un véhicule qui pouvait rencontrer toutes les exigences, je me suis habitué à un porte-clés lourd de clés de voitures, de camions et de motos. C’est ainsi que j’ai eu tendance à considérer les différents types de véhicules comme des outils, possédant chacun ses forces et ses utilisations spécifiques. Que ce soit de choisir un véhicule de navette économique pour de longues randonnées, ou le 4x4 approprié pour se frayer un chemin dans l’arrière pays ou d’opter pour un véhicule de transport de personnes lorsqu’on est élu conducteur désigné, je n’avais jamais eu à faire de compromis en n’utilisant qu’un seul véhicule pour accomplir toutes ces tâches.

Mais je comprends fort bien qu’il existe des gens pour lesquels le fait de posséder un multisegment est tout simplement impossible. Que ce soit à cause de restrictions de stationnement, du manque d’espace ou de contraintes financières, une part importante des Canadiens n’ont pas le choix d’évaluer le pour et le contre de chaque véhicule considéré avant d’en venir au compromis le plus attrayant possible. Malheureusement, ce compromis entre le désir et le besoin se présente habituellement muni d’une paire de portes coulissantes à l’arrière, d’un capot au « nez écrasé » et d’une sensation insidieuse de mépris de soi.

Cependant, ça ne doit pas nécessairement être le cas. Grâce à la classe grandissante de véhicules multisegments, qui allient la maniabilité et la conduite associée à une voiture, à la taille plus élevée et au côté pratique amélioré. Il n’ y a donc pas urgence d’aller s’équiper d’une de ces abominations déprimantes à sept passagers qui sont habituellement offertes en masse par les manufacturiers aux mamans de soccer local. Pendant que l’excellent Flex de Ford offre à ceux qui ont besoin d’accommoder sept passagers une alternative d’un style beaucoup plus attrayant, la famille moyenne canadienne n’aura aucune difficulté à faire monter leurs 2,3 enfants à bord du siège arrière de ce véhicule Infiniti EX35, en plus de pouvoir procurer assez de place, dans l’espace de rangement arrière, au plus gros des Fidos.

Le luxe de l’espace intérieur de cet EX ne manquera pas d’en charmer plusieurs. Recouverts de plusieurs accents de caoutchouc doux au toucher, le tableau de bord et le revêtement des portes sont de première qualité, pouvant endurer un abus assez sérieux sans montrer de signes d’usure, ou presque. Du pont de vue du conducteur, la visibilité au-dessus du volant parfait est excellente et la perspective rendue possible par le système à caméras multiples, donnant une vue « à vol d’oiseau », rend la manœuvre de stationnement dans des espaces exigus extrêmement facile. Bien que le côté passager semble plutôt dénudé, à l’exception d’une excroissance d’un tableau de bord qui « fait la moue », on trouve plein d’espace pour les jambes, les épaules, les coudes et la tête dans les deux sièges avant. Montez à l’arrière et vous trouverez un espace impressionnant pour des occupants adultes, bien qu’un passager se soit demandé pourquoi les sièges avant étaient aussi rembourrés à l’arrière. En effet, l’épaisseur des dossiers de sièges avant enlève de l’espace pour les genoux des passagers arrière, contrairement aux encarts pratiqués aux dossiers des sièges avant des modèles haut de gamme : on pourrait ajouter un bon 7,6 cm (3 po) d’espace en créant ces encarts sur ce modèle.

Bien sûr, aucun véhicule de première gamme ne pourrait être considéré comme tel sans une panoplie d’accessoires de haute technologie et le EX ne fait pas exception. Équipé d’un système d’écran de navigation attrayant et d’un excellent système de connectivité pour baladeur à disque dur (iPod), mon véhicule de test était extrêmement facile à opérer que ce soit par l’écran tactile, par le cadran à mouvement rotatif ou par les boutons montés sur le volant. Il est important de noter que le système iPod plaira aux mordus par son côté intuitif, alors que le bouton à mouvement rotatif permet un balayage des plages semblable à celui de la mollette de défilement de votre iPod, passant des artistes individuels jusqu’à une certaine vitesse de défilement, où c’est ensuite par ordre alphabétique que le défilement s’opère. Cette information pourrait sembler triviale, mais après avoir enduré l’horrible et hésitant système à bord de la Toyota pendant quelques semaines, c’était un beau changement de pouvoir passer du groupe AC/DC au groupe The Ramones sans avoir à subir un choc cardiaque en passant par le groupe Poison. Ceci dit, le cadran à mouvement rotatif et l’écran tactile sont situés trop loin du conducteur de grande taille puisqu’il devra se pencher pour les rejoindre, ce qui affectera sérieusement sa position de conduite.

Deux points d’intérêt encore plus intrigants sont deux éléments de technologie inclus sur le modèle EX. Le premier, et peut-être le plus populaire, est le système de stationnement par « vue à vol d’oiseau ». À l’aide d’une multitude de caméras montées tout autour du périmètre du EX35, ce système offre une vision de haut, ce qui facilite la navigation dans les espaces serrés et donne aussi une excellente vision des objets situés au sol. Cependant, tout corps allongé de forme verticale, tel que les voitures, les personnes ou les enseignes subiront une distorsion causée par la perspective de prise de vue et ceci nécessitera une certaine adaptation de la part du conducteur. Ce système permet aussi d’utiliser les rétroviseurs d’une façon plus conventionnelle pour juger de la distance du trottoir au moment de stationner en parallèle.

