Audi A5/S5, Nuvolari en serait fier

Publié le 14 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

Tazio Nuvolari est l’un des plus grands pilotes de l’histoire de l’automobile. Avant le second conflit mondial, ce fantasque Italien originaire de Mantoue a fait des miracles au volant des voitures Auto Union et Audi. C’est pour lui rendre hommage qu’Audi avait présenté un véhicule-concept portant son nom, dans le cadre du Salon de l’auto de Genève en 2003. Ce véhicule-concept est devenu réalité et cette Audi aux formes élégantes est dans doute l’une des plus réussies de ce constructeur qui n’a pas peur d’innover.

Selon les porte-paroles de la compagnie, cette nouvelle voiture a pour mission de nous faire partager la passion d’un grand pilote. Bien sûr, la personne qui a dessiné cet élégant coupé est Walter Da Silva, un italien de souche et grand patron du design chez Audi.

La piu bella machina que dessinata !

Voilà comme le designer en chef décrit son travail. D’après lui, l’A5 est la plus belle voiture qu’il n’ait jamais dessinée. Et pourtant, ce styliste d’expérience a plus d’un succès dans sa gibecière. Et pour nous convaincre que ces paroles ne sont pas le fait d’un rédacteur de communiqués de presse en mal d’inspiration, Audi nous a présenté un vidéo dans lequel Da Silva nous transmet avec beaucoup d’émotions ses sentiments envers cette voiture qu’il affectionne en particulier. Force est d’admettre que la version de production de la Nuvolari est une voiture réussie dont les angles tout en nuances ne sont pas sans rappeler les bolides tout en rondeurs de la marque au cours des années 30. La grille de calandre avant si typique sert de point d’ancrage à toutes les autres lignes fuyantes de la caisse, ce qui permet l’intégration harmonieuse des parois latérales qui confèrent un air de vélocité même lorsque l’auto est immobile. La calandre contribue donc à donner cet air de rapidité en mouvement propre aux voitures d’exception. Et il ne faut pas se fier aux photos pour se faire une idée de l’esthétique de la voiture.

Sur la route, ses formes sont plus arrondies qu’elles ne le paraissent sur une photo ou sur un stand dans un salon de l’auto. Les angles de la caisse, la présence de feux de position avant constitués de LED, la forme fuyante de l’avant vers l’arrière, voilà autant d’éléments qui contribuent à faire tourner les têtes. La S5 se démarque de l’A5 par sa grille de calandre avec bâtonnets verticaux chromés, ses roues de 18 pouces, ses pare-chocs plus imposants et des prises d’air plus grandes. Et il faut souligner qu’il ne s’agit pas d’une version un peu plus étoffée de la TT. La A5/S5 est un modèle à part entière. En fait, c’estun gros coupé de type grand tourisme.

Au fil des ans, Audi est devenu la référence en fait d’habitacle et celui ce cette voiture ne déroge pas à la règle. L’ergonomie est sans faille tandis que le système de gestion de l’information, de la navigation, de la climatisation et de l’audio est le plus simple que je n’aie jamais utilisé. Il suffit de quelques minutes pour s’y habituer et le reste est passablement intuitif la plupart du temps. Et je n’ai conduit la voiture qu’une journée dans le cadre de sa présentation. Noblesse oblige, la S5 propose des sièges sport, un volant gainé de cuir et quelques autres artifices de présentation. Mais A5 ou S5, il est malaisé de trouver à redire en fait d’agencement, de présentation et de qualité de la finition. C’est autre chose pour les places arrière qui sont difficiles d’accès et pas tellement conviviales... Et comme la ceinture de caisse est relativement élevée, les occupants des sièges arrière ne verront pas grand-chose. Mais cette caractéristique est l’apanage de tous les coupés grand tourisme.

Domination Quattro

Si vous faites partie de celles et ceux qui tergiversent face à l’achat d’une automobile, Audi a réglé une partie de votre problème avec ce duo. En effet, pas besoin de délibérer pour savoir si vous cocherez l’option Quattro sur la feuille de commande puisque c’est la seule configuration offerte. Encore plus simple, seule la boîte manuelle à six rapports est offerte. Les versions avec boîte automatique ne seront disponibles que cinq à six mois plus tard après l’arrivée de ces deux modèles, soit au printemps 2008, car ce duo de sportives n’a été commercialisé au Canada qu’au début de l’automne 2007. Sur le plan technique, ce coupé n’est pas un dérivé d’un modèle en particulier puisque sa plate-forme lui est exclusive. L’Audi A5 est la première auto de cette marque à utiliser cette plate-forme modulaire qui sera également choisie pour les prochaines générations des modèles A4 et A6. La nouvelle A4 devrait arriver en 2008. Les éléments propres à chaque modèle seront ainsi adaptés, ce qui permettra des temps de développement très rapides. L’A5/S5 a d’ailleurs été la première Audi développée et parachevée en moins de deux ans, un record chez ce manufacturier.

