Les véhicules électriques chinois frappés par des tarifs, notre porte de sortie?
Abolir la taxe de 100% sur les véhicules électriques chinois qui entrent au Canada pourrait être une excellente réplique au tarif sur l’automobile de Donald Trump.
Des voix de l’industrie automobile se lèvent pour affirmer que, dans le contexte actuel, cette décision serait la meilleure riposte pour mettre de la pression sur le président américain.
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« Ça serait un beau pied de nez à faire aux Américains », admet Simon Beauchesne, directeur d’événements automobiles pour MG Marketing.

Il rappelle que le Canada a imposé ces tarifs pour protéger les Américains contre l’industrie chinoise, qui compte sur une technologie beaucoup plus avancée concernant les véhicules électriques.
Pourquoi pas
« Quand nous avions une bonne relation, c’était légitime des tarifs aux Chinois, mais si l’objectif de Trump est de nous faire suer et d’envoyer nos usines aux États-Unis, pourquoi pas enlever les tarifs? »

Un avis qui est partagé par Louis-Philippe Dubé, du Guide de l’auto au Journal.
Ouvrir la porte aux véhicules électriques chinois, comme les fameuses BYD reconnues pour leur prix très abordable, lancerait un message aux constructeurs américains qui pourraient se tourner vers le président Trump.
« [La Chine] peut être un nouveau partenaire qu’on va avoir retrouvé et qu’on n’aura plus besoin des États-Unis, mais ça va prendre beaucoup de diplomatie », précise-t-il.
L’expert Patrick Leblond ajoute que si le Québec était d’accord avec l’imposition de ces tarifs, c’était notamment pour protéger les investissements dans la filière batterie.
Une usine chinoise
Malgré tout, il affirme que le Canada devrait réfléchir à la possibilité de supprimer la taxe aux Chinois.

« Je suis rendu au point où tout doit être sur la table », dit le professeur agrégé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.
L’Association des Véhicules Électriques du Québec (AVEQ) en ajoute une couche en proposant qu’Ottawa ouvre grand la porte aux Chinois.
« Mais avec le nouveau tarif de 25% qui entrera bientôt en vigueur sur les voitures canadiennes, il serait pertinent d’évaluer s’il ne serait pas possible d’accueillir des usines de compagnies VE chinoises au Canada, ou du moins de réduire le tarif canadien de 100% à un niveau qui rendrait le marché canadien attractif pour ces entreprises », lance le porte-parole Simon-Pierre Rioux.