Le second élément de technologie, qu’on peut soutenir comme étant plus impressionnant, est le fini de la peinture du EX35. Telle une personne souffrant de « Désordre obsessif-compulsif » quand vient le temps de penser à la propreté d’un véhicule, cette technologie particulière m’a fasciné depuis son introduction au début de 2007. Utilisant une technologie de peinture exclusive, les gens d’Infiniti ont développé une peinture qui se répare d’elle-même des légères égratignures et éraflures en quelques jours. Bien que je me sois gardé de vérifier moi-même l’efficacité de cette peinture, je peux affirmer que cette peinture peut résister aux abus de la vie courante. Ayant reçu livraison de cet EX au bout de quelques milliers kilomètres de route au milieu de l’hiver, je m’attendais à ce que la peinture ait écopée de la dure vie à laquelle elle avait été soumise en tant que véhicule de presse. Je me suis retrouvé surpris de voir la peinture revenir à un fini presque neuf après un lavage rapide. Je ne comprends rien au fonctionnement de cette peinture, mais c’est là une caractéristique incroyablement impressionnante.

Et puis, il y a la poussée de puissance, qui est peut-être l’élément le plus impressionnant du résumé de cet EX35. Équipé du maintenant célèbre V6 de 3,5 litres de la série VQ, cet EX35 possède plein de puissance, 297 chevaux  pour être précis. Mais c’est la façon que ce véhicule utilise ces 297 chevaux qui impressionne vraiment.

Même équipé de pneus d’hiver menus et bruyants, le EX35 était un plaisir à conduire. En tant que personne davantage intéressée à la richesse de l’expérience plutôt qu’à la performance absolue, le EX35 me portait à me demander si ce véhicule parvenait de la même compagnie responsable de la production du GTR, ce véhicule tout sérieux, sans intérêt amusant. Doté d’une tenue de route conciliante qui devrait être le point de référence du nouveau BMW X3 et d’une position plus élevée que la berline de classe G, le EX35 se montrait vif et exubérant dans les virages, répondait d’une façon très prévisible aux contrôles du volant, du frein et de l’accélération. ¨Ça vous tente de laisser aller et de faire un peu peur aux enfants? Associez un peu de jeu sur le volant à un soupçon de freinage en sentier, et le EX réagira d’une façon qui se rapproche davantage de celle de la VW GTI de première génération, ou d’une façon que même le nouveau Mark VI GTI ne peut émuler.

Remettez les gaz à fond et le système ATTESA E-TS à rouage intégral produit une tonne métrique de magie en un clin d’œil pour procurer une traction maximale même dans des conditions très peu clémentes. Emprunté au maintenant célèbre Nissan GT-R des années 1983 à 2003, le système ATTESA E-TS utilise un microprocesseur de 16 bits pour traiter les données, venant des senseurs de vitesse des roues reliés au système ABS, 100 fois par seconde. Ce microprocesseur travaille de concert avec un accéléromètre à trois axes placé sous la console centrale du véhicule. Il détermine quelle quantité de couple devrait être redirigé vers l’essieu avant, raccordé à un différentiel enduit d’un produit visqueux limitant le glissement, jusqu’à un maximum de 50% du couple disponible acheminé aux roues avant. Bien que ce processus soit trop rapide pour être apprécié, la plupart des conducteurs seront en mesure de détecter le meilleur attribut de ce système : une propension au survirage. Dirigeant 100% du couple du véhicule aux roues arrière dans la plupart des conditions de conduite, le système procure progressivement moins de couple aux roues avant pendant que les forces excentriques s’accentuent dans les virages. Il profite ainsi de la progression naturelle du poids vers l’arrière pour permettre l’accélération du EX en sortant du virage. Une fois la traction excédée, seule une quantité minime de couple nécessaire sera dirigée vers le différentiel avant afin de corriger la situation.

Somme toute, voici l’un des ensembles les plus impressionnants offerts dans ce segment de marché hautement compétitif. Bien que des marques telles que BMW et Mercedes peuvent apporter plus de cachet, il est absolument impossible de nier l’excellent mélange de luxe, de performance et de taille de l’excellent EX35. Occupant un minimum d’espace, ce véhicule donne une fantastique sensation d’ampleur à l’intérieur, et procure à tous et chacun des conducteurs une expérience pleine de charme qui ne contredit pas la longue existence de ce véhicule. Maintenant dans sa troisième année de production, le multisegment haut de gamme populaire compact de Infiniti s’est démarqué de façon remarquable, rendant toute mise au point non nécessaire...mais ceci étant dit, peut-être que les meilleures nouvelles sont encore à venir.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Infiniti EX 2010
Version à l'essai 35 TI
Fourchette de prix 41 250 $
Prix du modèle à l'essai CA$49,900
Garantie de base 6 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 6 ans/110 000 km
Consommation (ville/route/observée) 12.9 / 8.6 / 11.2 L/100km
Options Système de navigation
Modèles concurrents BMW X3, Acura RDX
Points forts
  • Taille
  • Performance
  • Luxe
Points faibles
  • Style quelque peu terne
  • Relativement onéreux
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5
Valeur subjective 3.0/5
Esthétique 3.5/5
Confort 5.0/5
Performances 4.5/5
Appréciation générale 4.5/5
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