Ce qui n’a pas empêché l’équipe de conception de produire un châssis entièrement nouveau : les roues avant sont guidées sur un essieu à cinq bras par des supports transversaux supérieurs et inférieurs. Ceux-ci sont montés sur un cadre auxiliaire, qui est vissé à la carrosserie pour une meilleure rigidité. La direction à crémaillère est également une nouveauté. Elle est montée devant l’essieu avant, près du centre de la roue, et favorise la manœuvrabilité du véhicule en transmettant directement les forces de braquage.

Toujours sur le plan technique, la suspension des roues arrière est garantie par un essieu à bras trapézoïdaux doté d’un nouveau système cinématique, qui offre confort de roulement et stabilité directionnelle. Les composants essentiels de la suspension à l’avant et à l’arrière sont en aluminium. Toujours pour assurer une plus grande légèreté, certaines composantes de la carrosserie, dont les ailes, sont également de ce métal.

Petit V8 ou gros V6 ?

Bien souvent, nous sommes portés à choisir le modèle propulsé par le plus gros moteur. Après tout, la S5 avec son moteur V8 de 354 chevaux, sa présentation exclusive et son habitacle plus luxueux doit logiquement surclasser la A5 ordinaire ! D’autant plus que la S5 est capable de boucler le 0-100 km/h en 5,1 secondes, soit tout près d’une seconde de moins que la version à moteur V6. Si la puissance et la vitesse sont vos seuls critères, la S5 vous plaira. Mais le prix est élevé… Pour les personnes qui n’évaluent pas une voiture uniquement en fonction de ces considérations, il faut souligner que le moteur V8 est plus lourd. Il a fait sentir sa présence sur des parcours montagneux parsemés de nombreux virages en épingle. Le comportement n’est pas mauvais, loin de là, et la puissance du moteur permet de se reprendre en sortie de virage. Par contre, l’avant est plus lourd et cela enlève quelque peu à l’agrément de conduite. En contrepartie, sur les portions d’autoroutes prises à haute vitesse, ce moteur donne toute sa mesure et la S5 devient un modèle Grand Tourisme de premier plan.

L’A5 est plus agile en raison de son moteur V6 plus léger. Il est alors plus facile de piloter avec un peu plus d’agrément dans les virages et ceux-ci se négocient plus aisément. Ce moteur V6 est d’une grande souplesse et il n’est pas nécessaire de rétrograder tout le temps en montagne ou lors de la traversée des villages. Bref, la S5 est plus musclée et favorise les autoroutes, tandis que l’A5 sera en mesure de combler les conducteurs à la recherche d’un peu plus de polyvalence au détriment de la performance. Les deux ont une boîte manuelle à six rapports, ce qui permet de compenser avec le moteur V6. Même si ce modèle ne sera pas commercialisé en Amérique du Nord, j’ai également fait l’essai d’une version à traction avant propulsée par le moteur V6 couplé à une boîte CVT programmée pour simuler une boîte à huit rapports. Cela m’a permis de découvrir une voiture très agréable à piloter. Et j’ai pu conclure par la même occasion qu’Audi maîtrise fort bien ce type de transmission.

En attendant, les premiers modèles de la A5 et de la S5 seront livrés en version Quattro avec boîte manuelle seulement. Il est certain que cet élégant coupé dérangera la concurrence. Et comme si cela n’était pas assez, il ne faut pas oublier que la R8 arrivera sur notre marché en cours d’année. Bref, la marque aux anneaux se prépare à une année passablement active !

Feu vert

Silhouette réussie, moteurs performants,
tenue de route saine, freins puissants,
modèles Quattro

Feu rouge

Visibilité perfectible, moteur V8 gourmand (S5), absence de boîte automatique
(premiers mois), transmissions CVT également non disponibles,
places arrière moyennes

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