Taxe de 100% sur les véhicules électriques chinois : Fréchette veut les garder
La ministre de l’Économie, Christine Fréchette, ne pense pas qu’il faille enlever les tarifs de 100% sur les véhicules électriques chinois en pleine guerre commerciale avec les États-Unis: « Il y a systématiquement le gouvernement qui est présent dans les entreprises chinoises », a-t-elle déclaré.
« Il faut garder ces tarifs-là en lien avec la Chine », a indiqué la ministre économique de François Legault au cours d’un échange au Sommet international des transports électriques et intelligents, à Montréal, lundi midi.
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Selon elle, il y a quelques feux jaunes en ce qui concerne l'empire du Milieu.
« La Chine adopte des pratiques qui sont très différentes des nôtres. Il y a un niveau de subvention qui est très élevé. Ça permet de réduire les prix de manière trop considérable », a expliqué en marge de l'événement Christine Fréchette.
« C’est un secteur, au niveau de la sécurité des données, qui doit nous amener à faire preuve d’une grande prudence », a-t-elle ajouté.

Jean Charest d'accord
Interrogé par Le Journal, l'ex-premier ministre Jean Charest, qui partageait la scène plus tôt avec Mme Fréchette, a lui aussi exprimé une réticence au fait d'enlever les tarifs de 100%.
« Il est trop tôt pour revoir ça », a déclaré celui qui a dirigé le Québec de 2003 à 2012.

M. Charest estime cependant qu'il est bel et bien temps de revoir notre relation avec le pays de Xi Jinping.
« Il faut y aller selon nos intérêts à nous, pas uniquement pour s’aligner avec les Américains », a-t-il poursuivi.
« Une chose est sûre, il faut refaire notre relation avec la Chine. On a passé l’étape de Meng Whanzou », a-t-il affirmé.
Véhicules à essence
Il y a cinq mois, Ottawa a imposé une taxe de 100% aux constructeurs chinois qui veulent débarquer dans notre marché.
Pour Daniel Breton, PDG de Mobilité Électrique Canada, il est incohérent de voir que l’on ne taxe pas des véhicules chinois à essence, alors qu'on le fait à 100% pour les voitures électriques chinoises.

« Il y a des voitures à essence d’entrée de gamme de General Motors (GM) qui viennent de Chine et qui n’ont pas de tarifs, alors pourquoi on en mettrait une de 100% sur les électriques du même pays? », s’est-il demandé à voix haute.
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Faits saillants
En mai dernier, Propulsion Québec ne s'était pas dit contre l'idée de taxer les véhicules électriques "Made in China" « pour protéger l’industrie canadienne contre le dumping chinois ».